mercredi 12 février 2020

LE MERCREDI C'EST......





...CHRONIQUE


LA REINE CLANDESTINE, de Philippa Gregory



Sorti le 3 janvier 2013


Résumé : 1464, L'angleterre se déchire. La maison d'York, avec à sa tête le roi Édouard IV, s'oppose à la maison de Lancastre, qui souhaite lui reprendre le trône. Le jeune roi fait alors la connaissance d'Élisabeth Woodville, veuve et mère de deux garçons. Séduit par son extrême beauté, il l'épouse en secret.

Richard Neville, comte de Warwick, cousin et principal conseiller du roi, réprouve cette union qui contrecarre ses desseins politiques. Il voit de plus son influence décroître au profit des proches d'Élisabeth. Neville passe alors à l'ennemi et rejoint la maison de Lancastre.

Dévoilant un épisode historique méconnu, Philippa Gregory met en scène une héroïne inoubliable au milieu de la tourmente.

Mon avis : Ma lecture de ce livre commence à dater, mais il m’avait énormément plu, alors je voulais absolument le chroniquer ! Je l’ai découvert avec la série « The White Queen », inspirée de plusieurs livres de Philippa Gregory. Ainsi, ce livre nous fait découvrir l’aspect « caché » de l’Histoire, avec le point de vue de la femme d’un roi, qui plus est une reine assez méconnue. Bien qu’étant une fiction, avec quelques ajouts de fantastique, la grande majorité des informations sont vérifiées, et cela permet de découvrir un pan de l’histoire de l’Angleterre plus simplement qu’en partant sur un ouvrage purement historique.

L’écriture de Philippa Gregory m’a beaucoup plu. En effet, elle est fluide, sans passage « à vide ». On rentre vite dans le vif du sujet, et on suit le destin de cette femme partie de rien, mais qui devient reine d’Angleterre dans des temps assez sombres. 

Si vous connaissez la série, diffusée en 2013 par Starz (la même chaîne que pour Outlander !), le livre comprend de nombreuses similarités avec celle-ci. Cependant, la série est inspirée de trois romans de l’auteure, donc on y découvre les destins de deux autres femmes. Toutefois, ce roman creuse un peu plus certains aspects de l’histoire d’Elizabeth, et cela complète donc bien la série. 

Les personnages sont tous plutôt attachants, surtout Elizabeth pour qui j’ai eu un réel coup de cœur. Cette aristocrate, veuve et mère de deux enfants, qui n’est absolument pas destinée au trône anglais, va finir en figure centrale de la Guerre des Deux Roses, opposant Lancastre et York. C’est avant tout une femme, forte et indépendante, très ambitieuse, et bercée par la magie. En effet, elle est présentée comme la descendante de la déesse Mélusa, et se sert donc de la magie à plusieurs reprises. Mais c’est également une mère, qui fera tout ce qui est imaginable pour protéger ses enfants et leur héritage. Elle m’a beaucoup touchée, c’est une maman louve que la vie n’épargne pas. On a envie de mettre des baffes à certains personnages parfois, quand on voit leur considération pour la gent féminine, ou alors comment les alliances peuvent se faire et se défaire au fil des trahisons des uns et des autres. En même temps, qu’attendre d’autre pour un roman se passant au 15ème siècle ? 

La légitimité de tout un chacun est remise en question, et l’on vibre pour ces intrigues liées au trône. L’histoire d’amour est quant à elle plutôt reléguée au second plan, mais tout de même présente. Cela allège un peu le récit, parfois lourd de pouvoir et de trahison. Mais Edward est quand même un personnage principal, et qu’on aime avec Elizabeth. Ils ont une histoire d’amour très profonde et belle, malgré les embûches devant leur bonheur. 

J’en ai vraiment appris beaucoup dans ce livre, qui est quand même assez dense avec ses 550 pages. Mais il a été lu très vite, et quoique je ne l’ai toujours pas fait, je compte bien lire d’autres livres de l’auteure, car sa plume m’a vraiment emportée, et m’a fait ressentir beaucoup de choses. 

Bref, une très bonne lecture, qui m’a fait vibrer, et que j’ai dévorée. J’aime beaucoup les romances historiques, mais j’avoue que celle-ci m’a encore plus passionnée, en sachant qu’elle parle de faits réels. De plus, Philippa Gregory se concentre dans son œuvre sur les Femmes de l’Histoire, et je trouve que c’est une démarche trop peu présente et qui nous en apprend beaucoup, autant sur les mœurs de l’époque, que sur la société, ou bien les intrigues « secondaires » de l’Histoire. 

Mes extraits : 

Les fils d’York se détruiront les uns les autres – frères contre frères, oncles contre neveux, pères contre fils. Cette famille ne se repaît que de sang ; elle versera le sien propre si celui de l’ennemi lui fait défaut.
Je pose sur mon ventre une main protectrice, comme pour prémunir mon enfant à naître contre une si terrible prédiction.
- Ne prononcez point de telles paroles, Anthony.
- Elles sont le reflet de la vérité, rétorque-t-il, assombri. La maison d’York connaîtra la ruine ; rien de ce que nous tenterons ne l’en sauvera, car ses propres enfants l’auront causée.

* * *

- Vous commettriez une folie en acceptant de vous vendre à bas prix, m'avertit-il.
Je le regarde à travers mes cils et prononce :
- Je n'ai nullement l'intention de me vendre. Suis-je un lé de satin ou un jambon? Personne ne m'achètera.

Chronique de Lilice
Broché : 550 pages
Editeur : Archipoche
Collection : Romans étrangers

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire