Sortie le 2 mai 2018
Résumé:
Anna, 37 ans, croule sous le travail et les relances des huissiers. Ses filles, elle ne fait que les croiser au petit déjeuner. Sa vie défile, et elle l'observe depuis la bulle dans laquelle elle s'est enfermée.
À 17 ans, Chloé a renoncé à ses rêves pour aider sa mère. Elle cherche de l'affection auprès des garçons, mais cela ne dure jamais. Comme le carrosse de Cendrillon, ils se transforment après l'amour.
Lily, du haut de ses 12 ans, n'aime pas trop les gens. Elle préfère son rat, à qui elle a donné le nom de son père, parce qu'il a quitté le navire.
Le jour où elle apprend que ses filles vont mal, Anna prend une décision folle : elle les embarqué pour un périple en camping-car, direction la Scandinavie. Si on ne peut revenir en arrière, on peut choisir un autre chemin.
Mon avis: Je ne pourrais sincèrement pas vous dire ce qui m'a poussé à lire ce roman. Certes, la couverture est joli et le résumé n'annonce pas de mystères particuliers, pourtant, j'ai été curieuse de voir ce qui se cachait derrière l'histoire de cette mère de famille qui croule sous les dettes et arrive à peine à être présente pour ses deux filles Chloé, l’aînée de 17 ans et Lily de 5 ans sa cadette. Manque que Chloé ressent cruellement quand elle doit faire face à son hypersensibilité et son manque de confiance en elle. Contrairement à Lily qui à travers son journal Marcel nous relate à travers ses yeux de petite fille, l'étrangeté de cette situation. Surtout quand sa mère pète un plomb et décide de les emmener faire un voyage de plusieurs mois en camping-car pour visiter la Scandinavie. Un road trip qui pourra peut-être les rapprocher à nouveau.
Eh bien si je m'attendais à ça! Je ne connaissais pas du tout l'auteur avant de lire ce livre-ci, et je me demande vraiment ce que j'ai pu louper après avoir terminer Il est grand temps de rallumer les étoiles, car ce livre est tout simplement une pépite. L'un des rares livres que vous avez envie de faire lire à tout le monde tant vous avez adoré. Ce livre ne raconte pas un road-trip entre mère et filles, il nous le fait vivre grâce à la plume simple mais efficace de Virginie Grimaldi. A travers ses mots, l'auteur fait tout simplement prendre vie à ses personnages, nous transmettant toutes sortes d'émotions face à différentes thématiques. La dure vie d'une mère célibataire, l'adolescence et ses premiers émois, les premiers chagrins d'amour, le combat d'une mère pour ses enfants. Tant de thèmes et pourtant, tous sont abordés, maniés et mariés ensemble avec finesse et justesse sans impression d'en faire trop.
Lors de ce road-trip, j'ai découvert des paysages magnifiques me donnant envie de visiter moi aussi la Scandinavie (alors que je suis allergique au froid, c'est peu dire!) mais j'ai surtout découvert des personnages attachants.
Le premier en la personne d'Anna qui porte le lourd fardeau d'élever seule ses enfants. Séparée du papa des filles, elle fait face avec de grosses difficultés financières sans arriver à sortir la tête de l'eau. Ce n'est que lorsque son futur ex patron lui offre une porte de sortie, qu'elle va tenter de sauver son bonheur familial. Anna est une femme que j'admire beaucoup. La détresse et le courage qu'on décèle chez elle sont d'énormes qualités qu'on ne peut lui enlever. J'ai adoré sa prise de risques sachant qu'elle ne rendra pas les choses plus faciles à son retour.
Puis il y a Chloé, cette jeune femme hypersensible. Une affection qui est encore trop méconnue. La fragilité, les émotions exacerbées quand on est jeune, ne rendent pas la vie facile. Alors avec le contexte familial qui s'y joint, je n'ai pu que compatir face à ses choix.
Et enfin, il y a Lily. Lily est tout simplement une gosse magique. Son personnage apporte à lui tout seul la touche d'humour qui détend l'atmosphère. Pourtant, Lily a, elle aussi, son lot de malheur: le harcèlement scolaire. Toutefois, sa naïveté arrive à faire en sorte que le sujet soit traité avec douceur et humour.
Avec les trois voix de ces trois femme/jeune femme/fille, l'auteur a réussi le pari de m'embarquer dans sa reconquête du bonheur. Un bonheur qui n'est pas toujours à portée de mains mais qui passe vers par un chemin où bien souvent il faut savoir prendre des risques, faire des rencontres inattendues, pour qu'on le touche du doigt, comme l'on fait Anna, Chloé et Lily.
Mes extraits:
Cher Marcel,
Samedi, pour mes douze ans, Marraine m’a offert un journal intime : toi. Elle est gentille, sûrement pour compenser ses dents de ragondin, mais là, elle a grave abusé. Déjà, j’ai jamais compris l’utilité d’un journal intime et j’ai assez de devoirs comme ça. Mais en plus, elle t’a choisi avec une couverture rose à petits cœurs. Manquait plus que les paillettes.
J’avais pas prévu de te toucher, je t’avais laissé dans la cuisine en espérant que ma mère ou ma Chloé te jetterait avec les prospectus, mais tout à l’heure il m’est arrivé un truc qu’il faut absolument que je raconte à quelqu’un et que je ne peux raconter à personne.
Alors j’ai colorié ta couverture avec un marqueur rouge, j’ai ajouté un cadenas (deux précautions valent mieux que deux tu l’auras) et je t’ai trouvé une cachette parfaite, mais je ne dirai pas où. (Chloé, si tu lis ça, arrête tout de suite où je répète à maman que tu lui piques ses soutifs.)
Au fait, tu t’appelles Marcel, j’espère que ça te plaît. C’est parce que t’es rouge, comme Marcel Musson, le chauve du premier.
Je sais pas si je vais t’écrire souvent, si c’est comme l’Eau précieuse je vais oublier deux soirs sur trois, mais je vais essayer.
***
J’ai crié. Le visage a crié. Lily a crié.
Le visage a bondi en arrière, dans la pénombre j’ai reconnu ma fille.
– Chloé, qu’est-ce que tu fous ?
– Rien, je venais te faire un câlin, a-t-elle marmonné, une main dans son dos.
– Qu’est-ce que tu as dans la main ?
– Rien.
J’ai jeté un œil sous mon oreiller, il n’y avait plus rien.
– Rends-moi mon téléphone.
– Mais, maman…
– Rends-moi mon téléphone immédiatement, Chloé ! Et si tu essaies de me le prendre encore une fois, tu ne l’auras plus du tout.
De mauvaise grâce, elle m’a tendu l’objet du délit et est retournée se coucher. Je venais de refermer les yeux quand j’ai entendu Lily lui chuchoter :
– Tu la prends vraiment pour un lapin de la dernière pluie.
Chronique de Sandy Twi-Cops
Broché: 396 pages
Editeur: Fayard
Collection: Littérature française
Ah je suis contente car j adore la plume de cette auteur. Ce sont des livres qui font du bien
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