vendredi 8 novembre 2024

LORELEI CLAY, T2 Nuit et nécromancie d'Annabel Chase

 Sorti le 8 novembre 2024

New Adult / Urban Fantasy



Résumé: Lorelei Clay, qui murmure à l’oreille des fantômes, veut restaurer les douves de son château. Seul problème : ses finances ne sont pas extensibles. C’est pour cette raison qu’elle accepte d’aider à résoudre un nouveau mystère surnaturel. Bon, d’accord, ce n’est pas l’unique raison… Elle a du mal à dire non quand on la sollicite gentiment. Et puis, cette mission n’a rien de compliqué : elle doit juste convaincre un fantôme de quitter une maison, pour que l’agence immobilière puisse la mettre en vente. Pas la mer à boire pour quelqu’un comme Lorelei ! Sauf que sur place, elle découvre bien plus qu’un simple fantôme… Une organisation ancienne et très dangereuse a accaparé les lieux. Une organisation qui n’a rien à faire ici, et qui pourrait amener le chaos et la destruction sur la petite ville de Fairhaven. Si Lorelei ne fait rien, tous les habitants seront en danger, y compris elle. Vers qui d’autre peut-elle se tourner, à part Kane, le mystérieux et séduisant patron du bar à démons de la ville ? Kane, bien trop malin et bien trop attirant à son goût. Kane qui risquerait de découvrir qui elle est vraiment. Une mission simple et une petite ville tranquille ? Ben voyons !

Mon avis: J'attendais ce deuxième tome de Lorelei Clay avec une impatience immense, et je n'ai vraiment pas été déçue. Annabel Chase a su capturer mon attention dès les premières pages avec son style d’écriture fluide et immersif. Son talent pour doser émotion, dialogue et description rend la lecture incroyablement agréable. Elle a une manière d’écrire si vive et imagée qu’on a l’impression de vivre les événements aux côtés de Lorelei. L’humour est toujours bien présent, parfois mordant, mais sans jamais briser la tension de l’histoire. Ce mélange d'humour et de mystère est ce qui donne tant de charme au récit.

L’univers qu’Annabel Chase a construit est riche et envoûtant, plein de créatures surnaturelles aussi familières que surprenantes, et j’ai adoré m’y replonger. Elle nous entraîne dans un monde où se côtoient vampires, fantômes, mages et autres créatures démoniaques avec une touche unique qui évite les clichés du genre. L’ambiance mystérieuse, renforcée par le cimetière de Lorelei et ses habitants fantomatiques, est captivante. Les lieux comme Fairhaven, imprégnés de magie, sont décrits avec tant de détails qu'on peut presque les voir et les ressentir. Et surtout, le mystère qui plane autour de Lorelei et de son passé maintient une tension constante, donnant envie de découvrir chaque secret.

L’intrigue de ce tome est aussi solide que palpitante. Lorelei espérait une vie paisible en s’isolant dans son château, mais les ennuis viennent vite frapper à sa porte. Les fantômes du cimetière se montrent plus intrusifs, sa relation avec la petite Alicia devient un lien émouvant et protecteur, et ses pouvoirs attirent même l’attention d’une agence immobilière qui lui demande d’enquêter sur une maison mystérieuse. Ce qui semble n’être qu’une affaire de fantômes va évidemment bien plus loin. Chaque rebondissement est captivant, sans longueurs inutiles, et Annabel Chase maîtrise parfaitement le suspense, semant juste ce qu’il faut d’indices pour éveiller la curiosité sans tout dévoiler.

Les personnages sont un vrai plaisir à retrouver. Lorelei, avec son humour mordant, son esprit vif et ses failles, est incroyablement attachante. Elle dégage une humanité qui la rend presque réelle, comme une amie qu’on apprend à connaître page après page. Ce tome met également davantage en avant Kane, le séduisant prince des Enfers, dont la relation complexe avec Lorelei est fascinante. J’ai adoré leurs joutes verbales pleines de tension ; il y a entre eux une alchimie captivante, où confiance et méfiance s’entremêlent. L’amitié avec Otto le vampire est aussi un point fort : il est le soutien fidèle et discret de Lorelei, apportant une stabilité dans un univers parfois bien instable. La relation qu’elle tisse avec la petite Alicia est pleine de tendresse et ajoute une belle profondeur au personnage de Lorelei.

En bref, coup de coeur pour ce second tome. Annabel Chase a su créer une histoire d’urban fantasy qui allie mystère, humour et émotions, et ses personnages, aussi attachants que complexes, rendent l’intrigue encore plus captivante. Vivement la suite!

*** Merci aux Editions Alter Real pour ce service presse***

Chronique de:

Broché: 263 pages
Editeur: Alter Real

Lien de la chronique du T1: ici


jeudi 7 novembre 2024

TANZ !, de Maurane Mazars

Sorti le 28 août 2020

Bande dessinée

 
Résumé : Allemagne, 1957. Uli est un jeune homme de 19 ans, élève d'une prestigieuse école de danse moderne. Sa fougue contraste avec la mélancolie de l'Europe d'après-guerre. Il est passionné de comédies musicales mais cette passion est moquée par ses camarades qui jugent cette discipline trop commerciale. Lors d'un voyage à Berlin, il rencontre Anthony, un jeune danseur afro-américain. Ce dernier suggère à Uli de venir tenter sa chance à Broadway... 
 
 
 
Mon avis : Cette bande dessinée prend place à cheval dans l'Allemagne d'après guerre et aux États-Unis où Broadway bat son comble.
 
J'ai trouvé l'ambiance plutôt joyeuse et enthousiaste. On se croirait presque dans un rêve qui se termine d'ailleurs un peu trop vite à mon goût.
 
Intrigue
En effet, je trouve que l'intrigue - malgré tout très intéressante - se finit un peu précipitamment. Uli est un danseur et, alors qu'au début de l'histoire il semble que nous allons suivre sa carrière du début à la fin, je trouve que la bande dessinée s'attarde sur des détails peut-être pas assez intéressants en comparaison de ce qu'on peut voir dans l'épilogue où l'on apprend tout le reste de la vie des personnages. Cela dit, l'histoire est plutôt inédite et l'évolution (bien que courte) des personnages, très intéressante du point de vue de leur carrière et de leurs découvertes sur le plan professionnel mais aussi, personnel. J'ai aussi beaucoup aimé le fait que ce ne soit pas uniquement l'histoire d'Uli, mais aussi celle d'Isadora et d'Anthony, respectivement, sa meilleure amie, et son petit ami (si on peut dire). Ces deux autres personnages remettent en perspective la réussite d'Uli à une certaine époque. En effet, on comprendra que la jeune femme a du mal à se faire une place à Broadway et à se faire connaître, et pour Anthony, c'est sa couleur de peau qui va le freiner pour obtenir des rôles. 
 
Personnages
Uli est allemand. Né à Berlin juste avant la Seconde Guerre Mondial, il est marqué par la celle-ci et cela le tourmente. Cependant, c'est un personnage très lumineux, mais aussi presque fébrile dans tout ce qu'il entreprend. Il est aussi assez fragile je dirais dans sa façon de se lier aux autres et peut-être un peu naïf même. C'est un garçon en pleine évolution qui se questionne beaucoup. De ce point de vue, cette bande dessinée pourraient être qualifiée de “récit initiatique”. Anthony est un jeune homme noir qui va s'improviser mentor d'Uli, tendance qui va rapidement s'inverser grâce au succès de ce dernier sur les planches ce qui va attiser la jalousie et la frustration d'Anthony. Je trouve que ce personnage aurait pu être approfondi parce qu'il semblait avoir beaucoup de chose à dire. Je n'ai pas trop aimé ce personnage parce que je trouve qu'il s'en prend un peu trop à Uli alors que ses problèmes ne sont pas du fait du jeune allemand. Isadora est une femme émancipée, libre et audacieuse, à ce niveau, c'est un personnage que j'apprécie beaucoup. Malheureusement, c'est aussi une femme dans un monde d'homme et à cette époque, ses moyens d'expression sont de ce fait, limités.
 
