vendredi 10 avril 2020

TOUS TES SECRETS, de Lisa Jewell

Sorti le 16 octobre 2019

Résumé: L'histoire glaçante d'une obsession... À Melville Heights, il ne se passe jamais rien. Aussi, quand on retrouve dans ce quartier huppé de Bristol, un cadavre lardé de coups de couteau, les résidents sont atterrés. Qui a pu commettre un crime pareil ? Dans le voisinage, tout le monde se connaît : on est entre gens bien. D’ailleurs, on ne fait pas que se côtoyer entre voisins, on s’épie. Josephine développe une véritable obsession Tom, le charmant directeur du collège qui vit à deux pas de chez elle. Mais elle n’est pas la seule à guetter ses moindres faits et gestes : Jenna soupçonne le proviseur d’avoir une attirance malsaine pour les adolescentes. Quels sombres secrets cache donc cet homme trop beau pour être honnête ?

Mon avis: Séduite par le dernier roman de l'auteure, j'ai décidé de voir si Lisa Jewell renouvellerait mon engouement avec celui-ci. 
J'ai donc commencé avec enthousiasme cette lecture qui m'a menée au coeur de Bristol où le meurtre d'une mère sans histoire vient bouleverser tout le voisinage. Un voisinage pas si paisible que cela comme pourra le découvrir Rose Pelham, l'enquêtrice chargée de l'affaire. Qui sont donc ces voisins? Mr Fitzwilliam pourrait-il être le meurtrier de sa propre femme? A moins que ce soit Joséphine, la voisine obsédée par Mr Fitzwilliam? Pour le découvrir, Rose devra révéler tous les vilains petits secrets de ces voisins en apparence sans histoire. 


Je ne vous cache pas qu'il m'a fallu une bonne centaine de pages avant de pouvoir réellement m'intéresser à cette histoire. Non pas que la plume de l'auteure ne soit pas bonne mais je n'ai pas réussi à m'adapter au choix de l'auteure de revenir trois mois en arrière et nous décrire l'ennuyeux quotidien de de ses personnages. Le mot est posé. Je me suis ennuyée au début du livre, au point de vouloir arrêter ma lecture car tout se mélanger. Je ne comprenais pas qui était Joséphine ou Freddie, ces personnages à qui l'on donnait un point de vu sans explication. 
Fort heureusement, je me suis accrochée et j'ai finalement apprécié cette histoire menée avec finesse et psychologie. Au final, tout s'imbrique et cela révèle le talent de Lisa Jewell.

En ce qui concerne les personnages, il y en a beaucoup. Tellement que j'ai eu du mal à distinguer qui est qui au début, mais tous ont leur importance, même si certains plus que d'autres. 
Ainsi nous avons Joséphine, cette jeune femme fraîchement mariée, obligée de vivre chez son frère et sa belle-soeur car ils n'ont pas de travail ou d'argent pour pouvoir s'installer ensemble. Joséphine est un peu paumée. Elle doute beaucoup d'elle-même et sa rencontre avec Tom Fitzwilliam va être un tournant important dans sa vie. 
Mr Fitzwilliam n'est pas un homme ordinaire. Mari, père ou encore proviseur du lycée du coin, il est connu pour sa gentillesse, sa droiture et son charisme. Trop beau pour être vrai? Sûrement! C'est en tout cas ce que va découvrir son fils Freddy, geek mais surtout voyeur qui n'hésite pas à prendre sa belle voisine Jenna en photo dès qu'il le peut, ainsi que tous les voisins pour faire une sorte de journal du quartier. Jusqu'à ce qu'il soit repéré par la mère de Jenna, un peu paranoïaque sur les bords et semble avoir de sacrés griefs contre son père. Celui-là même qui fréquente un peu de trop près la belle Joséphine...

Sincèrement, si le début n'avait pas été aussi long ou s'il avait été amené différemment, je pense que j'aurais pu avoir un coup de coeur pour cette histoire, car franchement, l'auteur a vraiment réussi à m'embarquer dans une sorte d'épisode de Desperate Housewives où tout le monde deviendrait suspect comme dans une partie de Cluedo! 
Mes extraits:
L’inspecteur Rose Pelham s’agenouille : il y a quelque chose derrière la porte de la cuisine, devant la poubelle. On dirait un morceau de tissu ensanglanté, ou peut-être un vieux pansement. À moins que ce ne soit une fleur fanée. En s’approchant, elle découvre qu’il s’agit en réalité d’un pompon. Rouge, en daim. Qui était probablement attaché à un sac à main, ou à une chaussure.
Il baigne dans une petite flaque de sang, ce qui laisse à penser qu’il y est tombé après le meurtre. Elle le prend en photo en l’état sous toutes les coutures puis, du bout de ses doigts gantés, elle le prélève et le glisse dans un sachet qu’elle ferme hermétiquement.
Elle se relève et observe la scène de crime dans son ensemble : une cuisine mal rangée avec des meubles en pin démodés, une vieille cuisinière verte sur laquelle s’empilent des poêles et des casseroles, une grande table en pin avec des dessous de verre, des cahiers, des journaux et des vêtements pliés, une petite extension avec un toit en bois lustré de mauvaise qualité qui donne sur le jardin, une porte-fenêtre vitrée, et un bureau dans un coin avec un ordinateur portable, une imprimante, un broyeur papier et une lampe.
C’est une pièce banale, presque sans âme. Une cuisine qui ressemble à tant d’autres en Angleterre. Une cuisine où l’on boit son café, on fait ses devoirs, on prend le petit déjeuner et on lit le journal. Pas le genre de cuisine où se dissimulent de sombres secrets. Pas le théâtre d’un crime passionnel. Pas une cuisine où l’on assassine.
Et pourtant, là, sur le sol, gît un corps dont le visage se noie dans une mare de sang en forme de haricot. Le couteau qui a tué la victime est dans l’évier, nettoyé consciencieusement avec une éponge encore pleine de savon. L’attaque a été d’une violence inouïe. Au moins vingt coups de couteau ont été portés à la nuque, au dos et aux épaules de la victime. Le sang reste cependant circonscrit au sol de la pièce. Il n’y a pas d’empreintes ou de traces sur les meubles ou les murs, ce qui laisse à penser que la victime a été surprise et n’a pas pu se défendre contre un agresseur rapide et efficace.
Rose sort un marqueur de sa poche et inscrit quelques éléments sur le sachet contenant le pompon.
Description : Pompon en daim ou imitation daim
Emplacement : Devant le réfrigérateur, derrière la porte donnant sur l’entrée
Date et heure du prélèvement : vendredi 24 mars 2017, 23 h 48
C’est probablement un détail, se dit-elle, un petit rien tombé d’un sac à main. Mais dans une enquête, il arrive que les détails soient particulièrement révélateurs.
Parfois, un petit rien permet de résoudre toute l’affaire.

Chronique de Sandy Twi-Cops

Broché: 416 pages 
Editeur: Milady 
 Collection: Suspens

4 commentaires:

  1. Je suis tout à fait d accord avec toi. En lisant le résumé, cela m a fait penser a Desperate Housewives. J ai aimé le livre mais il m a fallu un peu de temps pour rentrer dedans.

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    1. Dommage car il a quand même un super potentiel :/

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  2. Bon si le début est trop long, je sais que je n'y arriverais pas.

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