Sortie le 28 mars 2018
Résumé:
Alice Rivière est une psychologue peu conventionnelle. L’incongruité, c’est son truc. Elle ne fait rien comme personne et c’est même la raison pour laquelle on vient la voir. D’ailleurs, si elle pouvait parler de ce qu’on lui confie lors de ces séances, elle aurait des centaines d’histoires à raconter. Mais la discrétion est une règle d’or. Une règle fortement ébranlée par la réapparition du commandant Xavier Capelle qui vient lui soutirer des informations sur un de ses patients. Encore faudrait-il qu’elle accepte de l’aider et qu’elle lui pardonne l’humiliation subie seize ans plus tôt. Et pour ça, il peut toujours courir...
Mon avis: Qui c'est qui (oui, je sais ce n'est pas très français lol) est super contente de recevoir ce magnifique petit bijou de la part Pygmalion? C'est moooii! Je pense que ma passion pour les livres de Sophie Jomain et Maxime Gillio n'est plus à prouver et que je suis toujours à l'affût de nouvelles concernant leurs dernières sorties.
Voyons donc ce que nous proposent ce duo fantastique cette fois-ci!
Nous faisons donc connaissance avec Alice Rivière, cette presque trentenaire, mère célibataire d'un jeune garçon de 13 ans et sexologue dans un cabinet privée. La vie d'Alice est loin d'être banale entre les accros aux pornos, les nymphomanes, les impuissants, les frigides, etc... mais cette vie-là lui plaît telle qu'elle est. Il faut dire qu'elle s'entend bien avec son ex, Arnaud, sa meilleure amie est toujours présente pour elle et Mei-Lin est une assistante du tonnerre. Puis un jour, voilà que déboule dans son cabinet Xavier Capelle, son premier amour, pour l'interroger sur l'un de ses patients. Loin de le porter dans son coeur après l'avoir jetée comme un kleenex, Alice est bien contente de le rembarrer grâce au secret médical, mais au fil des jours, les paroles de Xavier vont peser lourd sur sa conscience et Alice va alors s’intéresser à l'enquête au grand damne du commandant Capelle. Il faut dire qu'entre ces deux-là, ce n'est pas le grand amour! Et entre Capelle qui a des soucis avec sa hiérarchie et Alice qui aime mettre son nez où elle ne doit pas, les situations cocasses s'enchaînent. Sauront-ils mettre de l'eau dans leur vin pour arrêter le meurtrier?
S'il y a une chose que Sophie Jomain et Maxime Gillio n'ont jamais réussi, c'est me décevoir. Pourtant, ce n'est pas faute de partir avec de l'appréhension à chaque fois, car ils aiment tellement prendre des risques que parfois ils me font peur avec leurs idées farfelues et au final, je ressors toujours avec le grand sourire, tant je me suis éclatée à lire leurs œuvres. Avec Thérapie du crime, Mme Jomain et Mr Gillio ont décidé de combiner leur univers de prédilection, à savoir la romance pour Sophie et le polar pour Maxime, sachant que l'un comme l'autre ne sont pas forcément à l'aise dans l'univers de leur comparse. Et, pour les connaître un peu, j'imagine très bien les échanges explosifs qu'ils ont dû avoir pendant l'écriture.
Pour ma part, ce livre écrit à quatre mains est une pure réussite. Si l'on me demande qui a écrit quoi, je serai incapable de vous répondre car ce mariage de styles est tellement fluide, qu'on y voit que du feu, malgré la double narration à la première personne.
Pour l'histoire, c'est simple, efficace, avec cette touche d'humour que les auteurs ont chacun comme arme secrète, et qu'ils dégainent avec précision ici. Les échanges sont explosifs, pimentés, drôles, tendus, le tout sous couvert de l'enquête qui est peu conventionnelle et intrigante.
Du côté des personnages, le travail des auteurs sur leurs personnages est vraiment remarquable. Je me suis totalement attachée à eux. D'ailleurs, je ne saurais vous dire lequel j'aime le plus.
