jeudi 9 février 2017

AFTER ANNA de Alex Lake

Sorti le 08 Février 2017

Résumé : "Tu te réjouis : tout s'est passé comme sur des roulettes, tu as bien mené ton travail d'observation, la petite fille est désormais avec toi. Oh, tu as dû la droguer légèrement, mais ça ira. Que le jeu commence."
Une enfant de 5 ans disparue, kidnappée à la sortie de son école. Des policiers sans aucune piste, des parents au-delà de la douleur. Une enfant perdue à jamais, peut-être morte, peut-être pire...
C'est alors qu'une semaine après son enlèvement, la petite fille réapparaît, sans aucun souvenir. Et pour sa mère, c'est, à cet instant, le début du cauchemar...

Mon avis : Je ne vais pas vous cacher qu’After Anna ne faisait pas du tout parti des livres que je comptais lire ce mois-ci. Aussi, imaginez ma surprise lorsque je l’ai reçu très généreusement par les éditions Pygmalion que je remercie vivement.

Bien que l’envie ne me manque pas, je vais exceptionnellement faire l’impasse sur mon résumé personnel, estimant que celui plus haut en dévoile déjà bien assez.

Passons donc à mon avis. J’ai tout simplement adoré ce livre qui, comme toute maman qui se respecte, m’a prise aux tripes. Loin d’être un banal roman relatant l’enlèvement d’un enfant, After Anna est avant tout un thriller psychologique où tout peut basculer à chaque seconde.

La construction du roman et le style d’écriture de l’auteur ne sont bien évidemment pas pour rien dans le fait que j’ai succombé à ce livre. Les choix d’Alex Lake, comme diviser son roman en deux parties avec l’avant et l’après enlèvement, ou encore l’utilisation de la troisième personne du singulier pour relater la terrible histoire d’Anna à travers les yeux de sa mère, ont permis de donner une nouvelle dimension au roman sans pour autant oublier de distiller toutes les émotions qui leurs incombent.
Et je peux vous assurer qu’être dans la tête de Julia est juste un supplice. Nous comprenons sa peur, sa détresse, son sentiment d’être inutile. J’ai admiré sa force, son besoin de savoir, tout en me mettant à sa place. Impossible.

Puis de l’autre côté, nous avons le kidnappeur. Là encore, l’auteur surprend. La troisième personne du singulier se transforme en « tu », comme si c’était nous qui étions acteur et non plus spectateur. Le ton est froid, les mots sont choisis méticuleusement. Tout est maîtrisé, comme lui. J’ai eu beaucoup de mal à m’y faire et pourtant, j’ai trouvé cette idée géniale.

Au milieu de tout ça, nous avons Brian, le père d’Anna. Perdu au milieu d’une demande de divorce auquel il ne s’attendait pas, puis une semaine après à la disparition de sa fille, nous assistons à sa déchéance, parfois sa lâcheté. Brian n’est pas un mauvais bougre, il est juste spectateur de sa vie, ce qui lui a d’ailleurs valu cette fameuse demande de divorce. On se demande bien évidemment, si le couple va s’en remettre, si cette épreuve va les renforcer ou alors les détruire.

En bref, une magnifique surprise qui m’a plongée dans un monde angoissant, magnifiquement bien ficelé par l’auteur. On ne comprend que très tard quel est le plan machiavélique du kidnappeur et ça fait du bien d’être autant prise au jeu. Je vous le recommande vivement.

Mes extraits :
« C’a été plus simple que prévu. La fille a suivi sans faire d’histoires. Tu l’as repérée à la sortie de l’école, seule, cherchant des yeux un parent qui n’arrivait pas. Quel genre de personne faut-il être pour laisser une enfant de cinq ans dans cette situation ? Consternant, vraiment.
Mais cela a bien fait tes affaires.
Pas les siennes, et encore moins celles de ses pauvres parents, que le chagrin et la culpabilité vont bientôt frapper de plein fouet. Les tiennes.
Personne n’a rien vu. Aucun doute là-dessus. Tu les as observés attentivement, battre le pavé devant le portail de l’école en attendant leur progéniture gâtée n’émerge pour la mitrailler de questions stupides. »
*** ***
« - Ici Julia Crowne. Je suis un peu en retard, mais je devrais être là… (elle jeta un coup d’œil à l’horloge du tableur de bord.) vers trois heures vingt. Attendez-moi, j’arrive.
Ce qu’elle fit dix minutes plus tard. Son téléphone sonna au moment où elle se garait devant le portail de l’école. Elle le débrancha et ouvrit la portière.
- Allô, dit-elle en décrochant.
- Madame Crowne ? Karen à l’appareil, de l’école Westwood.
- Oh. Ne vous inquiétez pas. Je suis là. Je viens d’arriver.
- Madame Crowne, reprit Karen, d’une voix hésitante, est-ce qu’Anna est avec vous ?
- Non. Je viens la chercher. Je vous ai laissé un message.
- C’est bien ce qu’il m’avait semblé… Madame Crowne, je crois qu’il y a eu un malentendu.
Un malentendu. Un mot que personne ne souhaite entendre au sujet de sa fille de cinq ans.
Julia marque une pause, sans détacher le regard du portail en fonte de l’école, dont les deux battants étaient ornés du même blason : un hibou enserrant un rouleau au-dessus des lettres WS.
- Que voulez-vous dire ? demanda-t-elle, la voix tendue des prémices de l’inquiétude. Quel genre de malentendu ?
- Anna n’est pas là, répondit Karen, qui semblait vouloir se réfugier derrière un ton plus officiel. On la croyait partie avec vous. »

Chronique de Sandy Twi-cops
Broché: 394 pages
Éditeur : Pygmalion
Collection : ROMANS

6 commentaires:

  1. Superbe chronique mais je crois que je ne pourrai jamais le lire !!! Trop affreux ! J'avais déjà eu du mal avec le film de Hugh Jackman quand ses petites filles sont enlevées!

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    1. Arf, je peux comprendre ta décision. Je n'aime pas du tout ce genre de livres en général non plus mais là, je ne regrette pas <3

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  2. Je peux comprendre qu'il n'emballe pas tout le monde mais j'aime ce genre de roman et je le note après ton avis positif ! Merci, ça fait du bien de lire des chroniques sur des livres un peu différents de d'habitude de temps en temps !

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  3. Je pense qu'il doit vraiment être bien, mais avec mes enfants, ça me fait trop flipper !!!!! Je sais pas du coup

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    1. Vraiment, lis le! seule la première partie est vraiment axée sur la recherche d'Anna!

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