mardi 12 février 2019

ALASKA WILD K.A TUCKER

Sorti le 7 février 2018

Résumé: Calla Flectcher avait tout juste 2 ans quand sa mère a quitté l’Alaska, fuyant la vie trop rude, et laissant derrière elle le père de Calla. Calla a aujourd’hui 26 ans et mène une vie bien remplie à Toronto. Lorsqu’elle apprend que les jours de son père, très malade, sont peut-être comptés, elle entreprend le voyage jusqu’à son village natal. Elle va alors découvrir le quotidien « à la dure » , les journées qui comptent peu d’heures de clarté, les nuits à la belle étoile… Elle va en profiter pour mieux connaître son père, à qui elle tient beaucoup malgré les erreurs qu’il a commises. Tandis qu’elle tente de s’adapter à ce nouvel environnement, Jonah – le pilote fier, débraillé et détestable qui l’aide à maintenir la compagnie d’hydravions de son père opérationnelle, a clairement hâte de renvoyer cette fille de la ville chez elle, persuadé qu’elle n’est pas du tout faite pour survivre à la rudesse de l’Alaska. Jonah a sûrement raison, mais Calla est déterminée à lui prouver le contraire. Elle va rapidement créer un lien très fort et inattendu avec le pilote : de l’amitié, ou peut-être quelque chose de plus profond ? Mais Calla ne compte pas rester en Alaska et Jonah ne compte pas partir. Va-t-elle, comme sa mère bien des années plus tôt, laisser une chance à cette histoire ?

Mon avis: K.A Tucker est une auteure que j'apprécie beaucoup, autant par l'écriture que par les thèmes qu'elle aborde toujours avec justesse. Autre chose que j'aime énormément dans ses romans, c'est la manière dont elle aborde les relations entre les personnages. Jamais de fioritures, toujours avec douceur, sans jamais en faire trop. Je sais alors que je passerai un excellent moment avec ses romans, peu importe l'histoire car elle leur donne une âme qui parvient à me toucher. 

Alaska Wild ne fait pas exception. Je dois avouer que je me suis lancée dans l'histoire sans avoir lu le résumé et je ne m'attendais pas à ce que le sujet abordé me touche autant.
Pour Calla, tout commence le jour où sa mère quitte l'Alaska avec elle sous le bras afin de faire réagir son père. Pourtant, malgré l'espoir d'avoir un jour une relation père-fille, les années passent et Calla finit par abandonner au point de cesser tout contact avec lui à l'âge de quatorze ans après une énième déception. Douze années passent sans qu'elle n'y pense, puis un soir, après avoir été virée de son job, elle reçoit un coup de fil d'Agnès, une amie de son père, lui annonçant que celui-ci a un cancer du poumon. Calla n'est plus que colère et ressentiments envers cet homme qui n'a jamais été un père pour elle et se refuse d'aller le voir. Ce n'est seulement qu'après quelques heures passées en compagnie de sa meilleure amie, après avoir vu son petit ami flirter avec une autre et un discussion avec son psy de beau-père, qu'elle décide de finalement partir et laisser une chance à Wren. L'arrivée en Alaska est rude pour la princesse citadine et frivole mais au fil des jours, Calla se rend compte qu'elle a finalement bien plus à perdre dans cette contrée hostile: son coeur.

Je viens à peine de terminer ce livre et je peux vous assurer qu'il est super difficile de poser des mots sur ce que je ressens, alors je vais essayer d'être assez cohérente pour que vous compreniez à quel point cette lecture m'a prise aux tripes, car cette histoire est émotionnellement très rude. J'ai énormément pleuré et pourtant, je ressors de cette histoire avec le sentiment d'avoir lu un roman extraordinaire. Tout le mérite en revient évidement à K.A Tucker qui a su trouver les mots justes, mais aussi doser les moments intenses avec les moments frivoles. Alors même si j'ai beaucoup pleuré, j'ai aussi beaucoup ri, mon coeur s'est gonflé d'amour et j'ai eu pas mal de papillons dans le ventre avec Jonah. 

Tiens parlons-en des personnages. Je suis toujours époustouflée de voir cette auteure insuffler autant de vie dans les siens. Calla, Jonah, Susan, Wren, Simon ou encore Agnès pour ne citer qu'eux, chacun possède sa propre personnalité, sa propre essence, mais au contact des uns des autres, ils créent alors une énergie nouvelle. 
J'ai vraiment pris plaisir à m'attacher à chacun d'entre eux, même Calla qui est pour le moins insupportable au début du livre. 

