Sortira le 11 mars
Résumé:
Ginger Holtzman s’est toujours battue dans la vie. Pour le succès de son salon de tatouage, pour être respectée dans la profession, pour monter son exposition de peinture. C’est une femme forte et indépendante, qui ne se laisse pas faire et qui a élevé cette habitude au rang d’art. Et d’ailleurs, ça tombe bien. Parce qu’entre gérer sa boutique, prendre soin de ses amis et s’empresser de terminer ses tableaux, elle n’a quasiment plus une minute à elle. Et au final... tant mieux. Ainsi, elle ne remarque pas à quel point elle est seule. Elle s’en sortira sans l’aide de personne, comme elle l’a toujours fait.
Christopher Lucen vient d’ouvrir un café dans le sud de Philadelphie. Après des années à errer de ville en ville à la poursuite de quelque chose d’indéfinissable, il recherche un sentiment d’appartenance à une communauté. Il savoure à présent la complicité tranquille nouée entre lui et ses clients réguliers, et prend plaisir à les satisfaire. Mais ce qu’il recherche par-dessus tout, c’est l’amour.
Dès leur rencontre, Christopher a le coup de foudre, mais Ginger... n’est pas franchement convaincue. Christopher est magnifique et gentil, c’est vrai ; les extrêmes s’attirent et leur attirance mutuelle fait des étincelles. Mais s’éclater au lit est une chose. Tomber vraiment amoureux, c’en est une autre. Et c’est terrifiant. Quand le monde de Ginger commence à s’effondrer autour d’elle, elle doit se rendre à l’évidence : pour remporter ce combat, elle devra se montrer vulnérable. C’est une bataille qu’elle ne pourra pas gagner seule.
Mon avis: Avant de commencer, je voudrais remercier la Collection Infinity pour ce service presse. C'était l'une des sorties de février (en ebook) qui me faisait de l'oeil notamment grâce à l'engouement des lectrices VO qui le conseillaient vivement.
Je me suis alors plongée dans l'histoire de Ginger, cette jeune femme qui s'est toujours sentie jugée par ses choix car elle ne rentrait pas dans les "cases" de la bonne société. Il faut dire qu'en plus d'avoir une sexualité plutôt libre, elle est surtout une tatoueuse talentueuse qui doit s'imposer dans un milieu très masculin. Alors pour survivre, elle a décidé de se blinder émotionnellement. Elle vit au jour le jour de ses tatouages, de sa peinture et surtout veille à ne pas se faire marcher sur les pieds. Puis Christopher entre dans sa vie et bien que des sentiments s'installent, Ginger refuse de s'impliquer de peur de se perdre.
Que dire à part que ce roman semble banal mais ne l'est pas totalement grâce à la manière dont l'auteur traite le sujet. Dirigée par une plume maîtrisée qui insuffle aux mots des émotions fortes, l'histoire de Ginger bascule dès que Roan Parrish décide de mettre en avant les inégalités hommes/femmes, et bien que Ginger représente le stéréotype cliché du monde du tatouage, on ne doute pas un instant que cela est encore trop souvent réel. C'est d'ailleurs pour moi le point fort de ce roman. Outre la belle romance et les doutes que l'héroïne peut avoir, c'est avant tout son combat pour la cause féminine qui m'a touché.
Après bien évidemment la romance entre Christopher et Ginger est mignonne mais je n'ai pas forcément succombé à cet homme qui semble être trop parfait pour être vrai et j'ai eu un peu de mal avec cette héroïne qui m'a parue trop imparfaite.
Entre Ginger qui est caractérielle, possède un physique peu commun et peu féminin, est émotionnellement hypersensible et égoïste, rien ne donne envie de l'approcher. Puis de l'autre côté, il y a Christopher qui tombe amoureux dès le premier regard, se plie en quatre pour faire plaisir à Ginger mais se fait rembarrer très souvent. Ce fut assez difficile pour ma part d'adhérer à leur histoire. Maaaaaiiiis une fois le livre fermé, une fois leur histoire mise bout à bout, j'ai pu voir où voulait en venir l'auteur avec ce couple. Car non, il ne s'agit pas seulement d'amour mais tout simplement l'histoire d'une femme qui doit lâcher prise et prendre des risques pour atteindre ses objectifs.
En bref, un roman, qui même s'il n'a pas été un coup de coeur, vaut la peine d'être lu. Non seulement parce qu'il traite de sujets très intéressants comme la place de la femme dans la société ou encore le dépassement de soi, mais aussi parce que l'auteur a réussi avec des mots à représenter avec brio l'art du tatouage mais aussi de la peinture.
Mes extraits:
Un jour, le salon m’appartiendrait officiellement. Depuis le départ de mon meilleur ami, ce besoin se faisait encore plus pressant. Un jour, personne ne pourrait me reprendre ce salon. Personne ne pourrait me dire que tatouer, c’était une perte de temps, comme l’avait fait ma mère. Ou que je ferais mieux de me trouver un travail normal, comme l’avait fait mon père. Ou que je n’étais pas faite pour gérer un budget, comme l’avait fait ma sœur. Ou que jamais je ne ferais long feu dans ce milieu, comme l’avait fait des tonnes de connards, en insinuant que les femmes tatoueuses n’étaient bonnes qu’à une seule chose, et certainement pas à diriger.
Cette promesse, ce « un jour », était comme une balise sur laquelle je me concentrais dès que j’étais nerveuse, dès que je me sentais perdre pied, dès que j’avais besoin de me remémorer la raison de tous ces efforts.
Un jour, cet endroit, celui que j’aimais le plus au monde, celui où je me sentais le plus moi-même, m’appartiendrait.
***
Écoute, mon vieux, je me sens un peu con, là, à t’envoyer tous ces mails pour te parler de mes foutus sandwichs. Mais comme tu ne réponds pas, je n’ai pas grand-chose d’autre à raconter. Mais écoute un peu ça : j’ai craqué sur cette fille. Oui, d’accord, je sais, je parle comme un gosse de quatorze ans, mais je trouve ça ridicule d’utiliser le mot « femme » et « craqué sur » dans la même phrase. Un peu comme servir du caviar avec de la barbe à papa. Et j’ai pas fait plus que craquer sur elle, puisque je ne l’ai croisée que quelques fois et qu’on a discuté ensemble qu’une seule fois.
Et peut-être aussi que je le formule comme ça justement pour que ça te rappelle ces doux fourmillements partout dans le corps, comme quand je t’ai dit exactement la même chose à propos de cette fille quand j’avais quatorze ans. Enfin, c’est pas comme si tu avais eu beaucoup de doux fourmillements partout dans le corps, cette année-là, mais bon. Bref, si tu ne me réponds pas, tu ne pourras jamais en savoir plus sur cette fille, pas vrai ?
Réponds-moi, OK, frangin ? Même si c’est juste pour me dire que tu lis ces mails.
Je t’aime, C.
Chronique de Sandy Twi-Cops
Broché: 400 pages
Editeur: MxM Bookmark
Collection: Infinity passion
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