Sortie le 08 février 2018
Résumé: La timide Tuva, douze ans, n’a pas grand-chose en commun avec ses camarades de classe. Elle préfère rester seule et ne se sent bien que sur l’île de Harö où elle habite, dans l’archipel de Stockholm, dont elle connaît chaque recoin, chaque skerry.
Mais, alors que l’automne arrive et que les touristes s’en vont, le changement se profile dans ce petit coin de calme et de nature. Des gens disparaissent en mer sans laisser la moindre trace, des ombres se cachent sous les vagues et d’étranges créatures apparaissent dans les arbres. Lors d’une sortie scolaire, l’un des camarades de Tuva s’évapore à son tour.
La jeune fille se retrouve embarquée dans un terrible mystère, au cœur de l’épais brouillard qui s’est abattu sur l’archipel, là où les vieilles superstitions des marins rencontrent la mythologie nordique…
Mon avis: Une reine du polar, de la mythologie nordique, un endroit hors du commun, le tout écrit à quatre mains... Avouez que c'est tentant!
Grâce à Camille des éditions Michel Lafon, j'ai eu la chance de découvrir ce roman qui est plein de surprises.
Pour ma première incursion dans la mythologie nordique, je suis ravie de ressortie complètement satisfaite de cette lecture. Le style des auteurs est fluide, vivant, avec ce brin de suspens qui accroche l'attention. Leur histoire est étonnante, elle aussi. Au coeur de l'Archipel de Stockholm, la vie locale est quelque peu différente de la nôtre. Aller en bateau dans un collège de moins de cinquante élèves , ce n'est pas commun mais le quotidien de tous les habitants de l'Archipel. Pourtant, ce fait n'est pas le plus incroyable de ce roman, non, cet archipel révèle des secrets étranges que l'on découvre petit à petit grâce à Tuva qui est loin d'être une enfant ordinaire. Déjà bébé, elle a survécu miraculeusement à la noyade, puis elle assiste incrédule à l'enlèvement d'un de ses camarades. S'enchaînent alors des jours d'angoisse où le danger grandit pour chacun des habitants...
Du côté des personnages, là encore, tout est parfaitement maîtrisé, même si j'ai d'abord été surprise par l'âge de Tuva. Le fait qu'elle n'ait que douze ans pourrait rebuter beaucoup de monde, pensant que l'histoire pourrait être trop jeunesse. Je tiens à vous rassurer de suite, l'histoire est tellement bien écrite et trouvée que je n'ai jamais fait attention à l'âge de Tuva, qui se révèle être une jeune fille épatante, et très solitaire, notamment à cause du harcèlement qu'elle a subit. Pourtant, Tuva est une gamine courageuse et forte à laquelle on s'attache très facilement.
Etant donné leur âge, vous vous doutez forcément qu'il n'y a pas de relation amoureuse poussée dans ce roman, toutefois, un jeune garçon va se rapprocher de Tuva: Rasmus. A peine plus âgé que notre héroïne, Rasmus sera le soutien peu attendu de Tuva.
Pour résumer cet avis, je dirais que c'est une belle surprise qui m'aura permise de découvrir deux auteurs très talentueuses, ainsi qu'une histoire captivante autour des légendes nordiques, mais aussi faisant une petite piqûre de rappel écologique concernant la mer Baltique.
Encore merci à Camille et aux Editions Michel Lafon pour cette découverte même si maintenant je vais devoir attendre la suite pour savoir tout ce que les auteurs ont à m'offrir.
Mes extraits:
Lorsque le petit bateau à voile s’écarta du ponton, le temps était calme, mais des nuages bas planaient à l’horizon. Ils emmenaient leur fille en mer pour la première fois. – On est sûrs que c’est prudent ?
L’homme interrogea sa femme du regard. Elle répondit en opinant doucement. Elle connaissait bien la mer et voulait que sa fille apprenne à l’aimer. L’enfant dormait, abandonnée dans ses bras. L’eau était claire et lisse. Le ponton disparut rapidement derrière eux. Le premier coup de vent se fit à peine sentir. Il n’était que quinze heures, mais le soleil semblait sur le point de se coucher. Les vagues se levèrent peu à peu, déchirant la surface de l’eau et battant la coque du navire. L’écume éclaboussait la cabine, les voiles se gonflaient, prêtes à craquer. La femme serrait sa fille fort dans ses bras.
À présent, une odeur glaciale annonçait la pluie. La petite se réveilla et regarda autour d’elle de ses grands yeux gris. Le ciel s’assombrit d’un coup.
– On doit faire demi-tour ! cria l’homme pour couvrir les sifflements du vent. Cette fois, la femme approuva d’un vif hochement de tête, serrant sa fille plus fort encore. La petite, enveloppée dans une couverture, ne bougeait pas un cil. On eût dit qu’elle flairait le danger. L’homme tenta de virer de bord, mais la tempête les avait trouvés. La pluie tombant à verse fouettait les voiles. La fillette gémit et se tortilla dans les bras de sa mère. Il était trop tard pour revenir. La mère entonna une chanson, mais le vent cinglant avalait la mélodie. Les vagues grossissaient, menaçant d’engloutir l’embarcation.
– Je ne vois plus rien ! s’écria l’homme.
Sa voix se noya dans les hurlements de la tempête. La mère se redressa pour regarder au loin, tout en pressant l’enfant contre sa poitrine. Quelques secondes plus tôt, elle apercevait encore les îles qu’elle connaissait depuis son enfance. Mais à présent, elle ne discernait plus rien. Dans la pénombre, les îles avaient disparu. L’horizon et le ciel s’étaient transformés en une grande nuée grise. Un décor inconnu et effrayant. La peur s’abattit sur elle comme une lourde pierre.
– Attendons que ça se lève ! s’écria-t-elle. Essaie de nous mettre à l’abri !
Le bébé hurlait. Pendant un instant, le temps sembla s’arrêter. Une vague passa par-dessus le bastingage, telle une créature maléfique déchaînée. La femme vit le fond du bateau disparaître sous ses pieds et le voilier chavira. Jamais le rythme du monde ne lui avait semblé si rapide et si lent à la fois. Elle sombra dans le chaos, cernée d’eau et de grondements. Elle remonta à la surface après quelques secondes. Sans même qu’elle en ait conscience, des cris s’échappèrent de sa bouche :
– Où est-elle ? hurlait-elle, encore et encore, d’une voix éraillée.
L’homme plongea dans les profondeurs à la recherche de l’enfant. La femme s’élança à son tour, se débattant dans les courants et se forçant à ouvrir les yeux dans l’eau noire et glaciale. Plus la cruelle réalité s’insinuait en elle, moins elle pouvait l’accepter.
La mer lui avait pris sa fille.
Chronique de Sandy Twi-Cops
Broché: 315 pages
Éditeur: Michel Lafon
Ça donne envie,même si j'avoue que même si tu en parles,12 ans ça m'enchante pas...
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