mardi 21 juin 2016

LES MICHTONNEUSES de Rose Emilien

Sorti le 16 Juin 2016

Quatrième de couverture : « Heaven Alighieri est trop belle pour être pauvre. Un principe comme un autre auquel croit dur comme fer cette jeune michetonneuse. Pour subvenir à ses besoins, elle écume les soirées branchées de la capitale avec ses inséparables copines : Anissa la pulpeuse, Stéphanie la blonde fashion addict, et Maya l'intello qui carbure à la poudre. Armées de leur plastique de rêve et d'un culot à toute épreuve, prêtes à toutes les folies pour un sac Chanel, une paire de Louboutin ou une robe Azzeddine Alaîa, nos quatre bombes sexuelles rivalisent d'ingéniosité pour épingler le gros poisson : champions de foot, artistes, hommes d'affaires ... tout mâle est bon à prendre pourvu qu'il ait une carte Infinite Black, meilleur aphrodisiaque pour ces courtisanes des temps modernes. Insouciante mais bien déterminée à se faire une place au soleil, Heaven ne lésine pas sur les stratagèmes pour accrocher ses conquêtes. Mi-Nana, mi-Zahia, son existence est rythmée par des déjeuners avec des hommes mariés, des séances de sport pour garder la ligne et des virées shopping rue Saint-Honoré. Mais le jour où Heavy décide de séduire N. , le rappeur à la mode, sa vie de champagne et de stilletos sur fond de rap-dancehall prend un nouveau tour.. »

Mon avis : Tout d’abord, j'aimerais remercier Camille LP Conseil, Coco, Don Quichotte éditions, et Rose Emilien pour ce service presse.

Quand nous avons eu cette demande, la couverture et le résumé m'avait rappelée l'univers de Bora Bora Bitches. Je m'attendais à rire ou retrouver un univers léger et décontracté.

Malheureusement pour moi, cela n'a pas fonctionné. Non pas que le livre soit mauvais, simplement il n'était pas fait pour moi.

Pourtant, il y avait un contexte et une histoire originale qui auraient vraiment pu m’accrocher et me permettre de souffler entre toutes ces lectures New Adultes, mais le langage choisi par le personnage principal m’a totalement rebutée.

Nous faisons donc connaissance avec Heaven Alighieri qui est une jeune femme de 24 ans. Stripteaseuse à ses heures perdues, elle possède un train de vie qui est aussi élevé qu'un chef d'entreprise. Seulement mademoiselle n'a pas l'argent pour posséder toutes les marques et bijoux qu'une femme aussi belle qu'elle doit posséder. Alors, elle michtonne, ce qui veut dire en gros qu'elle sort avec des hommes très riches et se fait entretenir.
Nous allons ainsi vivre ses péripéties et sa vie accompagnée de ses amies qui sont quasiment toutes comme elle. Steph qui n'est attirée que par les footballeurs pro, Anissa qui tombe toujours amoureuse et Mila qui est dépendante de la drogue.

Comme je le disais donc, je n'ai pas adhéré au livre. L'héroïne, unique narratrice, est très vulgaire et emploie un langage très familier pour ne pas dire "racaille". En ce qui concerne mes lectures, on va dire que je suis plutôt de la vieille école et lire du Wesh Wesh ne m'attire vraiment pas même si les gros mots ne me dérangent pas, tant qu'ils sont utilisés avec parcimonie. Du coup, cela m’a complètement freinée et je n’ai pas réussi à entrer dans l’histoire de l’héroïne.

D’ailleurs, non pas que je sois vieille, mais il y a un paquet d’expressions employées qui m’étaient totalement inconnues et aucune explication pour m’aider à les comprendre. Sans oublier le manque de traduction.

Maintenant en ce qui concerne l'histoire, outre son originalité, j'ai eu l'impression de lire le journal intime d'une personne sans qu'il y ait vraiment d'histoire de fond. Quand j'ai terminé le livre, j'essayais encore de comprendre le but de la lecture : devais-je compatir avec les choix et les états d'âmes d'une peste égocentrique ? Ou alors juste nous faire découvrir ce monde ?

