L’HÉRITAGE D'ARACHNE de Marine Kelada

Sorti le 1 janvier 2019

Résumé: Emma, jeune danseuse de 19 ans, vit seule avec son père, un scientifique peu scrupuleux qui s'est réfugié dans le travail depuis la mort de son épouse. Lors d'un footing, elle trébuche sur le corps d'un jeune homme inconscient. Il ne porte sur lui qu'un collier attrape-rêves. Le père d'Emma décide rapidement d'en faire son cobaye clandestin. Alors que la jeune fille se prend d'affection pour cet étrange garçon, le mystère s'épaissit: ses yeux noirs ont un reflet rouge, il s'exprime dans une langue du XIIe siècle et il peut faire preuve d'un force herculéenne. Entre passion et sorcellerie, l'existence d'Emma est sur le point de basculer.

Mon avis: Je me suis lancée dans cette lecture sans trop savoir à quoi m'attendre hormis que cette histoire s'inspirait du mythe d'Arachné. Un mythe totalement revisité mais qui attire l'attention en se demandant sur quel chemin l'auteur nous emmènera-t-elle.

Le début de cette lecture fut d'ailleurs très laborieuse. J'ai eu un peu de mal à entrer dans cette histoire, ne comprenant pas trop le but. Il faut dire que tout démarre très vite avec Emma. 

Fille d'un scientifique fou, Emma tombe par hasard sur un jeune homme nu en pleine forêt par un temps glacial. A peine le temps de contacter son père que le jeune homme se voit enfermer dans le laboratoire et analyser comme une souris. Il est bien entendu inenvisageable d'appeler la police ou les secours afin de protéger les expériences du papa. 

Faisons une pause dans mon résumé. Je ne sais pas pour vous, mais ce début m'a légèrement agacée. Comment peut-on avoir l'idée d'accepter d'enfermer un homme en hypothermie, sans identité, sans même ressentir le besoin d'appeler les secours? Bon pour le papa scientifique, je peux comprendre, il est complètement malade, mais Emma? Son excuse sera qu'après avoir perdu brutalement sa mère un an auparavant, elle ne veut pas qu'on la sépare de son père. Comportement compréhensible mais inexcusable quand même.

Mais bon, tout cela va servir pour la suite de l'histoire, car oui, ce n'est que le début. Le jeune homme, plus connu sous le nom d'Arachnos, n'est pas un humain comme les autres. Bien qu'il ait perdu temporairement la mémoire, ses dons se manifestent: capacité d'apprentissage de la langue en très peu de temps, ou encore de grimper aux murs ou au plafond, sans oublier sa force. Non Arachnos n'est pas humain. 

A partir de là, tout s’accélère, suite à une attaque du labo, Arachnos arrive à s'enfuir en compagnie d'Emma pour laquelle, il s'est pris d'affection. Mais cette fuite n'a rien d'anodine et a été comploté par Dewey, le jumeau d'Arachnos qui a besoin de lui pour servir ses sombres desseins.

Si je devais faire l'impasse sur la première partie du roman, je dirais que cette histoire atteint le coup de coeur. Malheureusement, la première partie trop invraisemblable à mon goût fait baisser la note du roman. Je n'ai vraiment pas aimé la façon dont l'auteure a mis en place son récit, nous servant une Emma versatile pour ne pas dire égoïste, entraînant des situations hallucinantes. A coté de cela, le style s'améliore au fil des chapitres nous amenant finalement à une histoire plus cohérente, plus addictive. Dommage qu'il aura fallu attendre une bonne moitié du livre pour se dire qu'il mérite d'être lu.

Vous l'aurez compris, j'ai détesté Emma. Décrite comme une jeune femme plutôt indépendante, qui travaille, ayant du caractère mais quand on creuse, elle apparaît plutôt comme une personne égoïste et peureuse. Tout ce que je n'aime pas chez un personnage. Heureusement qu'elle évolue un peu mais ça ne change pas tellement l'avis que j'ai d'elle.

Du côté d'Arachnos, je suis partagée. C'est un personnage plutôt faible mais attachant. Il se révèle vraiment sur la fin. Mais il n'a pas le charisme de Dewey.

Dewey est pour moi le personnage fort du roman. Il apporte la touche d'humour, de cynisme, d'intensité, de suspens. Sans lui, l'histoire aurait été bien terne. 

En bref, une histoire au très fort potentiel mais un peu gâché par un début tiré par les cheveux.

Extrait:

Je tentais de dédramatiser la situation afin de ne pas céder à l'angoisse: Arachos était un véritable objet scientifique, le mystère du siècle, la mascotte des scientifiques du Clay'Lab. Il n'était donc pas étonnant, presque logique, qu'il pût avoir des capacités "anormales" [...] L'idée était vraiment palpitante. Sa concrétisation, terrifiante. Je levai mes yeux paniqués vers Arachos et, quand ils l'emmenèrent, ce qui me rattachait à lui se rompit.
— Non ! Laissez-le !
À l'intérieur, mon cœur aussi commençait à se rompre. Tout doucement, sournoisement, à mon insu...

Chronique de Sandy Twi-Cops

Broché: 380 pages

Editeur: France Loisir

Collection: Nouvelle Plume