LEBENSTUNNEL #1 d’Oxanna Hope

Sortie numérique prévue le 30 janvier 2017

Résumé : Et si le dénouement de la Seconde Guerre Mondiale n'était pas celui que l'on connaissait?

200 ans après la victoire d'Hitler, Germania n'est plus un mythe. La race aryenne tant espérée par le Führer domine le monde et toutes les autres ethnies ont été éradiquées de la planète.

Krista, jeune aryenne travaille dans un Lebensborn. Elle a été élevée dans le moule de la race pure et ne connaît que ce mode de vie, jusqu'au jour où elle suit malgré elle une femme dans les égouts de la ville. Ce qu'elle découvre va ébranler toutes ses convictions et peut remettre en question le fonctionnement même du monde dans lequel elle vit.

Mon avis : S’il y a bien une chose que me passionne autant que la lecture, c’est la Seconde Guerre Mondiale. Triste constat de la perte d’humanité que nous voyons évoluer tous les jours, nous nous demandons toujours : « ne retenons-nous rien de nos erreurs passées ? ».

Oxanna Hope a pris le problème à l’envers et a décidé de changer les choses, renverser le passé pour en faire un futur effrayant : et si Hitler avait gagné ?

Deux cents ans après la victoire d’Hitler, nous rencontrons Krista à Germania, une jeune et pure Aryenne. Blonde, yeux bleus, physiquement parfaite. Satisfaite de sa vie même si elle est taraudée par un avenir incertain, Krista se contente de vivre sous un régime qui lui semble juste et normal. Jusqu’au soir où, en rentrant de chez elle, elle tombe sur une jeune femme qui tente désespérément d’entrer dans les égouts de la ville alors qu’elle est sur le point d’accoucher. Loin d’être insensible à la détresse de la jeune fille, Krista va alors se mettre en danger pour la sauver des soldats qui sont à sa recherche. Cependant, elle ne se doutait pas un instant, qu’une fois son aide apportée, Krista serait faite prisonnière d’une population qu’elle pensait à jamais exterminée : les Juifs.

Déclarée traîtresse par sa nation et ennemie par ses ravisseurs, Krista nagera alors dans les eaux troubles d’un monde qu’elle n’aurait jamais pensé pouvoir exister. Krista pourra-t-elle voir au-delà du formatage qu’elle subit depuis sa naissance ? Et pourquoi ressent-elle toutes ces émotions quand Elias la touche ou lui parle alors qu’il semble lui vouer une haine farouche ?

Que dire après avoir terminé cette histoire à part que je suis totalement sous le charme ? L’écriture est fluide et addictive, et l’histoire est passionnante.

Oxanna Hope a su, grâce à son talent, me faire ressentir une myriade d’émotions tant son univers est oppressant et parfois même glaçant. Dès le premier chapitre, elle nous jette dans le bain sans brassard, je ne sais pas pour les autres qui l’ont lu mais pour moi à défaut de douche froide, c’était une noyade en bonne et due forme.

Bref, le ton est donné et ça va crescendo avec un rythme vraiment cadencé créant une jolie mélodie.

Le choix de l’auteur de nous confier cette histoire à travers les yeux d’une seule narratrice est très judicieux. Car tout comme Krista, nous nous posons un million de questions et essayons de comprendre en même temps qu’elle, comment tout cela est-il possible.

Du côté des personnages, tout est parfait. Des personnages principaux aux passants insignifiants, tout est décrit avec précision, leur donnant une dimension presque réelle.

J’ai beaucoup aimé le personnage de Krista. Ingénue mais pas totalement, elle possède cette candeur qu’on les enfants qui font confiance à leurs parents. J’ai vraiment apprécié que l’auteur fasse évoluer son personnage au fil des pages sans précipitations, sans sombrer dans la facilité.

Elias est le second personnage principal, membre de la tribu qui vit sous terre, il sera l’un des seuls, quand ce n’est pas le seul, à tenter de connaître Krista. Il la jugera par ses actes et non sur son physique. Là encore, Oxanna Hope n’a pas choisi la facilité de les faire s’aimer au premier regard. Non leur histoire est sombre, le passé est un présent qui forme un mur infranchissable. La méfiance, la haine, la rancœur mais aussi la curiosité, l’espoir ou encore l’amour sont autant de facettes que peut nous montrer ce jeune homme plein de fougue.

En bref, un premier tome vraiment très réussi où l’histoire et la fiction se mélangent pour créer un récit sombre et angoissant de ce qu’aurait peut-être pu être l’avenir de nos aïeuls.

Mes extraits :

« Elle sait bien que la marge d’erreur est très faible dans la création d’embryons parfaits. Mais dix pour cent de bébés naissent malgré tout avec des maladies que la science ne parvient toujours pas à soigner convenablement, comme si les fœtus les cachaient jalousement dans le ventre de leur porteuse. Pour Frau Hirsch, c’est encore trop. Certaines anomalies sont aisées à réparer grâce aux grandes avancées médicales, mais Frau Hirsh est une personne qui pratique un aryanisme radical. Pour elle, il est inutile de gâcher du temps et de l’argent pour de telles futilités. Les choses sont simples à ses yeux : mieux vaut jeter les « pommes pourries » dès le départ et se concentrer sur les sujets parfaits. En réalité, ce qui la dérange, c’est de penser à ces neuf mois perdus pour le ventre de cette porteuse qui sanglote sur son lit. Si la parturiente avait été suivie plus tôt, nul doute que les médecins auraient découvert le monstre qui se cachait dans son utérus, ils auraient alors pu le supprimer bien avant sa date d'accouchement.

- Emmène-le à l’incinérateur central, me dit-elle en reposant son laser parmi ses instruments médicaux.

Et comme toujours, je m’exécute.

Parce que c’est normal. »

*** ***

« Nous demeurons immobiles, à nous fixer comme si les paroles ne comptaient plus. Comme si seules nos prunelles pouvaient révéler les sentiments que nous avons enfouis au plus profond de nous. Le moment ne s’y prête pas, c’est l’agitation tout près de nous. Malgré cela, j’ai l’impression de me trouver dans une bulle de silence avec lui et que plus rien n'existe en dehors de nous. Le vent frôle ma nuque, ma peau se hérisse de chair de poule, pourtant, je me consume de l’intérieur. Je ne sais pas ce qui me prend tout à coup, je pose mes mains sur ses joues et je l’embrasse. »

Chronique de Sandy Twi-cops

Format : Format Kindle

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