LES ÉCORCHÉS, Ravage T3, de Tillie Cole

Sorti le 21 février 2018

Résumé: Trouver son âme sœur vaut-il la peine de faire le sacrifice ultime ? Dans son enfance, Zoya Kostava a échappé de peu à l’assaut qui a tué toute sa famille. Désormais âgée de vingt-cinq ans, elle vit dans le secret jusqu’au jour où elle apprend que son frère a survécu lui aussi... et qu’il vit désormais avec leur pire ennemi, le parrain de la Bratva russe. Zoya risque sa sécurité et son anonymat pour retrouver ce frère qu’elle croyait mort, mais elle se fait capturer par un homme aussi beau que brutal. Un homme qui la captive et la terrorise à la fois. En lui, elle devine une âme aussi perdue que la sienne. Parviendront-ils à se sauver mutuellement... et à survivre ?

Mon avis: Plonger dans le monde des écorchés n'est jamais une partie de plaisir tant il est peuplé de violence. Cet univers sombre, brutal, sanguinaire que nous dépeint Tillie Cole me semble tellement réel qu'il est à chaque fois dur d'y plonger. Fort heureusement, l'auteur y fait pousser aussi des graines d'espoir et de rédemption qui nous permet de tenir et de ne pas flancher dans ces histoires plus terribles les unes que les autres.

Après avoir rencontré Luka et Kisa, Zaal et Talia, faisons place désormais à Zoya, la petite soeur de Zaal et 194, son bourreau.

Plus que jamais nous entrons dans l'univers de la dark romance et j'insiste sur le fait que cette lecture n'est vraiment pas à mettre entre toutes les mains, car ce que va vivre Zoya est immonde et révoltant. Mais bon Tillie Cole maîtrise son sujet et son histoire et c'est sans aucune surprise que j'ai aimé encore une fois plonger dans cet univers, même si le schéma reste le même. Peut-être un peu plus sombre encore que les deux premiers.

A la fin de "Tourmente", nous avions eu un aperçu de Zoya, la petite soeur de Zaal qui a survécu à la tuerie de sa famille et qui apprenait que son frère était vivant, même si elle avait espoir qu'Anry ait survécu lui aussi. Pressée de le rejoindre, elle ne doute pas une seconde du danger qu'elle encourt et se fait surprendre par 194, le tueur de la Maîtresse qui veut elle aussi récupérer Zaal pour se venger. Commence alors la torture pour la faire parler mais Zoya est forte et jamais elle ne trahirait la seule famille qui lui reste. Au fil du temps, elle s'aperçoit toutefois que 194 n'est pas tout le temps le bourreau sanguinaire et qu'il le devient seulement après les injections qu'il reçoit par son collier.

194 n'a pas toujours été le tueur de la Maîtresse. Il a avant tout été un petit garçon qui devait protéger sa petite soeur, Inessa. Mais les Spectres ont jeté leur dévolu sur elle, sur eux, quand ils ont compris qu'il ferait tout pour protéger sa soeur. Cette mission devrait être la dernière mais Zoya risque de compliquer sa tâche.

Ils ne veulent que protéger leur famille, mais les dès sont jetés et des choix devront être faits.

Comme je le disais donc, "Ravage" est un tome plus sombre encore que les deux premiers tomes. Tillie Cole n'épargne pas ses lecteurs et n'enrobe pas leur histoire caramel pour faire passer la pilule. Et ce qui fait à mes yeux la force de ses romans. C'est dur, c'est parfois trash et pourtant, j'ai apprécié cette lecture. J'ai apprécié ces personnages qui ont tout perdu, jusqu'à leur dignité mais se relève toujours un peu plus fort. J'ai adoré retrouver les anciens personnages mais aussi découvrir les nouveaux. D'ailleurs, s'il y a bien une chose à laquelle excelle Tillie Cole, ce sont bien ses personnages.

Zoya est à l'opposé des deux précédentes héroïnes. Elle est juste impressionnante. Elle a une force de caractère énorme et vu son enfance, on ne l'imagine pas autrement. Zoya n'est pas une victime, c'est une survivante. J'ai admiré son courage, sa force, son intelligence, face à ce bourreau. Beaucoup seront révoltés par la tournure romantique que prend cette histoire, personnellement, je pense que parfois, il faut savoir voir au-delà de certaines histoires.

Pour arriver à apprécier, il faut avant tout comprendre le passé de Valentin, alias 194. Chose que fait Zoya. Après tout, qui d'autres qu'elle peut comprendre ce qu'il vit, et absoudre ses péchés. Valentin est, comme tous les personnages masculins de cette série, un homme brisé par les géorgiens. Il ne vit que pour sa soeur. Toutes ses batailles sont pour elle, pour la sauver. J'ai un peu moins apprécié son personnage que Luka ou Zaal, pourtant, son histoire m'a touchée.

Pour conclure cette chronique, je dirais simplement que Tillie Cole fait à nouveau le job de  m'enfermer avec elle dans un huit clos sombre et pervers. Au fils des tomes, la cruauté augmente et je suis certaine que le prochain sera encore plus dur à lire. Je dois être maso, parce que je suis curieuse de savoir comment elle va tourner cette prochaine histoire.

Mes extraits:

— Tu les vois, 194 ? Tu vois ce que le dernier mâle lui a fait ? 

Qui ? pensai-je aussitôt sans quitter l’écran des yeux, mais ma maîtresse l’éteignit et le rangea dans sa poche. Au bout de plusieurs secondes de silence, elle se cala devant moi. — Ta cible est un homme, dont je te donnerai le nom plus tard, qui vit ici, à New York. Cette ordure a causé des ennuis à l’un de nos associés les plus notables, expliqua ma maîtresse tout en caressant mon collier du bout des doigts. Il a tué un homme qui était très important pour nous et pour moi. Je lui avais promis que si cet homme tuait la personne qui comptait tant pour moi, il mourrait à son tour. Lentement, dans la souffrance, de la main de mon ubiytsa le plus précieux, le plus doué, le plus dangereux. (Elle sourit et passa les doigts sur mes lèvres.) C’est-à-dire toi, 194. C’est toi qui le tueras. 

Ma maîtresse soupira et recula. 

— Il semblerait que mon frère ait remarqué ta 152, et je suis au regret de t’annoncer, 194, qu’il envisage sérieusement de la revendiquer pour lui seul. Et nous savons tous que lorsqu’il veut quelque chose, il l’obtient. Il est le maître de notre peuple, après tout. J’étais terrorisé à la pensée que le maître me prenne 152.

***

Je pensai à mes frères, aux souffrances que Zaal avait endurées pendant des années sous la torture de Jakhua. Je revis ensuite son visage souriant et amoureux sur la photo. 

Zaal avait survécu. 

J’étais moi aussi une Kostava. J’avais la force d’âme de notre famille. 

Je survivrais moi aussi.

Chronique de Sandy Twi-Cops

Broché: 314 pages

Éditeur: Milady

Collection: New Adult 

Chronique du tome 1: ici

Chronique du tome 2: ici