vendredi 3 avril 2020

LA REINE DES DETESTES : ENFER OU PARADIS, de Ena L.

Sorti le 29 août 2019

Résumé : An 3548. Le dérèglement climatique et les terribles guerres atomiques ont réduit le Monde à un territoire, celui de l’ancienne Europe, désormais partagé en douze royaumes prospères.

Afin d’échapper à une vie de solitude et de drames, Hannah prend la décision difficile de quitter la zone libre et sauvage où elle a toujours vécu, pour la sécurité des murs du royaume d’Olayan. Elle sait qu’en entrant, elle deviendra esclave, comme tous les Blancs. En revanche, elle n’imagine pas que la rareté de son apparence, trop pure, fera d’elle l’esclave la plus détestée du royaume, ni qu’elle la conduira au palais, au service de la famille royale.

Rien ne prédestinait Hannah, alias numéro 83-737, esclave illettrée, sauvage, considérée comme la laideur à l’état brut, et le prince Yash bin Saleh al Talal, chef de guerre sanguinaire, héros des douze royaumes, fantasme de toutes les femmes, à se rencontrer. Mais parfois, le destin est joueur... et cruel. Car Yash n’est pas un prince de conte de fées, et Hannah ne sera jamais l’héroïne idéale.


Mon avis : J’écris cette chronique à chaud, j’ai terminé ce roman dystopique aujourd’hui même et je suis vraiment conquise ! Encore une fois, j’ai lu ce livre sur les recommandations de ma maman, et encore une fois, elle sait mieux que moi ce qui va me plaire !

En effet, je ne suis pas une grande fan de dystopies en règle générale, du coup il ne m’attirait pas plus que ça, j’y suis allée un peu à reculons quand ma mère m’en a parlé. Finalement, l’aspect romance prend le pas sur l’aspect dystopique, qui devient limite anecdotique mais tout de même présent, bref pour moi l’équilibre parfait ! Franchement, voir une société complètement renversée et bouleversée à cause du changement climatique, ça ne peut pas laisser de marbre quand on voit l’état de notre planète. Ce roman fait réfléchir sur ce point, et je ne peux que saluer l’auteure pour l’avertissement qu’elle fait passer au début de son roman.

Bon, pour en venir à l’intrigue, elle est plutôt bien présentée dans le résumé. Hannah, une “sauvage” blanche, blonde aux yeux bleus (ce qui est la pire infamie en 3548), décide de rejoindre un des douze royaumes encore existants dans cette Europe post-apocalyptique. Elle vit seule dans la nature depuis un an, et est en danger constamment, menacée par les bêtes, les autres sauvages et la nature très capricieuse. On ne sait pas pourquoi elle était seule avant d’avoir bien avancé dans le roman, donc je n’en dirai pas plus ;)

A Olayan donc, vit le peuple (descendants des anciens peuples africains en majorité), les esclaves (descendants des “suprémacistes blancs”), et la famille royale. Yash est le prince de ce royaume, et vit au palais, tandis que Hannah rejoint les baraquements pour esclaves non loin du palais, travaille, se fait des amis et des ennemis, bref elle survit dans une société qu’elle a bien du mal àcomprendre. Franchement, je me suis vraiment demandé pendant la moitié du roman où ça allait m’emmener. Je ne voyais juste pas comment Hannah et Yash allaient se rencontrer, encore moins comment pourrait naître une romance entre eux.

Étonnamment, je n’ai pas ressenti de longueurs sur la première moitié alors que la romance est un peu absente dans cette partie. Je me suis vraiment laissée emporter par l’intrigue, la vie de merde de l’héroïne (il n’y a franchement pas d’autres mots), et sa personnalité haute en couleur. Je me suis vraiment attachée à elle, son caractère était original sans être cliché, et concordait avec son passé dans une nature sauvage et dangereuse. Quant à Yash, bon, bah à part dire qu’il a un caractère de cochon... Je crois que c’est même le pire que j’ai jamais rencontré dans un roman ! Il n’empêche qu’on s’attache très facilement à lui, j’ai aimé son franc parler, mais il n’a pas vraiment fait naître d’autres émotions chez moi comme la compassion ou le fangirlage (j’aime inventer des mots :D). C’est un vrai bad boy, et ce n’est plus ce que j’aime autant dans mes lectures, mais il ne m’a pas non plus repoussée, mais mon gros coup de coeur dans ce roman reste pour Hannah, qui est fragile mais forte, belle, déterminée, indépendante... bref, je fangirl plus sur elle que sur ce cher prince !