Alice, ce petit bout de bonne femme au tempérament de feu qui n'a pas sa langue dans sa poche et pique avec la précision d'un moustique?
Ou Xavier, cet excellent flic, connard, arrogant, ronchon et bourru mais qui est aussi tendre qu'un nounours en guimauve?
Je crois que je vais dire que je les adore tous les deux, car au final, ils ne sont complets que lorsqu'ils sont confrontés l'un à l'autre.
En bref, un nouveau coup de cœur pour ce duo fantastique. Thérapie du crime offre un moment de détente incroyable qui allie humour, romance (très peu) et enquête avec à leur tête des personnages principaux géniaux que j'aimerais beaucoup revoir un de ces quatre.
***Encore merci aux éditions Pygmalion pour ce livre***
Mes extraits:
Je n’en reviens pas.
Le poids des années et les quelques rides d’expression qui mûrissent son visage n’ont pas suffi à le rendre méconnaissable. Les mêmes traits volontaires, les mêmes yeux noirs brillants d’arrogance, la même moue insupportable au coin des lèvres.
Il a toujours ses épais cheveux bruns. Dommage. Parce que j’ai souvent espéré qu’il devienne aussi chauve qu’un cul de babouin.
Je prends sur moi, hors de question de me donner en spectacle. Mais s’il savait à quel point j’ai envie de lui cracher à la figure ! Je reste le plus digne possible, la voix ferme et professionnelle. Je me dois bien ça.
— Inspecteur, que puis-je faire pour vous ?
Le vouvoiement est de rigueur. Qu’il sache que si je l’ai reconnu, il ne représente plus rien pour moi. Rien du tout.
Xavier m’observe, impassible, et ça me met hors de moi. Comment fait-il pour être aussi flegmatique en pareilles circonstances ? Il devrait être dans ses petits souliers, rongé de remords, se jeter à mes pieds pour implorer mon pardon, n’importe quoi démontrant qu’il s’est comporté avec moi comme un trou du cul et qu’il est désolé, et non, rien. Il est là, drapé de son assurance habituelle, porté par un charisme qui en devient obscène vu la situation.
— On dit « officier », Alice. Le terme inspecteur n’existe plus depuis 95.
Je me sens rougir jusqu’aux oreilles. Pas de honte, mais de colère. Comment ose-t-il me faire la leçon ?
Connard !
***
— On ne se tutoie plus, alors ? Si mes souvenirs sont bons, tu avais pourtant l’habitude de solliciter bien des choses inavouables sans avoir à passer par le vouvoiement.
C’est fou ce que la colère peut enlaidir même le plus joli visage du monde. Le teint déjà crayeux d’Alice a viré au gris, et les nuances violettes de ses iris ont tourné à l’incendiaire. Au temps pour ma tentative égrillarde de détendre l’atmosphère.
— Officier Capelle…
— Commandant suffira.
Elle gonfle les narines.
— Que vous soyez commandant, maréchal des logis, calife, ou grand schtroumpf, peu importe. Vous débarquez dans mon cabinet sans commission rogatoire ou ordonnance du juge d’instruction, je me trompe ? Dès lors, rien ne m’obligeait à vous recevoir, et pourtant, je l’ai fait. Mais si vous n’avez rien d’autre à me montrer que votre humour de beauf de pacotille, sachez que je n’ai nullement besoin d’être convaincue de votre lourdeur, et cet entretien s’arrête là.
Waouh ! OK, si Miss Tornade le prend sur ce ton, pas de souci, je vais lui montrer ce qu’est un vrai professionnel, avec un vrai métier.
Je me lève et me plante face à elle. Elle se tord le cou pour me regarder dans les yeux, mais c’est bien elle qui a l’air conne maintenant, dans son fauteuil.
Chronique de Sandy Twi-Cops
Broché: 388 pages
Editeur: Pygmalion
Collection: Romans
À lire bien sûr!
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