Calla, l'unique narratrice, est, disons le franchement, une princesse frivole qui n'a jamais manqué de rien. A 26 ans, elle vit toujours chez sa mère et son beau-père, ne fait pas les tâches ménagères hormis sortir les poubelles une fois par semaine, et l'argent qu'elle gagne elle le dépense en maquillage, fringues ou sorties. Alors quand elle arrive en Alaska, c'est le choc. Ce n'est qu'au contact de la population et principalement Jonah, qu'elle va commencer à changer. Mais pas radicalement, non! K.A Tucker fait cela subtilement et surtout prend son temps pour rendre ce changement crédible. 

Après il y a évidement Jonah, la pierre d'ancrage de Calla. A 31 ans, Jonah est un peu l'enfant chéri du pays... sauf avec Calla. Entre eux, ce n'est pas le coup de foudre mais la guerre dès le premier regard. Elle est tout ce qu'il déteste et surtout il ne comprend pas pourquoi elle ne fait pas plus d'effort avec Wren qu'il considère presque comme un père. Au fil des jours, une relation de "je t'aime moi non plus" s'installe, un jeu subtil de séduction à coup de pics et de blagues qui risque de faire ressortir le pire de Calla mais aussi le meilleur.

Je pourrais en dire tellement plus mais ce serait vous gâcher le plaisir de cette 
lecture qui aura été pour moi le premier coup de coeur de cette année. 

Mes extraits:

– Seigneur, gémis-je. Je me sens mal…
– Détendez-vous. C’est rien.
Mon corps entier est en sueur.
– Non, c’est pas ça… je vais être malade…
Il jure furtivement mais je l’entends tout de même.
– Retenez-vous, on sera à terre dans cinq minutes.
– J’essaye, mais…
– Vous n’allez pas vomir ici !
– Parce que vous croyez que j’en ai envie, peut-être ?
Je lutte pour maintenir le sac plastique en place. De toutes les choses que je crains, vomir est la pire. Et en plus, il va falloir que ça soit assise derrière cet espèce de salopard.
Jonah jure dans sa barbe.
– Bordel, six pilotes de dispo pour venir vous chercher et il a fallu que ça tombe sur moi !
Je ferme les yeux et colle le front contre le hublot. Même avec les remous dans l’air, la froideur du verre me calme un peu.
– « Ne vous en faites pas, Calla », « C’est pas bien grave », récité-je en râlant. Si vous étiez un type bien élevé, c’est ce que vous me diriez.
– On m’a chargé d’amener vos fesses de petite princesse jusqu’à Bangor, pas de cajoler votre ego.
Mon ego ? Une petite princesse ? Mes yeux lui fusillent l’arrière du crâne. Bas les masques, fini la politesse.
– Est-ce que mon père sait que vous êtes une belle enflure ?
***
– L’addition est salée, hein ? En tout cas Calla, profitez-bien de votre séjour en Alaska. Et méfiez-vous, ajoute-t-elle avec un mouvement du menton vers Jonah. Vous risquez de tomber sous le charme de celui-là et de ne plus jamais vouloir partir !
Je lui retourne une réplique pleine de sarcasme.
– Oh oui, je lutte vraiment de toutes mes forces pour ne pas succomber.
Bobby incline la tête, l’air de ne pas saisir. Ma mâchoire se décroche :
– Oh mon Dieu… mais vous êtes sérieuse, en plus ?
Un étrange gloussement quitte ses lèvres fines.
– Jonah, renvoie-moi mon mari dès qu’il a fini son service, tu veux ? C’est une vraie pipelette quand il s’y met et il va encore rentrer à pas d’heure !
Jonah lui adresse un clin d’œil sans enthousiasme et soulève les courses. Les muscles de son bras sont visibles sous sa chemise.
– Sans faute, Bobby.
Mon bouquet de fleurs quasi fanées à la main, je m’élance derrière lui, sentant les regards des clients dans mon dos. Je ne peux réfréner plus longtemps ma question :
– Si pour Bobby vous êtes un charmeur, je me demande ce qu’elle considère être un trouduc ?
– Tournez la tête et vous verrez.
Je suis le mouvement de son menton : une fenêtre avec mon reflet dedans. Il faut bien l’admettre, il a le sens de la répartie.

Chronique de Sandy Twi-Cops

Broché: 478 pages
Editeur: Hugo Roman
Collection: New Romance


2 commentaires:

  1. Très belle chronique Sandy et très bon choix d'extraits :-)
    Je l'ai fini dimanche et j'ai ADORE ! J'ai rigolé, j'ai soupiré, et j'ai été émue. C'est une belle histoire avec de beaux personnages. C'est un presque coup de cœur ... la fin ne me parait pas abouti. Sauf si on me dit qu'il y a une suite ?!

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  2. oh ta chronique me donne très envie de découvrir ce titre!Je le note..

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