vendredi 30 octobre 2020

VAMPYRIA, T1, La cour des Ténèbres de Victor Dixen

 Sorti le 15 octobre 2020


Résumé: « Tu vas t’épanouir à Versailles telle une fleur exotique. Les vampyres du palais raffolent de tout ce qui sort de l’ordinaire. Mais attention : la Cour des Ténèbres a ses codes, ses pièges mortels, et le moindre faux pas s’y paye au prix du sang… » En l’an de grâce 1715, le Roy-Soleil s’est transmuté en vampyre pour devenir le Roy des Ténèbres. Depuis, il règne en despote absolu sur la Vampyria : une vaste coalition à jamais figée dans un âge sombre, rassemblant la France et ses royaumes vassaux. Un joug de fer est imposé au peuple, maintenu dans la terreur et littéralement saigné pour nourrir l’aristocratie vampyrique. Trois siècles plus tard, Jeanne est arrachée à sa famille de roturiers et catapultée à l’école formant les jeunes nobles avant leur entrée à la Cour. Entre les intrigues des morts-vivants du palais, les trahisons des autres élèves et les abominations grouillant sous les ors de Versailles, combien de temps Jeanne survivra-t-elle ?

Mon avis: Voilà un livre qui m'intriguait énormément de part sa couverture et son résumé qui m'avait surprise par son thème et son originalité. Pour avoir cnnu et apprécié la plume de Victor Dixen avec sa saga Phobos, je me suis laissée tenter et emporter dans un univers sombre et effrayant où l'histoire du monde a été réinventé et métamorphosé. Et si le Roi de France le plus connu et craint de l'histoire avait découvert le secret de l'immortalité et continuait de régner? C'est le monde dans lequel vit Jeanne. Un monde gouverné par les Vampyres où les castes inférieures sont devenues des esclaves de sang et où leur liberté est réduite à quelques hectares de terres pour survivre. Le mot est posé: Survivre, voilà ce que fait désormais Jeanne. Elle qui ne rêvait que d'évasion et d'un avenir meilleur ne se voit réduite qu'à un seul mot: la vengeance. Vengeance qu'elle réclame après que sa famille a été décimée pour trahison. La jeune femme de dix-sept ans prend alors la place de Diane, la fille du Baron qui les a trahis pour devenir pupille du Roy-Soleil à Versailles. Une fois sur place, Jeanne se retrouve au coeur d'intrigues qui la dépassent mais elle est déterminée à aller jusqu'au bout. La liberté ou la mort! 

Bien que ce premier tome ne soit pas un coup de coeur, j'ai complètement été séduite par cette histoire. Bon je ne vais pas vous cacher que la mise en place est plutôt fastidieuse et longue mais il n'en faut pas moins pour vraiment tout saisir cet univers complexe. On ressent bien que l'auteur sait de quoi il parle et pour être une fan de cette période historique, je m'y suis totalement retrouvée. J'ai été fascinée par la richesse des descriptions et la justesse des événements. Vraiment un grand bravo à l'auteur rien que pour ça. Pour ce qui est de l'histoire, elle est certes classique mais efficace car juste et terriblement bien écrite. C'était fluide, rythmé, prenant, tout en étant bien décrit et développé sans provoquer le moindre ennui chez moi. Alors pourquoi n'est-ce pas un coup de coeur? C'est à cause d'un assemblage de petites choses, une mise en place un chouya longue même si nécessaire, un personnage principal que j'ai eu beaucoup de mal à cerner, à apprécier parfois. 

