NE LÂCHE PAS MA MAIN, de Michel BUSSI

Sortie le 7 mars 2013

Résumé : 

Un couple amoureux dans les eaux turquoise de l'île de La Réunion. Farniente, palmiers, soleil. Un cocktail parfait. Pourtant le rêve tourne au cauchemar. Quand Liane disparaît de l’hôtel, son mari, Martial Bellion, devient le suspect n°1. D’autant qu’il prend la fuite avec leur fille âgée de six ans. 

Barrages, hélicoptères... La course-poursuite est lancée au cœur de la population la plus métissée de la planète.

Et si cette chasse à l'homme, ponctuée de cadavres, dissimulait la plus redoutable des manipulations ?

Un thriller qui cogne comme un verre de punch.
A déguster vite, fort et frais. 

Mon avis :

Chose promise chose due ! Après "Un avion sans elle" (chronique ICI) me revoilà avec un autre livre de Michel Bussi. S'agit-il d'un deuxième coup de cœur ? Inutile de vous faire attendre jusqu'à la fin de cette chronique pour vous le dire, la réponse est oui ! Un grand OUI même !

Pourquoi ?

Et bien tout d'abord parce que cette fois-ci, Michel nous emmène en vacances, à La Réunion. Alors, soyons clair, je n'ai rien contre la Normandie où se situe ses autres romans, bien au contraire c'est ma région et je l'aime. Mais qui résisterait au soleil, à la chaleur et au dépaysement de La Réunion ? Pas moi en tout cas ! Pendant plus de 370 pages, j'étais immergée dans cette ambiance chaude, moite et tendue. Une de celles qui font tourner la tête et battre le cœur, pour bon nombre de raisons ;-)

Ensuite pour l'intrigue, bien sûr. N'oublions pas qu'il s'agit d'un thriller. Liane Bellion disparaît. A-t-elle été enlevée ? Tuée ? Par qui ? Pourquoi ? Voilà les questions que nous nous posons dès les premières pages. Elles demeureront sans réponse jusqu'à la fin et seront rejointes par bien d'autres encore !
Une nouvelle fois, Michel réussit à balader le lecteur dans un labyrinthe de faux-semblants. Où les protagonistes passent du rôle de victime à celui de coupable idéal et inversement, en une fraction de seconde. Il joue avec nos nerfs, nos neurones et il le fait très bien.

Mais il ne s'arrête pas là ! Comme dans "Un avion sans elle", Michel aborde habilement d'autres questions par le biais de ses personnages. Plus intimistes, presque existentielles. Se reconstruire après un drame... Est-ce réellement possible ? Quelles sont les conséquences, sur soi et son entourage ? Et surtout, comment vivre, avancer avec sa culpabilité ?
Pour ne citer que celles-ci ;-) J'apprécie cette profondeur. Surtout que les différents point de vue offerts dans ce récit, l'enrichissent et nous font entrevoir l'histoire autrement. Ou plutôt LES histoires, car évidemment chaque personnage intègre les événements avec sa personnalité, son présent et son passé...

D'ailleurs, cette fois encore, ce dernier joue un rôle primordial dans cette aventure. A tel point qu'il en devient presque un personnage à part entière ! Mais après tout, n'est-ce pas notre passé qui nous façonne, ou du moins en partie ?

Petite aparté concernant la palette de personnages. Michel Bussi est souvent salué par la critique pour ses intrigues et la manière dont il les exploite, ce qui n'est que justice. Mais je pense qu'il faut souligner aussi son talent dans la création de personnages hauts en couleurs, presque caricaturaux parfois, mais surtout complexes et attachants.

Et enfin, j'ai accroché à ce livre pour l'amour... Forcément ! La Réunion : Soleil... Chaleur... Rhum... Plage de sable fin... Comment pourrait-il ne pas y avoir d'histoire d'amour ? Mais là, je préfère vous laisser le soin de découvrir par vous même ;-)

Bref, vous aurez compris que j'ai adoré ce livre qui, comme indiqué sur la 4ème de couverture, est à déguster vite, fort et frais comme un verre de punch ! Hummm... un p'tit rhum ;-)

Maintenant, place aux extraits !

Extrait n°1 : Martial Bellion et Naivo, le gardien de l'hôtel viennent d'entrer dans la chambre du couple et de constater que Liane Bellion a disparu...

Martial s'est assis sur le lit. Hagard, perdu. Pourtant, bizarrement, Naivo n'y croit pas. Il ne saura pas vraiment l'exprimer face aux flics, mais quelques chose dans la réaction de Bellion ne paraît pas naturel. Il se contentera de décrire la scène à la capitaine Purvi, ce père de famille de quarante ans, séduisant, sûr de lui, qui s'effondre comme un gamin en découvrant la chambre vide. Ce play-boy statufié sur son lit dans son caleçon de bain. C'est peut-être cela qui sur le coup lui a semblé surréaliste. Le contraste...
Le contraste... et les taches rouges...
Les tempes de Naivo s'inondent de sueur.
Des taches rouges colorent le drap de lit.
Naivo écarquille les yeux. Une dizaine d'autres taches rouges tapissent la moquette beige, autour du lit, près de la fenêtre, sur les rideaux. Il se tait. Il ne voit plus qu'une pièce éclaboussée de sang.
Indécis.

Extrait n°2 : L'inspecteur Christos Konstantinov va interroger l'hôtesse de l'air...

La porte s'ouvre enfin, dévoilant une bombinette d'un mètre soixante qui fixe le gendarme avec de grands yeux de manga à peine réveillés. Son visage rond est bordé de cheveux noirs et raides, genre Dora l'exploratrice. Christos s'efforce de ne pas baisser davantage le regard, le tee-shirt qu'elle porte recouvre si peu ses cuisses qu'il a l'impression qu'à chaque respiration de la fille ses petits seins qui pointent soulèvent assez le tissu pour dévoiler son pubis.
Il montre sa carte. Elle frotte ses yeux et puise dans sa mémoire brumeuse.
- Ah oui, c'est vrai, le type de l'aéroport. Entrez.
Dora l'impudique lui propose le canapé d'abord, un café ensuite.
(...)
Elle grimpe à son tour sur le canapé en croisant les jambes. Le tee-shirt remonte jusqu'au nombril. Dora joue les Sharon Stone. Christos se pince les lèvres pour éviter que sa langue pendante ne tombe dans le café bouillant. La belle sourit, pas gênée, plutôt amusée du trouble du flic.
- Vous attendez tout de même deux secondes ? Je vais enfiler un truc.
Dommage...
Elle disparaît dans la chambre. Christos a à peine eu le temps de débander qu'elle revient. Elle a fait tomber sur ses épaules une robe légère en popeline rose qui couvre d'un bon centimètre supplémentaire ses cuisses nues...
La pudeur selon Dora.

De Chloé Tessie-cops

Broché: 374 pages

Editeur : PRESSES CITE