jeudi 19 janvier 2017

LE MONSTROLOGUE de Rick Yancey

Sort le 19 janvier 2017

Résumé : La peur est parfois notre seule amie.
« Voici les secrets que j'ai gardés. La confiance que je n'ai jamais trahie. Mais cela fait aujourd'hui plus de quatre-vingt-dix ans qu'est mort celui qui m'a accordé sa confiance, celui dont j'ai conservé les secrets. Celui qui m'a sauvé... et aussi condamné. » Ainsi commence le journal de Will Henry, jeune apprenti auprès d'un docteur à la spécialité des plus inhabituelles : la chasse aux monstres. Au fil des années passées à ses côtés, Will s'est accoutumé aux visites nocturnes et aux missions périlleuses. Mais lorsqu'une nuit, un pilleur de tombes leur apporte une trouvaille particulièrement macabre, Will et son maître se retrouvent embarqués dans une vertigineuse descente au cœur de l'horreur...

Mon avis : Après avoir lu et aimé « la 5ème vague » de Rick Yancey, j’étais bien évidemment très impatiente de lire un autre de ses ouvrages. Pourtant, en lisant le résumé, je suis rapidement passée de l’impatience au scepticisme, pour finalement laissé place à la curiosité quand la collection R nous l’a proposé. Je les remercie donc vivement pour cet envoi et cette découverte.

Je dois vous avouer que lorsque j’ai commencé ce livre, j’ai eu beaucoup de mal. Non pas parce qu’il est mauvais, mais tout simplement parce que la mise en place de l’histoire est longue. Pourtant, avec un peu de persévérance, j’ai finalement été happée par l’imagination de Rick Yancey. Ai-je aimé ce livre ? Je ne sais pas vraiment tant l’histoire est vraiment particulière.

En effet, fait très rare dans mes lectures, cette histoire ne contient aucune romance et peut être considérée comme un livre d’horreur. De plus, le récit ne commence pas directement avec le personnage principal mais par le point de vu d’un auteur contemporain qui obtient les journaux intimes de ce vieux monsieur décédé qui prétendait avoir plus de cent trente ans avec la tâche de découvrir des indices sur sa famille.
Nous plongeons alors en 1888, en Nouvelle Angleterre aux Etats-Unis, dans l’incroyable histoire de Will Henry, comme si nous étions cet auteur qui lirait les mémoires d’un homme.

Will Henry n’avait qu’onze ans lorsqu’il a perdu ses parents dans un terrible incendie. Désormais orphelin, il est recueilli par le très secret docteur Warthrop, l’homme qu’admirait tant son père et pour lequel il servait d’assistant.
En reprenant le flambeau bien malgré lui, Will Henry était loin de se douter que sa vie aller virer au cauchemar, car Warthrop est loin de l’idée que l’on se fait d’un médecin traditionnel.
Là où ses confrères ont choisi la chirurgie, la médecine ou encore la psychiatrie, le Docteur Whartrop se démarque à l’insu de tous, en consacrant sa vie et son temps à l’étude des monstres et plus particulièrement les Anthropophagus avec l’aide de son jeune assistant.
Bien que l’étude n’ait jamais été mise en pratique, Warthrop est convaincu que ces monstres existent et lorsqu’un pilleur de tombes débarque en pleine nuit avec l’un d’entre eux agrippé et mort au corps d’une défunte, le docteur y voit alors la chance de sa vie.
Toutefois, la situation qu’il pensait maîtriser va peu à peu lui échapper et comprendre que la présence de ces monstres parmi eux dépassent tout ce qu’ils auraient pu penser. Mais ce n’est vraiment qu’après le massacre de toute une famille que les questions vont tomber, notamment la plus importante : comment ont-ils pu arriver jusqu’aux Etats-Unis et exactement à l’endroit où vit le seul monstrologue de la région ? La chasse est désormais ouverte, qui des monstres ou de Will Henry et du docteur vaincra ? Viendront-ils à bout de ces bêtes abominables ?
Mais surtout, cette histoire est-elle vraie ou sortie tout droit de l’imagination débordante d’un vieil homme ?

Comme je le disais donc plus haut, la mise en route de cette lecture fut fastidieuse et pourtant, j’en ressors plutôt satisfaite. D’un côté, l’histoire est franchement morbide mais de l’autre, elle fait tellement réelle qu’on finit par se prendre au jeu et vouloir savoir absolument le dénouement.
Voilà le point fort de Rick Yancey : son style d’écriture. Cet homme est un génie des mots, son imagination est complètement débordante mais s’appuie sur quelques faits réels qui finissent par vous faire douter. Qu’il relate cette histoire à la première personne du singulier, du point de vu de Will Henry, nous la rend d’autant plus réelle.

