M'ASSEOIR CINQ MINUTES AVEC TOI, de Sophie Jomain

Sorti le 11 mai 2021

Résumé : Claire et Julien se sont follement aimés. Un coup de foudre, un mariage et enfin, une fille, Pauline, belle, parfaite… et différente.

Ils étaient prêts, ils la voulaient de toutes leurs forces, mais est-on jamais préparé à faire face au handicap d’un enfant ? Comment rester un couple uni, quand être parent prend toute la place ?

Ce roman est l’histoire de Claire qui voit partir l’homme de sa vie, de Julien qui étouffe sous le poids de la culpabilité, de Pauline qui voudrait que son papa et sa maman s’aiment de nouveau.

Un roman intime et puissant, qui nous plonge dans la réalité d’une famille déchirée que seul l’amour saurait guérir.

Mon avis : Il était temps de vous parler du "dernier" roman de cette autrice que l'on aime particulièrement chez DNPB : Sophie Jomain!!! J'avoue que j'ai mis (beaucoup) du temps à écrire cette chronique dans la mesure où j'ai eu énormément de mal à mettre les mots sur ce que j'ai ressenti à la lecture de cette petite merveille... 

Et quel roman!!! Bien plus personnel que les précédents dans la mesure où l'autrice maitrise son sujet sur le bout des doigts. C'est ça qui fait la force de cette histoire !

Vous résumez M'asseoir cinq minutes avec toi, c'est recopier la quatrième de couverture 😂 Alors on va procéder paragraphe par paragraphe ou du moins, on va essayer (je vous jure, je ne trouve pas les mots... Demandez à Sandy et Lilice combien de WhatsApp en détresse j'ai pu leur envoyer 😂) :

§1 : J'ai beaucoup aimé découvrir "l'avant" de Claire et Julien mais également le pendant et l'après. Ils évoluent tous deux sous nos yeux et sous la talentueuse plume de Sophie.

§2 : Pauline est la priorité de Claire. C'est le rôle d'une mère me direz-vous. Pauline est différente mais Pauline est exceptionnelle. Faire face au regard des gens sur la chair de votre chair et avoir l'impression d'être seule n'aide pas. Du côté de Julien, on pourrait croire qu'il a honte de sa fille mais pas du tout... Vous le comprendrez au fur et à mesure.

§3 : J'en vois défiler - de part mon travail - des histoires de parents qui se séparent et qu'au milieu de tout cela, il y a les enfants. Rien n'est jamais facile dans une séparation. Et encore moins lorsque votre enfant a un handicap. La culpabilité, ne plus savoir comment faire tout en sachant que vous l'aimer plus que tout. Des fois, il y a la goute d'eau qui fait déborder le vase. Cela arrive à tout le monde. Pourquoi? Pourquoi Julien part-il ? Tellement de questionnements légitimes qu'on découvrira en même temps que Claire. Et Pauline dans tout ça... Elle gère à sa façon : innocemment.

§4 : L'amour à le pouvoir de tout remettre en place.... L'amour d'une femme à un homme (et vice versa)... L'amour d'un parent pour son enfant (et vice versa)... L'amour d'un grand-parent pour son petit-enfant (et vice versa)... Il peut faire souffrir mais il peut également guérir et c'est l'expérience que va vivre Claire. Il faut savoir s'entourer des bonnes personnes.

Les personnages sont très très attachants... Ils pourraient être de votre famille et vous pourriez même les connaitre... 

Une nouvelle fois, la plume de Sophie est exquise, fluide, magique et authentique. Les émotions sont bien présentes et elles vont vous emmener faire un tour de montagnes russes 😂 

En bref, ce roman est un véritable "Coup de Coeur" pour moi. Il reflète à merveille l'amour que peut porter un parent à son enfant et ce, malgré la différence. A lire absolument et sans modération 💙

PS : Sophie, excuse-moi pour cette chronique. Elle ne doit pas être des meilleures mais je t'assure, je l'aime d'amour ce roman et tu le sais...

Mes extraits : 

J'ai cogité une bonne partie de la nuit à essayer de trouver une solution pour recoller les morceaux, pour lui donner envie. J'ai misé sur une jolie robe, sur de beaux sourires, mais l'énergie essentielle est là, juste sous notre nez. C'est Pauline, sa bonne humeur, sa spontanéité son irrésistible naturel qui feront la différence. Car ce n'est pas juste notre couple qui doit être sauvé, mais notre famille, je ne dois pas l'oublier. Julien a toujours eu une peur bleue des papillons, à un point qu'on n'imagine même pas : des tremblements, une transpiration dégoulinante, un stress impossible à contenir. Mais parce que sa fille les trouve magnifiques, il a quand même dit oui. Pour elle. Pour lui faire plaisir.

* * *

(...) Je me souviens d'ailleurs parfaitement de ce que Julien disait à ce sujet quand je me dépréciais : " Une belle femme est une femme heureuse." Alors que doit-il penser de moi aujourd'hui en me regardant ?

Il m'a vue nue des centaines de fois, il connaît mon corps par coeur, chaque imperfection, chaque défaut, et jamais il ne m'a montré autre chose que du désir, mais ce soir, je donnerais cher pour que mon bikini se transforme en combinaison de plongée. Je me sens à l'étroit dans ces deux ridicules bouts de tissu.

- J'ai toujours détesté ce maillot de bain, dit Julien en finissant de me mortifier.

- Ah ?

C'est tout ce que j'arrive à formuler pour cacher le malaise qui me donne envie d'aller me tapir au fond d'une grotte.

- Oui, explique-t-il, il a coûté une fortune ce qui m'a toujours contraint à refréner mon envie de te l'arracher.

- Oh !

- Essaie une autre voyelle, s'amuse-t-il, les yeux pétillant de malice. Tu es toujours aussi belle, Claire. Ne crois pas que j'ai cessé de m'en rendre compte.

* * *

- Tout va bien ? me demande Geneviève pendant que nous épluchons les carottes. Tu est très silencieuse.

Je relève la tête, u peu gênée, et lance un mensonge préférable à toute vérité.

- Oui, pardon, je me demandais juste si Pauline et Rémy s'entendront toujours aussi bien.

- Si ses parents ne lui ont pas trop monté le bourrichon, ça ne fera aucun doute.

Je regarde Geneviève, médusée. En vingt ans, je ne l'ai jamais entendue faire une seule remarque sur l'un des membres de sa famille, et encore moins sur sa nièce. Cécile et elle sont très proches, à tel point qu'il est souvent arrivé à Julien d'être jaloux de leur relation.

- Pourquoi dites-vous ça ? demandé-je d'un air faussement innocent.

- Penses-tu qu'Henry et moi n'avons jamais prêté attention aux remarques de mon frère et de ma nièce au sujet des habitudes de Pauline ? "Il ne faut pas faire comme si, il ne faut pas faire comme ça", se met-elle à singer.

J'en reste bouche bée.

- J'aime ma famille, Claire, mais ma petite-fille, c'est sacré. Ce n'est peut-être pas la plus parfaite du monde aux yeux de la société, mais je n'en ai qu'une et je l'aime comme elle est.

* * *

Chronique de Dimka TwiCops

Éditeur ‏ : ‎ CHARLESTON (11 mai 2021)

Broché ‏ : ‎ 272 pages