MEG CORBYN, T5 Cartes Ivoire, d'Anne Bishop

Sorti le 21 mars 2018

Résumé: L'insurrection humaine a été brutalement réprimé par les Aînés, ces terra indigene plus sauvages et dangereux encore que leurs congénères des Enclos. Les humains qui ont survécu savent à présent qu'il faut craindre ce qui rôde dans les territoires interdits au-delà de leurs frontières. Heureusement, l'Enclos de Lakeside n'a subi que peu de dégâts grâce aux efforts de Simon, Meg et de la meute humaine. Mais l'arrivée du frère du lieutenant Montgomery, un vaurien prêt à tout pour s'enrichir aux dépens des autres, menace tout ce qu'ils ont accompli. Car si les Aînés, curieux face à ce nouveau type de prédateur, sont prêts à attendre qu'il commette de lui-même une erreur fatale, Meg a vu dans ses cartes l'ombre de la mort qui plane...

Mon avis: Que dire à part que j'ai envie de pleurer! Avec ce cinquième tome, nous disons au revoir à Meg Corbyn, Simon et Lakeside. Mais bon, restons positif, ne dit-on pas que toute bonne chose a une fin? D'autant plus quand c'est une saga littéraire de qualité.

Dans ce tome, Anne Bishop clôt l'univers de Meg en se concentrant sur Lakeside qui après avoir subit la foudre des Aînés doit envisager un avenir. Celui des humains qui ont prouvé leur perversité. Celui des Cassandra Sangue mené par Meg. Celui des Terra Indigènes qui ne savent plus à qui faire confiance. D'autant plus après l'arrivée du frère du lieutenant Montgomery qui risque de mettre en péril la vie des habitants de l'enclos de Lakeside. Toutefois, les Aînés sont curieux et veulent savoir distinguer un bon humain d'un mauvais et décident d'imposer la présence de cet être abjecte. De nombreuses manigances sont à venir mais la dernière pourrait bien apporter la mort à celle que tous chérissent: Meg... Sauront-ils préserver leur trésor? Meg saura-t-elle interpréter les cartes aussi bien que ses visions lorsqu'elle se coupe? 

Comme toujours, Anne Bishop excelle dans cette oeuvre. Elle nous bouscule, nous tient en haleine, nous laisse entrevoir toutes les émotions que ressentent ses personnages. Bien que ce tome soit un chouya moins sombre que les précédents, il n'en reste pas moins intense et prenant.

Je me suis délectée de chaque ligne, chaque point de vu, bien que moins nombreux. Je me suis régalée de voir évoluer les relations, d'essayer d'entrevoir l'avenir que pourraient bien avoir mes personnages préférés.

J'ai adoré retrouver Simon et Sam, Meg, Tess, Henry, Vlad, Grand-père Sanguinati, mais dans ce tome-ci, j'ai particulièrement adoré faire un peu plus connaissance avec la maman du lieutenant Montgomery, Twyla. Cette mamie est juste extra. Droite dans ses bottes, elle mène sa troupe à la baguette et n'hésite pas à s'imposer face aux Terra Indigènes. D'ailleurs les réactions de Simon et Vlad face à la "meute de femelles" humaines sont juste hilarantes.

Du côté de Meg, bien que déjà sous le charme de son personnage, j'ai adoré voir l'évolution qu'elle a subit depuis le premier tome. Elle possède toujours sa candeur du début mais semble un peu plus sûre d'elle. On découvre aussi à mot couvert les séquelles de sa détention qui m'ont aidé à mieux comprendre le manque de romance dans cette saga. 

Ce manque de romance a pu gêner quelques uns d'entre vous. Personnellement, cela ne m'a pas dérangé. Leur histoire est logique et si j'avais eu une romance au bout de quelques lignes, j'aurais moins apprécier cet univers qui se suffit à lui-même.  

Je ne peux pas parler de Meg sans Simon. Ce que j'aime dans ces livres, c'est que l'auteur prend son temps et fait évoluer ses personnages à leur rythme comme on a pu le voir avec Meg mais aussi Simon qui reste celui dont l'évolution est la plus marquée. Bien qu'ouvert aux humains avec réticences, on a pu voir au fil des cinq tomes que sa tolérance a bien augmenté. Toutefois, ces changements interviennent surtout grâce à Meg. Dans ce tome, on ressent vraiment que Meg est le monde de Simon. Il ne sait peut-être pas définir sa relation avec elle mais tous l'ont bien compris: elle est sa compagne. 

Je pourrais vous parler encore et encore de ces livres qui auront tous été de véritables coup de coeur, pourtant, il faut que je vous laisse aussi le découvrir par vous-même. Je suis bien sûr très triste de laisser l'enclos de Lakeside à ses occupations mais je suis contente de la fin choisie par son auteur. Maintenant je vous laisse avec une petite note positive: Anne Bishop serait en train d'écrire un Spin Off de cet univers. Je ne sais pas encore si nous y retrouverons Meg et Simon mais une chose est sûre, Namid n'a pas encore délivré tous ses mystères.

Mes extraits: 

— Que conserverons-nous des humains ? 

— Tuons-les tous ! gronda un autre mâle. C’est ce qu’ils feraient, eux.

— Tu tuerais le sang doux, la non-Loup ? demanda une femelle, choquée. 

Un silence pesant s’installa tandis qu’ils méditaient tous sur cet épineux dilemme. 

Le sang doux, la non-Loup qui hurlait, avait changé l’Enclos de Lakeside et même certains des terra indigene qui y vivaient. Elle ne ressemblait pas aux ennemis. Ce n’était pas une proie. Elle et ses semblables étaient la création de Namid, à la fois terrible et merveilleuse.

***

— Quatre femmes, soupira Simon en verrouillant la porte principale des Bouquins Hurlants. La plus jeune ne me semblait pas avoir envie de tenir la maison, ou je ne sais comment les humains appellent ça. Elle n’arrêtait pas de répéter qu’elle savait monter à cheval et qu’elle avait appris à attraper des bêtes au lasso en s’entraînant sur les vaches laitières et les chèvres de ses parents. — Tolya se débrouillera avec elle, répliqua Vlad avant d’étouffer un rire. Si ça se trouve, il finira avec sa propre furie. (Il reprit soudain son sérieux.) Je n’aurais jamais cru qu’il existait des furies chez les humains de Vie Simple. 

Simon repensa au sourire qu’avait affiché Merri Lee lorsqu’ils lui avaient annoncé sa promotion et à celui qui avait illuminé le visage de la jeune femme de Vie Simple quand il l’avait informée qu’elle serait reçue à Bennett pour l’entretien final. 

Oui. Une furie, pas de doute. 

— Celle-là se servira de son lasso à coup sûr, que ce soit sur des individus à deux ou à quatre pattes. Mieux vaut pour Tolya et tous les autres lui donner quelques vaches pour s’occuper. Et pour la garder de bonne humeur. 

— Je me demande si sa famille ne s’est pas dit la même chose, commenta Vlad d’un ton sec.

Chronique de Sandy Twi-Cops

Broché: 480 pages

Éditeur: Milady

Collection: Bitlit

Chronique des tomes 1, 2, 3 et 4: ici, ici, ici et ici