DES VOISINS ORDINAIRES, de Tony Parsons

 Sorti le 02 décembre 2022

Résumé: Imaginez un complexe résidentiel dans la campagne d’Oxford. Calme, tranquillité, paix... le paradis. Imaginez un couple parfait, Lana et Roman, qui veulent fuir la vie citadine. Prenez une adorable maison, des voisins charmants, des sourires. La recette du bonheur ? En apparence seulement. Alors pourquoi Lana se sent-elle si mal à l’aise ? Est-ce parce qu’un meurtre a été commis dans leur si belle maison ? Ou est-ce à cause de ce que Lana et Roman ont laissé derrière eux ? Et leurs voisins si charmants ont-ils montré leur vrai visage ? C’est bien connu, l’Enfer n’est jamais loin du Paradis...

Mon avis: Avant de commencer, j'aimerai remercier les éditions Alter Real pour ce partenariat. Voilà l'une des sorties qui me faisait de l'oeil et je dois dire que je me sens chanceuse d'avoir pu le lire en avant première. 

Le roman "Des voisins ordinaires" est un thriller haletant qui monte en puissance au fil des pages. Bien que lent au départ, le rythme s'accélère au fur et à mesure que la tension monte et que les questions explosent de toutes parts. 

Pour ne rien vous cacher, j'ai commencé le roman vers 21h30 et je n'ai pas pu le lâcher tant que je connaissais pas le fin mot de l'histoire, soit vers 2h30 du matin. Autant vous dire que le réveil à 6h a piqué sévère mais j'avais le dénouement hihihi.

Du côté des personnages, j'ai adoré la double narration employée par l'auteur. D'un côté, on a le côté rationnel avec Roman puis le côté parano avec Lana. Deux personnages, deux ambiances. Du coup, ça crée une ambiance floue mais lourde car au final, on se demande qui a raison? Bon après passé la moitié du roman, on comprend un peu vers où penche la balance mais les personnages sont tellement bien travaillés, que j'ai douté jusqu'au bout. 

En bref, un thriller comme je les aime. Tout est bien pensé, bien écrit, bien décrit, avec un dosage parfait qui laisse planer un suspens insoutenable. Et pourtant, ce n'est pas un coup de cœur pour autant car la fin est pour moi bâclée, ratée. Mais bon, je suis quand même curieuse de lire un autre roman de cet auteur car j'ai vraiment aimé sa plume.

 

Mes extraits:

— Racontez-moi, demandai-je.

Elles hésitèrent, comme si elles ne savaient pas par où commencer.

— Il y a eu une tragédie, déclara Krissy.

— Une tragédie dans la famille qui vivait là avant vous, compléta Willow. Les Clutter.

— C’était une famille adorable, ajouta son amie. Bill, le mari, était pilote de ligne long-courrier.

— Très élégant dans son uniforme, se souvint la première. April était hôtesse de l’air pour Singapore Airlines. Une fille superbe. Une reine de beauté quand elle était plus jeune… C’était quoi déjà ?

— Miss Kuala Lumpur 2000.

— Et leur fils, Josh, un petit garçon anglo-asiatique trop mignon.

— Josh avait quelques années de plus que Sailor. C’est ma fille, précisa Krissy. Ils étaient très proches. Ils ont grandi ensemble. Quand ils étaient petits, Bill leur racontait ses histoires de pilote. Quand à trente-cinq mille pieds d’altitude, son appareil s’est tout à coup retrouvé en pleine aurore boréale. Et comment sur un vol Sydney-Londres, il avait vu le soleil se lever deux fois le même jour sur l’océan Indien.

— Les Clutter parlaient de déménager. À Cornwall. Dans les Highlands. Le Lake District. N’importe où, mais loin des Jardins.

— Allez, les pressai-je. Qu’est-ce qui s’est passé dans ma maison ?

Krissy et Willow échangèrent un regard.

— Ils sont tous morts, lâcha Willow.

— Bill Cluster a perdu son travail en même temps que moi, indiqua Krissy. Quand tout a merdé en 2008. La GFC. Et pour lui, ça a recommencé en 2020, quand tout est encore parti en couille. Et ça a été la fois de trop. Il a craqué. Le pauvre homme. Il a juste… craqué.

— Bill a fait une dépression, continua Willow. Il s’est coupé de tout le monde aux Jardins. Nous tous. Tous ses amis. Tous ceux qui l’aimaient, et April, et Josh. Il était sous antidépresseurs.

Elle jeta un regard entendu à Krissy.

— Le vieux docteur Cox donnait toujours des pilules du bonheur un peu trop facilement.

J’attendais la suite, avec une appréhension croissante.

— Bill Clutter avec un fusil à double canon calibre 12, détailla Krissy. Ça n’a rien d’inhabituel, dans le coin. Il y a plus de clubs de tir en Oxfordshire que dans n’importe quel autre comté. Alors posséder un fusil n’a rien de surprenant dans ce patelin. On en a tous un.

J’avais envie de partir en courant. Je ne voulais plus savoir.

Mais elles allaient me le dire quand même.

— Il y a un an, Bill Clutter a sorti son fusil et a tiré sur April pendant qu’elle dormait, murmura Krissy.

— On a tous entendu le coup de feu, ajouta son amie.

— C’était en plein milieu de la nuit, mais un calibre 12, ça vous réveille un quartier, expliqua Krissy. Le temps qu’on ait tous enfilé des vêtements, Goran était en train d’essayer de défoncer leur porte d’entrée. Puis c’est là qu’on a entendu le deuxième coup de feu, quand Bill a tué Josh. Et après, il s’est suicidé juste au moment où Goran a défoncé la porte à coups de pied.

Chronique de Sandy

Broché: 371 pages

Editeur: Editions Alter Real

Collection: Real Suspens