A PREMIÈRE VUE de Colleen Hoover

Sortie le 11 octobre 2018

Résumé: Certaines erreurs méritent d'être pardonnées Merit Voss sait qu'elle est une fille un peu bizarre. Elle collectionne, par exemple, les trophées qu'elle n'a pas gagné. C'est en voulant en acquérir dans une brocante qu'elle fait la connaissance d'un séduisant jeune homme, Sagan. Il lui plaît immédiatement mais elle va vite réaliser que la situation risque d'être un peu plus compliquée qu'elle ne le pensait et que l'alchimie qu'elle a cru percevoir entre eux, a peu de chances de se développer. Rien n'est jamais simple dans la famille Voss. Ses parents sont séparés officiellement mais vivent encore sous le même toit, celui d'une ancienne église désaffectée. Son père a épousé l'infirmière de son ex-épouse, qui l'a assistée lorsqu'elle a eu un cancer. Ses frères et soeurs ont des traits de caractère qu'elle n'apprécie pas et qui le rendent aussi étranges que leurs parents. Merit ne supporte plus cette famille dont elle juge sévèrement chaque membre. Mais, le pire est peut-être à venir quand elle découvre que les apparences sont peut-être trompeuses. Quand la vérité se dévoile, lorsque des secrets bien gardés commencent à émerger, Merit est confrontée à une tâche difficile : remettre toutes ses certitudes en question.

Mon avis: Voilà bien longtemps que je n'avais pas lu un Colleen Hoover. Il faut dire qu'entre mon agacement pour le New Adult et ma préférence pour le fantastique, je n'avais pas envie de ternir la bonne image que j'avais des livres de CoHo. Mais bon, fallait bien que je relise au moins une fois un nouveau livre de l'auteur, alors me revoilà avec un avis sur A première vue, le dernier sorti en date chez Hugo Roman. 

Avant de parler de l'histoire, j'aimerais juste revenir sur le choix du titre français, à savoir qu'en VO, le titre de ce livre est "Without Merit". Un titre qui fait vraiment sens une fois le livre terminé. Alors pourquoi avoir choisi un titre VF qui n'a rien à voir avec le message que veut véhiculer l'auteur? Ça me dépasse. 

Mais bon, revenons à l'histoire de Merit Voss ou plutôt de la famille Voss car même si Merit nous raconte son histoire, en ressortant de cette lecture, je ne peux pas me focaliser que sur l'histoire de Merit.

La famille Voss est loin d'être une famille conventionnelle. On pourrait même la classer dans les dysfonctionnelles, surtout depuis que Mr Voss a décidé de racheter l'église pour faire déménager le pasteur et son chien qui l'empêchait de dormir la nuit. Ce qui leur a valu d'être un peu les bêtes noires de la petite bourgade dans laquelle ils résident. Puis la mère de Merit a eu un cancer, son père s'est alors entiché de l'infirmière et cette dernière est tombée enceinte alors que Veronica Voss n'avait même pas passé l'arme à gauche. Chose qui n'arrivera jamais puisque la maman de Merit guérit miraculeusement mais développe une agoraphobie. La petite famille décide alors que Veronica habitera dans le sous-sol pendant qu'eux vivront à l'étage de l'église aménagée. De quoi déboussoler une jeune fille de 17 ans... Mais si seulement c'était tout! Non, Merit doit en plus supporter les secrets de toute sa famille. Son père, son frère Utah, sa jumelle Honor, loin de se douter du burn out de la jeune fille, finissent par se détacher d'elle petit à petit, ne comprenant pas pourquoi elle est si taciturne. Puis un jour, elle rencontre Sagan. Un jeune homme charmant qui l'embrasse alors qu'ils ne se connaissent pas, enfin elle ne le connait pas mais lui oui, enfin, il la confond avec Honor, sa jumelle. Nouveau coup dur pour Merit qui s'entiche du nouveau copain de sa soeur qui en plus emménage chez eux. Pour la première fois, Merit prie mais aura-t-elle la force de continuer sans se perdre?

Que puis-je dire de ce livre à part que c'est tout simplement du Colleen Hoover.  Comme toujours, la plume de cette auteure arrive à me transporter dans son univers, quel-qu’il soit, et ici, même si les thèmes abordés sont relativement durs, elle veille toujours à compenser avec une certaine légèreté qui m'a permise de relativiser quand il faut. 

Pourtant, comme toujours avec les livres de CoHo, le point fort qui ressort de ses écrits reste les personnages. Peu importe le livre, peu importe le thème, chacun d'entre eux possède une âme, une volonté d’interagir avec la réalité. A première vu ne déroge pas à la règle. Bien qu'atypique, la famille Voss devient réelle sur beaucoup d'aspects, de réactions tellement réalistes. 

J'ai beaucoup aimé Merit qui est un personnage pas vraiment comme les autres tout en gardant des réactions typiques d'une jeune fille de 17 ans. Je pense que beaucoup d'adolescentes peuvent se retrouver en elle. Elle ne correspond pas vraiment à ce qu'on attend d'elle dans la société. Elle n'est pas populaire mais ne fais pas non plus tout pour l'être. Elle se renferme beaucoup sur elle et ses proches ne la comprenne pas. Quand des mots sont posés pour la définir, Merit réagit comme toutes personnes normalement constituées, elle nie et refuse de voir.  Et c'est pour cela que je me suis attachée à elle. Merit est ou pourrait être n'importe quelle gamine que je croise ou que je connais. 

J'ai beaucoup aimé aussi le personnage de Sagan. Un garçon droit dans ses baskets, sérieux et qui sait ce qu'il veut. Sans que Merit le sache, il lui est d'une aide précieuse et l'aide à comprendre que non, elle n'est pas seule. Il reste pourtant, un personnage très secret et plutôt renfermé ce qui est dommage.

En bref, un nouveau livre qui s'ajoutera à ma collection "petit coup de coeur" car bien qu'il soit excellent dans la transmission des émotions, j'aurais apprécié que l'auteur développe un plus ses thèmes qui restent trop effleurés pour moi. 

Mes extraits: 

Je me demande si quiconque remarquera mon mutisme. Non que je boude qui que ce soit. J’ai dix-sept ans. Je ne suis plus une enfant. Pourtant, la plupart du temps, je me sens invisible dans cette maison, et je suis curieuse de savoir combien de temps il faudra pour que quelqu’un s’aperçoive que je ne dis plus un mot.

Je me rends compte que c’est un peu passif-agressif, mais ce n’est pas comme si je le faisais pour leur prouver quelque chose. C’est juste à moi que je veux le prouver. Je me demande si je tiendrai une semaine entière. J’ai lu un jour une citation qui disait : « Ne vis pas pour que ta présence se remarque mais pour que ton absence se ressente. »

Personne dans cette famille ne remarque ma présence ni mon absence. Alors qu’avec Honor ce serait évident. Mais je suis née en second, ce qui ne fait de moi qu’une fade copie de l’originale.

***

On s’étreint un long moment ; du coup, je me demande pourquoi tout le monde dans la famille refuse de se dire des gentillesses et de s’embrasser depuis si longtemps. Ça ne fait pas de mal. On en est juste arrivés à un point où chacun attend que ce soit l’autre qui prenne l’initiative, sauf que personne ne le fait. C’est sans doute là l’origine de bien des conflits familiaux. On n’a pas le courage de faire le premier pas, d’évoquer nos difficultés.

Chronique de Sandy Twi-Cops

Broché: 340 pages

Editeur: Hugo Roman

Collection: New Romance