Univers
Nous sommes pendant toute la bande dessinée dans l'univers de la danse, classique et comédie musicale. Je trouve que ces deux types de danse son assez opposés et que le paradoxe est plutôt bien représenté dans le récit et à travers les dessins. Cet univers m'a beaucoup touché car, faisant moi-même de la danse, j'ai eu la chance d'observer ce paradoxe.
 
Style
Le style de dessin bien que simple est très expressifs avec des couleurs vives et l'aquarelle qui était à mon avis un très bon choix de peinture pour représenter les émotions, les sentiments et la liberté de la danse de manière abstraite. Les dessins m'ont donc beaucoup plus.
 
Conclusion
J'ai beaucoup aimé cette bande dessinée, mais j'en attendais beaucoup plus au niveau du scénario et j'ai été déçu par cet aspect de l'œuvre. D'un autre côté, les illustrations sont belles est reposantes.
 
Note
3 / 5 
 
 
Mon extrait :
 
Je ne sais pas si ce n'est que de l'artifice... mais... ce que je sais, c'est que quand je les regarde, mon corps entier vibre. Est-ce que c'est vraiment si trivial ?
 
 
Chronique de
 
 
Éditeur ‏ : ‎ LOMBARD; Illustrated édition
Relié ‏ : ‎ 248 pages

lundi 4 novembre 2024

FRANKENSTEIN, The 1818 text, de Mary Shelley

Sorti le 1er janvier 1818

Gothique / Science-fiction


Résumé : En expédition vers le pôle Nord, Robert Walton adresse à sa sœur des lettres où il évoque l'étrange spectacle dont il vient d'être le témoin depuis son bateau : la découverte, sur un iceberg, d'un homme en perdition dans son traîneau. Invité à monter à bord, Victor Frankenstein raconte qu'il n'est venu s'aventurer ici que pour rattraper quelqu'un qui n'est autre que la créature monstrueuse qu'il créa naguère, et qui s'est montrée redoutablement criminelle.



Mon avis : On ne va pas se mentir, c'est un vieux livre, mais c'est un classique ! Alors oui, je ne vous cache pas qu'il a été assez difficile de rentrer dans l'histoire, mais une fois qu'on y est et qu'on s'imprègne de cette ambiance horrifique qui constitue le roman, là on commence à l'apprécier à sa juste valeur.

Je pense que ce qu'il est important de remarquer en premier lieu, ce sont les conditions dans lesquelles cette histoire est née. En effet, Mary Shelley et son mari partent en vacances dans un manoir au bord du lac Léman avec Lord Byron, son amante et belle sœur de Mary et John Polidori (qui écrivit d'ailleurs son fameux Vampire à cette occasion). Bref, le cadre est idyllique, mais les orages et les tempêtes se déchaînent à l'extérieur. Alors ils restent dans le manoir et Lord Byron les met tous au défi d'écrire une histoire d'épouvante. C'est ainsi que Mary Shelley écrit sa première ébauche de Frankenstein.

Intrigue
J'ai trouvé l'histoire originale et différente de ce que j'ai pour habitude de lire. On retrouve vraiment l'esthétique de la folie tout au long du roman à travers le personnage de Victor Frankenstein dont on observe la chute progressive. Son hybris (excès) le possède entièrement pendant la confection de sa créature. Il la crée, mais la répugne aussitôt, l'abandonnant ainsi à son sort. La nécessité de l'éducation est aussi l'une des thématiques principales du livre. La thèse défendue par Mary Shelley est celle de Rousseau : l'homme est bon de nature, c'est la société qui le corromp. Frankenstein est tel un nouveau né qui ne sait rien, n'a rien appris. Toute les personnes qu'il rencontre le repousse, rebutés par son apparence. Le seul moyen pour lui d'acquérir des connaissances sera d'espionner une famille durant plusieurs mois. Il apprendra donc à lire et à parler grâce à ce simulacre de lien social. Pourtant il continuera d'être rejeté de la société des hommes et c'est ce qui le poussera à commettre les crimes qui feront sa triste renommé. C'est un être dénué d'humanité.