Petit (gros) shout out à Madison aussi, l’amie de Hannah, que j’ai adoré, je m’y suis hyper attachée, elle a toujours le mot pour rire et l’esprit très mal placé, elle apporte une vague de fraicheur vraiment très nécessaire dans ce bouquin. Les autres personnages sont attachants, comme Samir ou Rayan, et d’autres sont plus qu’abjects, en tout cas ils ne laissent pas de marbre.

Le petit point faible pour moi est que certains aspects du passé d’Hannah m’ont semblé un peu superflus, et je les avais deviné, donc je n’ai pas vraiment vu l’intérêt d’en faire un mystère sur une grosse partie du roman, mais ce n’est finalement qu’un détail, et ça n’a pas gêné ma lecture. Ca reste utile pour étoffer le personnage donc bon, je suis un peu tatillonne.

L’écriture est fluide, franchement ce roman est très dense mais je ne l’ai pas vu passer ! J’ai passé plusieurs heures dessus, dont une longue soirée jusqu’à pas d’heure parce que je ne voulais vraiment pas le lâcher !

J’ai adoré (et flippé) imaginer une telle situation dans un avenir proche ou lointain, finalement ça ne serait même pas étonnant qu’une telle chose arrive. C’est une idée super originale que l’auteure a eu, et même si l’intrigue romantique ne l’est pas des masses, tout ce qui l’entoure est vraiment génial.

Pour finir, ça faisait vraiment très TRÈS longtemps qu’un livre ne m’avait fait autant d’effet ! J’étais énervée, triste, j’ai hurlé de colère, de joie, d’indignation, j’ai ri, bref, ce roman m’en a fait voir de toutes les couleurs, et je ne peux que vous conseiller de vous jeter dessus, sans vous arrêter à la couverture (qui ne fait pas l’unanimité sur les différents avis que j’ai lu).

Il y a un tome 2, que je ne suis pas sûre de lire de suite. En effet, le roman prend place dans un monde sombre et extrêmement cruel, il y a des scènes dures qui m’ont secouée, alors je préfère caser une lecture un peu plus cool entre les deux tomes. Ceci dit, je prévois tout de même de lire ce deuxième tome car la fin est très légèrement frustrante ! :D


Mes extraits :

Il fut un temps où la nature a laissé sa chance à l’Homme et a tenté de cohabiter avec lui. Les océans étaient remplis d’espèces animales splendides, les terres offraient les plus beaux paysages et les plus grandes richesses. Nos ancêtres vivaient dans ce qu’on appelait à l’époque : l’Europe. (Elle nous désigne une carte de l’Ancien Monde qu’elle a dessinée à la main.) Ils possédaient tout, ne manquaient de rien, ils pouvaient même voyager et visiter le Monde. C’est difficile à croire, mais on ne parlait pas qu’une seule langue comme maintenant, mais des milliers. Toutes les couleurs de peau se mélangeaient.

* * *

Quand on parle de coeur brisé, on pense forcément qu’il s’agit d’une image, que rien ne se casse vraiment. C’est faux. A cet instant, j’ai senti quelque chose se fendre en moi. Ca s’est mis à craqueler douloureusement, lentement, puis ça s’est déchiré dans une effroyable agonie. J’ai eu mal, plus mal encore que quand on brise un os. La plainte lancinante qui s’est échappée de ma bouche m’est inconnue, et la voix ne paraît même pas être la mienne.

* * * 

Pendant que tu bandes, celle qui hante tes nuits dort par terre chez un devin taré, le dos lacéré par tes propres coups de fouet.

Chronique de Lilice TwiCops

Broché : 573 pages
Editeur : Independently published (29 août 2019)

3 commentaires:

  1. Merci Lilice pour la chronique. Vu ce que tu dis je pense qu'on aime le même genre de livres et le même genre d'Héros masculin littéraire.
    Ta chronique me fait un peu penser à Cendrelunes de Georgia Caldera, un futur ravagée sans nature, animaux, fruits ou légumes, avec des scènes vraiment dures...

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    1. Merci, je note ce titre, je ne connais pas !

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  2. Tu m'intrigues, je le mets sur ma WL :) Merci

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