Jeanne est un personnage complexe. Elle est forte et courageuse après avoir vécu cette tragédie, je l'admire pour cela. Toutefois, elle a ce côté sans pitié qui me dérange. Elle est vraiment prête à mettre son humanité de côté pour arriver à ses fins. Et là pour moi, ça coince. Le côté romance est un peu à la peine lui-aussi mais je vais laisser une chance à l'auteur vu ce qu'il se passe dans l'intrigue. Pour ce qui est des autres personnages, l'auteur a veillé à bien les travailler. J'ai été intriguée par chacun d'entre eux. Ils sont certes un peu nombreux mais ils m'ont tous marqué pour leur différence. Alexandre de Mortange, le Vampyre aux deux visages, la très pincée Mme Thérèse, l'amie Naoko, la peste Hélénaïs, la so british Poppy, le charmeur Tristan et tellement d'autres encore...  J'ai appris à les connaître, les apprécier ou les détester selon le bon vouloir de l'auteur. 

Alors oui, ce n'est peut-être pas un coup de coeur pour ce premier tome, mais si l'auteur continue sur cette lancée, je pense que le second peut facilement l'atteindre car tout cette auro sombre autour de ce livre à vraiment réussi à me séduire, me captiver. Désormais, j'ai assez hâte de découvrir ce que nous réserve Victor Dixen pour la suite surtout après cette fin surprenante!

Mes extraits:
Mon cœur chavire. Je suis orpheline désormais et je le resterai jusqu’au dernier jour de ma vie. Je n’ai plus de parents, plus de frères, et mes grands-parents sont morts depuis longtemps : me voilà seule au monde. J’avoue ne plus savoir à quoi je sers. Sans doute à rien du tout.
À cette pensée, je me rappelle le petit médaillon de maman.
Je l’extrais de la poche de mon négligé pour l’observer à la lumière du jour.
C’est un modeste bijou de bronze pas plus gros qu’une noix, sans autre fioriture qu’un petit fermoir. D’aussi loin que je me souvienne, je l’ai toujours vu au décolleté de ma mère, mais je ne lui ai jamais demandé ce qu’il renfermait. Le moment est venu de le découvrir. J’appuie sur le fermoir. Le médaillon s’ouvre telle une coquille.
À l’intérieur se trouve un petit cadran horaire blanc protégé par une plaque de verre – ce que j’avais pris pour un simple bijou est en réalité une montre à gousset, que maman portait en sautoir. Les aiguilles sont arrêtées, marquant 7 h 38. Le mécanisme s’est peut-être cassé dans la bataille, à moins qu’il ait été brisé avant.
Au revers du couvercle est gravée une devise : LA LIBERTÉ OU LA MORT.
***
Je n’ai pas le temps de digérer ce macabre spectacle que nous parvenons à une majestueuse grille d’honneur, au sortir du tunnel. Une effigie dorée à l’or fin surplombe l’entrée grande ouverte : un masque ressemblant à celui de la gravure du Roy chez mes parents, mais dix fois plus grand… et dix fois plus intimidant. Je devine que j’ai devant moi le visage d’Apollon, le dieu solaire dont se revendique l’Immuable – mais inversé. Ce soleil-là est un astre noir, irradiant d’une puissance maléfique ! Sa bouche n’est pas scellée comme celle du masque de la gravure, mais entrouverte sur des canines avides de sang. Des rayons encore plus aiguisés, tranchants comme des lames, tournoient autour de deux yeux aussi sombres que l’espace. Les ailes déployées d’une chauve-souris encadrent cette face terrifiante, tandis que deux insignes cauchemardesques jaillissent de la chevelure soulevée par un vent surnaturel : à gauche, une énorme rose pétrifiée ; à droite, une main de justice aux griffes acérées.
Je frissonne en franchissant la grille fatidique, comme si je passais le seuil même des enfers ; une vue merveilleuse lui succède aussitôt, dans cette Cour où le sublime côtoie l’effroyable.
Le château de Versailles.
Plus grandiose encore que dans mon imagination.

Chronique de Sandy Twi-Cops

Broché: 496 pages
Editeur: Robert Laffont
Collection: R


2 commentaires:

  1. Merci pour ton avis qui confirme mon envie de lire ce roman qui semble vraiment immersif. Quant à l'héroïne, je pense que je vais adorer la complexité de sa personnalité que tu décris si bien.

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  2. Je me tâte. J'ai peur de ne pas arriver à rentrer dedans si le début est long.

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