Du côté des personnages, encore une fois, tout est très bien développé.
Le jeune Will Henry est un jeune garçon très courageux et malgré son jeune âge, il semble bien plus vieux. Je n’ai pas forcément remarqué d’évolution dans son personnage, mais plutôt une prise de confiance en lui qui lui permet d’affronter les événements. Il est un narrateur fort intéressant et voir l’histoire à travers ses yeux d’enfants nous la rend encore plus horrible.

Le Docteur quant à lui, est un personnage qui pourrait paraître froid. Il m’a franchement agacée un bon nombre de fois à pousser Will Henry avec son « du nerf, Will Henry » mais on finit par comprendre que c’est seulement un homme seul qui recherche la reconnaissance.

Et enfin, nous avons les vedettes de ce livre : les anthropophagus.
Oubliez tout ce que vous pensiez savoir sur les monstres, ceux-ci dépassent de loin les pires cauchemars des hommes, pour la simple raison qu’ils vivent depuis toujours dans les contrées lointaines de l’Afrique et que leur seule et unique nourriture est la chair humaine.
Ces êtres dépourvus de tête mais pourvus de yeux au niveau des épaules et d’une bouche peuplée de plus de dents que vous n’aurez le temps de compter située au creux de leur ventre, mesurent près de deux mètres, sont véloces et n’ont qu’un but : manger. Généralement regroupé en meutes d’une trentaine de spécimens, ils se servent des hommes comme nourriture et corps incubateur pour mettre au monde leur progénitures.
Inutile de vous dire que j’ai failli vomir un paquet de fois et que j’avais même parfois l’impression de sentir leur horrible odeur rien qu’en la lisant.

En bref, ce livre ne sera peut-être pas un coup de cœur, il m’aura aussi donné du fil à retordre dans les premières pages et pourtant, et pourtant, j’ai découvert un nouveau genre de livre qui me satisfait tout autant qu’une romance ou un livre de fantasy : le livre d’horreur. Grâce à Rick Yancey et son style d’écriture tellement bon, je ne doute pas que les adeptes et les non-adeptes du genre pourront y succomber, comme j’ai pu y succomber.

Mes extraits :
« Durant un long et horrible moment, il n’y eut plus aucun bruit, mis à part les doux reniflements de Bessie et le bruit de ses sabots qui continuaient à marteler le sol. Les épaules crispées, le docteur leva sa main gauche, nous ordonnant ainsi de rester silencieux. Un terrible pressentiment m’envahit. Quelques secondes s’écoulèrent encore, pendant lesquelles la nervosité de la jument s’accrut, tout comme la mienne.
Et soudain, trouant l’horrible silence, un sifflement s’éleva en provenance des arbres.
Faible et grave à la fois. Rythmé. Il ne provenait pas d’un point particulier, mais de plusieurs. Etaient-ce des échos – des répliques ? Le sifflement n’était pas continu, mais sporadique : shhh… une pause… shhh… une pause… shhhhhhh… »
*** ***
« Ils sont partis, j’vous dis, docteur !
Comme bien souvent pour les humains en pareil cas, la peur d’Erasmus Gray, s’était transformée en colère.
- On n’est même pas sûrs qu’ils étaient là ! poursuivit-il. Vous savez, on entend de drôles de choses dans le cimetière, durant la nuit. Vous pouvez me croire ; j’ai l’habitude de v’nir ici ! Maintenant, vous pouvez rester si vous l’voulez, Dr Pellinor Warthrop, mais moi et ma jument, on s’en va ! J’vous ai déjà dit qu’on aurait pas dû venir ce soir, et qu’on aurait pas dû non plus amener cet enfant. Moi je fiche le camp d’ici, et si vous voulez que je vous raccompagne en ville, vous venez avec moi.
Il déposa son fusil à nos pieds, et s’apprêta à sortir du trou.
Mais Erasmus Gray ne quitta jamais cette fosse.
Une gigantesque patte, qui devait bien mesurer le double d’une main humaine, et dont les doigts d’un blanc laiteux se terminaient en redoutables griffes acérées de plusieurs centimètres, surgit brutalement du sol entre ses pieds, suivie par un bras musclé et dépourvu du moindre poil, taché de terre et de calcaire. Et soudain, tel le Léviathan de cauchemar émergeant des profondeurs, d’énormes épaules s’élevèrent de terre ; la lueur de la torche éclaira d’abominables yeux noirs impassibles, puis – située au milieu du torse triangulaire de la créature – apparut l’effroyable gueule béante, bordée de trois rangées de crocs pointus, et prête à mordre, comme celle d’un requin excité par l’odeur du sang. »

Chronique de Sandy Twi-cops
Broché: 464 pages
Editeur : R-jeunes adulte
Collection : R

5 commentaires:

  1. Bon je pense faire l'impasse. Merci !

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  2. Je peux le comprendre, c'est vraiment un univers particulier :)

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  3. Ce livre est génial ,on peut dire que c'est un style horrifique mais pour moi c'est à mettre dans la ligne d'un épouvanteur .j'attend la suite avec impatience

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