vendredi 19 février 2016

LES DISPARUS DE L'A16 de Maxime Gillio

Sortie le 03 Février 2016
Couverture de Les disparus de l'A16 4ème de couverture : Triste publicité pour la commune de Saint-Folquin : quatre hommes et une femme ont disparu sur l'autoroute A16, aux abords du village. 
Trois disparitions inexpliquées survenues à quelques mois d'intervalle... Alors que la police piétine, la compagne d'un des disparus demande à Virginia Valmain de faire sa propre enquête. 
Quand la célèbre détective privée dunkerquoise, connue pour son franc-parler et ses mauvaises manières, débarque à Saint-Folquin avec son équipe de choc, les événements s'accélèrent.
Virginia ne porte pas de gants et ne fait pas dans la dentelle...
Attention aux éclaboussures !

L’avis de Sandy : En temps normal, je ne suis pas une fana lectrice de livres policiers que je trouve à la longue ennuyeux notamment parce qu’ils suivent quasiment tous le même chemin. Pourtant, j’ai eu envie de tenter celui-ci. 
Pourquoi ? Pas pour le résumé (honte à moi) mais pour l’auteur. J’ai découvert l’écriture de Maxime Gillio avec Manhattan Carnage. Un livre qui même s’il ne touchera qu’un certain lectorat, possède avant tout une empreinte bien à lui. J’étais alors curieuse de voir un autre registre de cet auteur mais surtout de savoir si on retrouverait cette touche typiquement Gillioesque. Pari gagné ?

Dans ce livre, nous faisons connaissance avec Virginia Valmain, détective à son compte qui commence à être bien réputée et qui, disons le franchement n’a pas sa langue dans sa poche. Dès les premières pages, on nous jette dans le grand bain avec la rencontre entre une cliente anglaise éplorée et la terrible détective et c’est plutôt explosif ! 
D’abord sur le point de la refouler, Virginia finit par se rendre compte que cette cliente n’est pas n’importe qui… C’est la femme de la toute première victime des disparus de l’A16, énigme irrésolue qui tient France, Allemagne et Angleterre en haleine depuis des mois maintenant. Comment quatre personnes totalement différentes peuvent-elles disparaître du jour au lendemain sans laisser aucune trace ? Et si Saint-Folquin était le nouveau triangle des Bermudes ?
Excitée comme une puce, elle va alors rejoindre le terrain avec son équipe (de bras cassés) pour tenter de résoudre l’un des plus grands mystères que le Nord ait connu. Pourtant sa visite ne semble pas être la bienvenue, entre menaces, enlèvements et meurtres, Virginia devra faire preuve de prudence si elle veut aller au bout de cette affaire.

Alors qu’est ce qui démarque ce livre d’un autre policier ? Indéniablement, l’humour mais aussi ses personnages hauts en couleur. Exagérés à l’extrême, ils ont chacun une particularité qui les dissocie de vos lectures habituelles.

De la bombe qui jure comme un charretier, à la tante camionneuse lesbienne génie de l’informatique, en passant par l’immigré qui se prend pour un sage mais au QI d'un bulot, ou le beau-gosse au micro-pénis, sans oublier l’ex et l’ancien flic viré pour alcoolisme et tous les personnages secondaires tous aussi "chtarbés" les uns que les autres, je vous promets qu’ils prennent chers… pour notre plus grand plaisir.

J’ai adoré chacun de ces personnages même si certains passages sont vraiment crades quand même lol. J’ai adoré aussi ces petits points de références en bas des pages (d’ailleurs si vous avez la possibilité de lire ce livre en version papier plutôt qu’en ebook afin d’éviter de les avoir à la fin du livre, ce serait mieux car je pense que ça gâcherait vachement la spontanéité des vannes).

Et puis cette façon qu’il a d’impliquer le lecteur dans son histoire sans que ça soit gênant ! Juste topissime !

Voilà ce dont je vous parlais au début de la chronique : la Gilloesque’s touch ! Cet auteur va vous prendre une histoire policière basique et va vous en faire un truc façon Scary Movie : un remake complètement déjanté à sa sauce, le tout arrosé, d’une bonne dose d’ironie, d’humour de beauf, de pathos et ça marche !

Enfin bref, vous l’aurez compris, j’ai adoré ce livre. J’ai fait travailler mes zygomatiques comme jamais, ouais je me suis éclatée ! Un petit bémol toutefois, attention à mieux doser la caricature, un peu c’est bien mais ça pourrait lasser le lecteur quand y’en a trop !

Extraits de Sandy
- Donovan, Sullivan, Jordan, vous pouvez faire un peu moins de bruit, les garçons ? Papa doit discuter.
- Excusez-moi ? Vous les avez appelés comment ?
- Alors vous avez Donovan, l’ainé qui a onze ans, Sullivan, huit ans, et Jordan, bientôt deux ans. Sans oublier leur grande sœur de dix-sept ans, qui est sortie faire une course et qui s’appelle…
Mère-Grand, Lao-Tseu et moi le coupons dans un magnifique ensemble :
- Attache-caravane ?
- Propane ?
- Peau d’Âne ? 
- Ben non, elle s’appelle Marie-Monique, pourquoi ? Seigneur ! Marie-Monique ! Une gamine de dix-sept ans ! La pauvre, je la plains. Ca doit y aller les moqueries, au lycée. Pour Marie-Monique, deux qui la tiennent… 
 ******
- Oh Raoul, c’est quoi, ces gilets ?
- Ca, explique-t-il tout fier, c’est une idée de bibi. T’as remarqué comme moi que les séries amerloques sur les experts pullulaient à la télé ? Les gens, faut leur en mettre plein les yeux, même si c’et que des craques. La fois dernière, je matais ces connards en train d’identifier un coupable rien qu’en reniflant le cul d’un macchabée, et j’ai remarqué qu’ils avaient tous des gilets floqués pour les identifier : NYPD, LAPD, LVPD, SFPD… Au bout de deux heures, j’ai pigé que pidi, c’était les initiales de Police Department, et que les premières lettres, c’était les initiales de la ville. Tu crois qu’ils auraient pu l’expliquer, ces branques ? J’ai fini par reconnaître New York, San Francisco et Los Angeles. Y a que pour LV que j’ai pas encore trouvé…
- La Valette ?
- Je sais pas, c’est où ?
- A Malte.
- A côté du Nouveau-Mexique, c’est ça ? Ah ben peut-être oui… Bon, pour en revenir à ma pomme, je me suis dit que pour impressionner les clients, ce serait bien que je fasse la même chose. Alors j’ai personnalisé ces gilets ! Ca en jette, non ?
- Raoul, rappelle-moi où t’habites ?
- Téteghem, tu le sais bien, enfin !
- Et ça t’embête pas d’avoir un TPD dans le dos ?
- Non, pourquoi ? Ca devrait ?
- Laisse tomber…

Chronique de Sandy Twi-cops
Poche: 282 pages
Éditeur : J'ai lu
Collection : J'ai lu Thriller

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