LOVE LETTERS TO THE DEAD de Ava Dellaira

A l'occasion de son anniversaire (ici), Mathilde a choisi comme cadeau une chronique ! 

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Sortie le 15 Mai 2014

4è de couverture : Au commencement, c’était un simple devoir. Écrire une lettre à un mort. Laurel a choisi Kurt Cobain, parce que sa grande sœur May l’adorait. Et qu’il est mort jeune, comme May. Très vite, le carnet de Laurel se remplit de lettres où elle dresse son propre portrait de lycéenne, celui de ses nouveaux amis, de son premier amour... Mais pour faire son deuil, Laurel devra se confronter au secret qui la tourmente, et faire face à ce qui s’est réellement passé, la nuit où May est décédée.

Love letters to the dead est une lettre d’amour à la vie

Mon avis : Love letters to the Dead est un roman dont on parle pas mal sur la blogosphère en ce moment. Pour certains, cette lecture se révèle être un coup de cœur mais pour d'autres il s'agit d'une déception. Je me suis donc demandée ce qu'il allait en être pour moi. Et bien la réponse est : ni l'un ni l'autre. Si j'ai globalement vraiment apprécié cette lecture, certains éléments font que je ne peux pas dire non plus que ce fut un coup de cœur.

Dans Love letters to the Dead, nous allons vivre une année scolaire complète avec Laurel. Celle­-ci rentre au lycée et le premier devoir qu'elle va devoir rendre en anglais, c'est une lettre. Une lettre à une personne disparue. Mais très vite, cela devient plus qu'un devoir et Laurel va se mettre à raconter ses journées, son passé, ses doutes à des artistes décédés qu'elle et sa sœur appréciaient.

Parmi ces artistes, Kurt Cobain, Amy Winehouse, Heath Ledger...

Laurel a perdu sa sœur May quelques mois avant son entrée au lycée et cela a eu des conséquences sur sa famille : sa mère est partie vivre en Californie pour prendre de la distance avec les événements et Laurel a le sentiment qu'elle ne reviendra jamais ; son père n'est plus l'homme chaleureux qu'elle connaissait ; Laurel vit une semaine sur deux chez sa tante très croyante et bien sûr le plus dur pour elle c'est l'absence de May, sa sœur, que Laurel a toujours considérée comme un model. En écrivant ses lettres, Laurel a donc un peu l'impression de parler à May ou de se remémorer des souvenirs qu'elles ont partagés. On comprend aussi très rapidement que Laurel était là le soir où May est décédée et qu'elle porte le poids de ce qui s'est passé cette nuit là mais elle garde tout ça pour elle.

Au début, j'ai eu du mal à rentrer dans l'histoire. J'ai trouvé la première centaine de pages longue et l'héroïne pas très mature. Heureusement, une fois dépassée cette centaine de pages, j'ai commencé à apprécier l'histoire et j'ai finalement passé un bon moment de lecture. Le gros point positif de l'histoire, ce sont les émotions que dégagent les lettres. Certaines contiennent des réflexions magnifiques.

À travers elles, j'ai rencontré Laurel, puis elle m'est devenue proche. Elle est extrêmement complexe et la douleur qu'elle éprouve à cause de la perte de sa sœur est loin d'être clichée. J'ai découvert une jeune fille pleine de secrets et de tourments, qui doit se reconstruire dans une famille déchirée tout en tentant difficilement de se découvrir elle ­même. Et cette recherche d'elle­même passe aussi par les relations amicales ou amoureuses qu'elle entretient avec les autres. Laurel va faire de très belles rencontres au lycée : Sky, Nathalie, Hannah, Tristan... Elle va apprendre à faire confiance aux autres et à surmonter sa culpabilité pour continuer sa vie sans sa sœur. D'ailleurs, même si May est décédée, elle est très présente à travers les lettres qu'écrit Laurel et c'est un personnage un peu ambivalent qui m'a touchée. Laurel idéalise beaucoup sa sœur, au point de ne pas parvenir à voir à quel point sa sœur allait mal avant l'accident.

En résumé, malgré un début qui traîne un peu en longueur, si vous avez aimé lu et aimé Le Monde de Charlie, alors Love Letters to the Dead arrivera sans doute à vous emporter avec lui. C'est un roman beau et fort sur le thème du deuil qui évite habilement les clichés et les sentiments noirs pour nous faire éprouver une myriade d'émotions à travers les lettres de Laurel.

Extraits :

Il a pris mon visage entre ses paumes, et ce baiser n'a rien eu de commun avec les précédents. Je n'étais plus une lumière vers laquelle il accourait, un réverbère ni même une lune. J'avais l'impression qu'on avait tous les deux le soleil en nous. C'était notre façon à nous de nous réchauffer.

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Il arrive de parler et de ne rencontrer que le silence. Ou de vagues échos. Comme un hurlement venu de l'intérieur. Alors on se sent seul, vraiment. Mais c'est faute d'écouter attentivement. Ou plutôt, faute d'être prêt à écouter. Car chaque fois qu'on parle, une voix retentit. Celle du monde entier qui nous répond.

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Il suffit peut­être de raconter les histoires, même dramatiques, pour ne plus leur appartenir. Pour se les approprier. Et peut­être que grandir, c'est comprendre qu'on peut être autre chose qu'un personnage qui va là où l'histoire le pousse. C'est comprendre que cette histoire, on peut aussi en être l'auteur.

Chronique de Mathilde Twi-cops

Broché: 319 pages

Editeur : MICHEL LAFON