L'histoire m'a beaucoup plu, très originale et un classique du genre même si ce n'est pas ce que j'ai l'habitude de lire.

Personnages
Walton est le personnage principal du récit-cadre. Tout comme Victor Frankenstein, c'est un autodidacte qui a soif de savoir. Perdu dans une mer de glace, décors éminemment “sublime”, il recueil Victor et son témoignage.

Walton n'est pas un personnage que j'estime beaucoup, il m'est apparu comme vide et inintéressant. 

Victor Frankenstein est le personnage principal du récit enchâssé. C'est un scientifique fou qui ne mesure pas l'amoralité de son acte lorsqu'il met sa créature au monde, pris au piège dans le tourbillon de sa folie destructrice. En effet, durant la majeure partie du roman, on se demande si Victor Frankenstein a bien créé une créature assoiffée de sang ou bien s'il est lui-même cette créature. La thématique du double est ici évoquée comme la théorie réaliste du roman. La créature serait donc le double maléfique du scientifique et sa schizophrénie lui ferait oublier la violence dont il fait preuve. Je trouve ce personnage extrêmement fascinant et intéressant à analyser du point de vu de cette folie omniprésente. Je l'apprécie en effet, mais je hais ses actes et sa façon de se comporter avec la créature qu'il a mise au monde.

Mon personnage préféré en revanche est la créature de Frankenstein. Elle est attendrissante et on a une envie urgente de lui venir en aide et de lui enseigner tout ce qu'on sait, même la moindre chose. Victor paraît sans-coeur et sans pitié // lorsque la créature lui raconte tout ce qu'elle a vécu //. Le scientifique semble même penser que tout est de la faute de la créature et qu'il n'a aucune responsabilité là-dedans. 

Univers
Nous sommes plongés dans un univers “sublime” du point de vue littéraire et les décors dans lesquels les personnages évoluent paraissent extraordinaires et hors du temps avec une Nature qui prend le dessus sur tout le reste. C'est ce que certains pourraient appeler des “longueurs” et je comprends leur point de vue, mais moi je trouve vraiment que c'est une vraie valeur ajoutée dans le roman. Ce sont des décors grandioses qui nous sont décris et je n'ai pas pu m'empêcher de penser à Entretien avec un Vampire que j'ai lu l'an dernier. À l'époque j'avais cherché à exprimer ce que j'avais lu et la description de la nature qui y était faite. Maintenant je peux vous dire que le roman d'Anne Rice est rempli de cette esthétique du “sublime”. En clair, j'ai adoré cette partie de l'histoire.

L'atmosphère est grisante. On n'a pas peur à proprement parler, mais on se sent rassurés de n'être que les spectateurs de cette histoire.

Style
Le style est très classique et je trouve que ça fait du bien parfois de revenir sur des styles plus anciens, ça nous permet de nous reconnecter avec la langue, ce qu'on perd parfois en lisant des textes récents. Pour autant, le roman est loin d'être “old fashioned”, il est au contraire en avance sur son temps et la thématique est plutôt moderne, assez pour qu'on sente que c'est encore d'actualité. On n'arrive donc bien à se connecter à l'histoire et je pense que c'est aussi pour cette raison que ce livre a traversé les décennies.

Bilan
J'ai beaucoup aimé ce roman et je lui mets facilement une note de 4,5/5.


* * *

Chronique de

Editeur : Le Livre de Poche 
Broché : 352 pages