lundi 17 juin 2019

AVANT J’ÉTAIS UN SALAUD de Louisa Méonis

Sorti le 5 juin 2019

Résumé: On l’appelle Monsieur M. Monsieur M. est beau, riche, puissant et adulé. Et c’est le pire enfoiré du monde. Mais le décès de son père – qu’il détestait – va lui révéler l’existence d’un petit frère, Jacob. Un petit frère qui n’est pas tout à fait comme les autres et dont l’innocence et la simplicité vont l’emmener dans un tout autre monde. Celui de la vraie vie. Un monde où les sentiments existent et sont protégés comme les magnifiques trésors qu’ils sont. Le monde où Monsieur M. pourra peut-être devenir Monsieur Aime.

Mon avis: Bien que sa dernière saga ne m'ait pas convaincue, je voulais quand même donner une chance à ce livre qui selon l'auteure, se voulait d'un registre plus sombre, plus torturé. Ce n'est qu'une fois fini le livre que j'ai compris qu'effectivement l'auteure n'avait pas voulu prendre le chemin de la facilité. Beaucoup n'aimeront pas ce choix de fin. Personnellement, je l'ai trouvée magnifique. Je suis vraiment contente d'avoir persévéré pour cette auteure car, je trouve que ce roman est peut être le meilleur de tous les siens. Il possède ce brin d'humour qui allège l'ambiance, ou encore ces moment furtifs d'émotion qui serre le coeur ou au contraire le gonfle de joie et puis enfin son lot de larmes. 

Mais revenons un peu à l'histoire. Marcus, ou plutôt Monsieur M., est un auteur trentenaire très reconnu dans le milieu. Il ne manque pas d'argent, consomme les femmes comme des kleenex, et semble heureux de sa vie. Pourtant, le jour où il reçoit un coup de fil qui lui annonce la mort de son père, la carapace qu'il s'était forgée se fendille. Non pas qu'il soit triste ou touché, le passé refait surtout surface dans ses pensées. Des pensées souvent négatives avec beaucoup d'interrogations. Pourquoi son père l'a t-il renié après la mort de sa mère? Qu'est devenu ce frère qui n'avait que deux ans la dernière fois qu'il l'a entrevu? Le détestera t-il, lui aussi? Trop de questions qui le pousseront à retrouver son cadet. Une rencontre qui va tout simplement bouleverser la vie de Marcus. Avant il était seul, avant il était un salaud, désormais ce n'est plus le cas... 

Avant j'étais un salaud est un livre un peu particulier dans son genre. Déjà, il est écrit du point de vu de Marcus, le personnage principal du livre. Ensuite, bien qu'il commence comme un New Adult classique avec un Marcus imbuvable et méprisant et que très vite on glisse dans la romance classique, l'auteure alterne  la frivolité avec l'approfondissement de la personnalité du personnage. Ce qui est intéressant pour nous lecteur car cela apporte un peu plus de profondeur à l'histoire. Mon seul point négatif serait parfois la redondance de certaines pensées de Marcus, cela faisait un peu trop rabâchage à mon goût. Mais dans l'ensemble, c'est une histoire magnifique.

Du côté des personnages, il n'y en a pas cent mille. Ils sont quatre: Marcus, Stephen, Jacob et Capucine. Chacun de ces trois derniers a un rôle essentiel dans la vie de Marcus. 
Tout d'abord Stephen, le meilleur ami, qui est en quelques sortes la bouée de sauvetage de M. Toujours présent à ses côtés, il est d'un soutien infaillible. Sa franchise et sa pugnacité permettent toujours à Marcus de se remettre en question et le font avancer.

Ensuite, il y a Jacob, le petit frère, mon personnage préféré. Au contact de Jacob, aucune personne ne peut rester de marbre. C'est un personnage tellement extraordinaire. Il représente une bulle d'oxygène dans laquelle on a envie d'entrée et ne plus ressortir. Marcus n'y échappe pas non plus, et aux côtés de Jacob, il va découvrir un lien puissant qui va le changer complètement.

Et enfin, il y a Capucine, la colocataire de Jacob. Dès leur première rencontre, on sent la tension entre ces deux-là. Cap n'est pas une jeune femme ordinaire, qui va minauder auprès de M. comme beaucoup le font. C'est une personne indépendante mais aussi très protectrice envers Jacob. Et même si M lui plait, elle ne peut tout simplement pas s'abandonner à lui sans lui briser le coeur.

En bref, je ne regrette pas un instant d'avoir lu ce livre. Louisa Méonis signe là son meilleur livre. Une histoire pleine d'émotions, que ce soit de rire, de tristesse, de colère ou de larmes!

Mes extraits:
Le temps est trop lent pour ceux qui attendent, trop rapide pour ceux qui ont peur, trop long pour les affligés, trop court pour ceux qui se réjouissent, mais pour ceux qui s’aiment, le temps c’est l’éternité.
***
J’aspire une grande bouffée d’air, bloque mon souffle et l’expulse vivement. Un instant, je me demande si je sais encore respirer et comment quelque chose d’aussi simple et naturel peut devenir aussi compliqué.
La vie est si peu de chose, finalement ; une inspiration, une expiration, les poumons manquent d’oxygène, notre cœur s’arrête et c’en est fini de nous.
Pourtant, on est tous là, à rêver d’éternité. Les fous pensent qu’ils pourront y prétendre, et les optimistes oublient que tout a une fin, même leur vie.
***
Le souffle court, je me raccroche au bord du bureau. Les jointures de mes doigts blanchissent. Mon regard se dirige encore et toujours vers la photo, vers ma mère, vers moi, vers cet enfant souriant, vers cette image de la famille parfaite. La rage s’empare de moi et, d’un geste, je balaie le bureau. Le cadre explose, les papiers volent à travers la pièce. Ma respiration s’accélère. J’ai l’impression qu’un monstre s’est insinué en moi, me ronge de l’intérieur. Il m’attaque par les tripes. Finalement, je suis aussi mort que mon père.

Chronique de Sandy Twi-Cops

Broché: 324 pages
Editeur: Harlequin
Collection: &H


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