LES MACCOY, T1 L'ogre et le chardon d'Alexiane Thill

Sortie ebook le 18 avril 2018

Résumé: Et si les clans d'Ecosse n'avaient jamais disparu ? Et s'ils continuaient à diriger les Highlands à l'insu du reste du monde ? Quand Phèdre arrive à Édimbourg pour respecter les dernières volontés de son père, elle se retrouve malgré elle entraînée dans ce monde de clans et de querelles sanglantes qui lui est inconnu. Recueillie par le fougueux et irascible Caleb, chef du clan MacCoy, elle se révèle bientôt être une pièce maîtresse sur l'échiquier du pouvoir...

Mon avis: Je ne vous cache pas que de prime abord, je n'étais pas franchement tentée par cette lecture pour deux raisons. La première, le New Romance affiché, et la seconde, à cause du "Fyctia", cette plateforme où je n'ai pas souvent trouvé de bonnes lectures. Alors pourquoi ai-je changé d'avis? D'abord, la couverture est superbe, puis je suis super fan des highlanders. Alors des highlanders du XXIème siècle? Me voilà plus qu'intriguée. 

Je me suis donc plongée dans le monde de Phèdre Duval, cette jeune femme de 24 ans qui décide de quitter la France et rejoindre Edimbourgh comme le voulait son père dans ses dernières volontés. Grâce à son héritage, elle s'offre par le biais de l'EF Ecosse, un séjour linguistique dans une famille d'accueil, ainsi qu'un travail pour se familiariser avec la langue. Toutefois, les raisons du départ de Phèdre sont bien plus sombres. Poursuivie par l'homme qui l'a enlevée et torturée lorsqu'elle était enfant, Phèdre espère sincèrement que la patrie de son père pourra être son refuge. Elle se retrouve alors chez les Bain, et travaille à l'Unicorn, un bar branché de la capitale, mais où les règles pour les employés sont très strictes. Et c'est en enfreignant la principale que Phèdre va se retrouver face à Caleb MacCoy, dit l'Ogre, et au cœur d'un conflit auquel elle n'aurait jamais dû assister. Alors que l'Ogre aurait pu la tuer, il fait d'elle sa pupille et la force à habiter avec son clan sur son île, ce qui tombe bien car son poursuivant l'a retrouvée. Toutefois, Phèdre est peut-être tombée de Charybde en  Scylla et les sentiments qu'elle éprouve aux côtés de Caleb ne vont pas arranger sa situation. 

En commençant cette lecture, je ne m'attendais vraiment pas à être surprise par son additivité. Pourtant,  j'ai complètement englouti ce roman en quelques heures. Le style de l'auteur, très fluide et agréable, étoffé par ses connaissances sur l'Ecosse, ont su faire vibrer cette histoire, lui donner une âme, et surtout me faire plonger au coeur des Highlands.

J'ai ainsi pu me prendre de sympathie pour Phèdre et succomber au charme de Caleb. 

Ces deux personnages au caractère bien trempé sont attachants mais leur passé respectif les rend aussi très craintif, ce qui apporte une tension très juste et un suspens plutôt sympa à suivre. 

Le fait que Phèdre soit l'unique narratrice apporte un peu plus de profondeur à son personnage mais aussi du mystère autour de Caleb. Toutefois, son manque de sociabilité nuit, à mon grand regret, à l'approfondissement des personnages secondaires qui méritaient eux aussi une mise en avant. 

Pour en revenir à Phèdre, j'ai adoré son personnage. Après un événement tragique dans son enfance, la jeune femme est brisée, pourtant, elle affiche un tempérament de guerrière quand la situation l'exige. J'ai vraiment apprécié que l'auteur ne fasse pas de son héroïne un être sans âme, au contraire, elle n'hésite pas à révéler ses faiblesses, ses peurs. 

Du côté de Caleb, le fait qu'on le découvre à travers les yeux de Phèdre, le rend plus mystérieux, plus impressionnant. Puis j'ai appris à le connaître petit à petit, j'ai deviné par ses actes qu'il possède un cœur. Sans aucune honte, j'ai fondu devant ses déclarations maladroites et ses petites attentions. 

En bref, un premier roman à cheval entre la romance historique et la new romance au coeur des Highlands et des guerres claniques particulièrement réussi et surtout additif. J'ai vraiment apprécié le travail très justement dosé de l'auteur qui n'étouffe pas son histoire avec des scènes de sexe redondantes, mais, au contraire, l'étoffe de mystères.

Maintenant, il ne me reste plus qu'à être très patiente pour avoir la suite, surtout après cette fin!

Mes extraits:

« C’est en sonnant la retraite d’une bataille perdue d’avance que l’on gagne la guerre. » 

C’est ce que mon père m’aurait dit. Je pince les lèvres. J’entends ces mots aussi clairement que s’il se tenait à mes côtés. Le ressentiment m’envahit alors. Un élan de colère et de rancœur me broie l’estomac et m’obstrue la gorge. D’un geste rageur, je signe le contrat qui me fait face. Moi, je ne bats jamais en retraite. La guerre, je l’emporte de front. 

*** 

Cependant, en emménageant ici, à Édimbourg, je voulais éviter de me faire remarquer. Je veux que l’on m’oublie. Ne pas exister. Être l’ombre des ombres. Parce que me côtoyer, c’est se mettre en danger… Autant que moi. 

Alors je déclare mécaniquement : 

— Je suis désolée, monsieur MacCoy. Je n’aurais pas dû repousser votre main ni me retrouver dans le couloir qui vous est réservé, à vous ainsi qu’aux autres membres VVIP. 

Ma langue râpe sur mon palais. J’ai la gorge sèche, et avaler de l’acide m’aurait été plus agréable que prononcer ses paroles. 

Caleb se rembrunit. Il reste silencieux. 

— Satisfait, MacCoy ? lance Lachlan. Elle s’est excusée. 

Je m’attends à ce que Caleb réplique, s’agace, se mette à hurler… Mais il reste calme. Il m’observe avec une grande attention, un pli soucieux entre les sourcils. Je crois soudain voir son regard s’adoucir, devenir plus tendre. 

— Tu sais ce que je dis souvent, l’Irlandais, lâche-t-il enfin. C’est en sonnant la retraite d’une bataille perdue d’avance que l’on gagne la guerre. 

Sortant de sa bouche, le vieil adage de mon père me percute de plein fouet.

Chronique de Sandy Twi-Cops

Ebook: 490 pages

Éditeur: La condamine

Collection: New Romance