Parce que si la réponse est la première, c’est totalement raté. Heaven est juste détestable, égoïste, arriviste, imbue de sa personne, matérialiste, narcissique et superficielle. Tout ce que je n'aime pas chez un personnage. Elle est belle et elle le sait, elle joue dessus et se permet de rabaisser les autres. Son malaise par rapport à l’absence de son père aurait pu m’attendrir mais ce n’est pas assez approfondit pour être très intéressant. Heaven est bien trop intéressée par l’argent et son prochain pigeon pour nous permettre de la percer à jour. Fort heureusement, son amitié indéfectible envers Anissa lui a redonné quelques points mais au lieu d'être en dessous de zéro, Heaven a atteint le zéro pointé. Le monde dans lequel elle évolue ne m’a pas attiré et encore moins ses façons d’agir.

Par contre, si le but était de nous dépeindre le monde d’Heaven comme il est, alors c’est très réussi. On découvre vraiment cette femme prête à tout pour être en haut de l’échelle sociale quitte à devoir ouvrir les cuisses pour atteindre son but.

Du côté des amies d’Heaven, Anissa est donc sa meilleure amie. Sensée et avide de vivre, elle est de très bons conseils même si Heaven est bornée et obtuse. Son personnage est plutôt intéressant à suivre et son histoire touchante, je pense qu’elle est vraiment le point fort du livre car elle révèle l’héroïne sous une autre facette. Bien qu’elle aime le confort, Anissa n’est pas comme Heaven et je pense sincèrement que si j’avais découvert le monde du michtonnage à travers ses yeux, cela m’aurait peut être un peu plus intéressée.

Nous découvrons aussi Stéphanie qui ne veut que des footballeurs. Tout aussi superficielle qu'Heaven, je ne l'ai pas aimée non plus.

Des personnages secondaires marquent aussi le livre comme Jo et Timal, les amis d'Heaven qui sont toujours là pour elle. Mais encore une fois, la façon d'agir d'Heaven nous empêche d'apprécier vraiment leurs moments.
Il y a aussi N. le rappeur qu'elle veut "pécho" que pour son fric mais qui la ballade. C'est le connard de base qui ne respecte rien ni personne. En fait, personne ne respecte personne sauf Jo et Rita, la femme de ménage d'Heaven.

En bref, un livre vraiment pas fait pour moi, qui plairait sûrement à un public plus jeune qui comprendrait les expressions et surtout qui ne s'offusquerait pas du langage « banlieusard ». Je resterais quand même sur une note positive en remerciant quand même l’auteur pour m’avoir immergée dans le monde de ces filles prêtes à tout pour obtenir un confort de vie sans rien faire ; car je ne connaissais pas du tout ce genre de pratique et c’est toujours instructif.

Extraits :
« Ma dignité et moi, nous sommes effondrées sur un siège, et j’ai somnolé en espérant que la nuit passe vite. Pas le genre baltringue, j’étais à deux larmes de la crise d’angoisse au moindre bruit suspect. Je ne pouvais croire que ce genre d’infortune m’arrive à moi. Je méritais une vie confortable, faite de luxe et de beauté. »
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« Je vais jamais pouvoir trouver 1600€ en si peu de temps, je dis, désespérée.
- Mais y a un truc que je ne comprends pas, tu sais bien que t’as un loyer à payer le 5 de chaque mois, qu’est ce que t’as foutu en février ?
- Mais, meuf, c’est à cause de vous ! Vous me trainez en week-end à Monaco et à Barcelone dans le même mois, je claque 3000 euros et voilà, maintenant, je suis dans la mouise ! Puis j’ai pas de père chef d’entreprise pour rattraper le coup, moi ! J’ai pas de père tout court, tu me diras. »
Stef sourit
« T’étais pas obligée de retourner les magasins de Monaco non plus ! Faut apprendre à épargner un peu Heaven… Appelle un pigeon, lance Stef avec décontraction.
- J’y ai pensé, figure-toi, mais va quémander 1600 euros comme ça, sans passer la pommade !
- Ben, fais preuve de générosité, jeune lorette… C’est donnant-donnant ».

Chronique de Sandy Twi-cops
Broché: 360 pages
Éditeur: Don Quichotte éditions
Collection: FICTION

1 commentaire:

  1. Merci Sandy pour cette chroniqu 😊 Un de moins dans ma PAL 😉

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