Sorti le 28 avril 2017
Résumé : River Styx, un biker-né, souffre d’un terrible défaut d’élocution. Alors qu’il est encore enfant, il rencontre une étrange petite fille, dans une forêt derrière une clôture, et réussit à lui parler. Troublé, il l’embrasse avant qu’elle prenne la fuite. Des années plus tard, Styx est à la tête du gang des HadesHangmen et pense ne jamais revoir cette fille dont le souvenir le hante. Jusqu’à ce qu’il la retrouve inconsciente derrière son club. La jeune femme a fui la secte dans laquelle elle a grandi et Styx lui offre ses bras protecteurs. Mais peut-elle trouver sa place dans cet univers de hors-la-loi ?
Mon avis : Des motards, un héros avec un handicap et une héroïne qui sort d’une secte, c’était évident que j’achèterai ! Même si je dois avouer qu’avant de le lire, je ne faisais pas la fière car depuis les Hell’sHorsemen, je n’ai jamais retrouvé un livre de Bikers à la hauteur de mes espérances.
Je me suis donc plongée avec prudence dans la terrible histoire de Styx et Salomé, alias Mae, et bon sang que j’ai pu souffrir pour cette dernière. Elle n’a jamais vu le monde, enfermée depuis sa naissance dans un camp hautement protégé – la Communauté - à la merci de fanatiques – L’Ordre - qui ont abusé d’elle et l’ont formaté afin qu’elle devienne leur objet. Plus qu’un objet, Salomé est une Maudite : une femme dont la beauté est redoutable et qui appelle au péché. Elle est donc isolée avec ses sœurs et une amie depuis toujours.
Jusqu’à ses 23 ans.
Jour fatidique où elle doit épouser le Prophète David, leur Gourou mais surtout le jour où sa sœur meurt sous ses yeux après avoir été torturée par l’Ainé Gabriel.
Elle décide alors de s’enfuir et réussi de justesse mais arrive avec beaucoup de peine aux portes des HadesHangmen.
Loin d’être rassurée par cet environnement qui lui donne l’impression d’être passée de Charybde en Scylla, Mae va pourtant retrouver la seule personne qui lui a donné le goût de vivre : River Styx. Le jeune garçon qui l’avait un jour surprise derrière les barbelés de la Communauté et lui avait donné la force de continuer.
Styx est le Président des Hangmen. Bègue de naissance, il a dû se faire sa place à coups de poings et démontrer sa force plus que quiconque. Aucune attache, juste le club et ses frères, Styx est loin de se douter que la fille aux yeux de loups qui lui a ravi son cœur 15 ans plus tôt, bouleverserait son âme 15 ans plus tard. Mais est-il vraiment celui qu’il lui faut ?
Que dire à part : aaaaahhh enfin ! Enfin, j’ai pu passer un bon moment avec un livre de bikers sans lever les yeux au ciel ou m’énerver contre les héros du roman ! Bon tout n’est pas parfait, mais j’ai vraiment aimé passer du temps avec cette histoire. L’auteur a su me charmer, ce qui est rare ces derniers temps, que ce soit grâce à son style fluide, la nouveauté du thème (les sectes) dont elle s’est inspirée de faits réels ou encore l’ingéniosité de l’utilisation du mythe d’Hadès pour créer ses Bikers.
Si je devais faire un reproche à cette histoire, c’est peut-être le manque de « crainte » de la part de Mae vis-à-vis de cette nouvelle vie. Certaines situations passent trop facilement pour elle, j’aurais aimé pouvoir la voir évoluer. Mais bon, je me suis quand même attachée à ce petit bout de femme. Les actes immondes qu’elle a subis sont révoltant et gerbant, mais elle possède une force énorme et est bien décidée à la prouver.
Du côté de Styx, je l’ai tout simplement adoré. Il reste fidèle à lui-même, il change un peu mais rien de radical ! Il est une brute épaisse et l’assume. Ça change des mecs qui deviennent gagas dès qu’ils rencontrent leur femme.
J’ai aussi adoré les autres personnages : Kyler, le meilleur ami de Styx et son Vice-Président, Beauty et Letti, deux régulières qui deviendront, en quelque sorte, les meilleures amies de Mae. J’ai été intriguée par Flamme, ce frère profondément brisé et j’ai détesté Rider, bien trop parfait à mon goût.
Bref, un livre que je recommande fortement aux lecteurs qui aiment le genre de livre dur, vulgaire et cru mais qui prend aux tripes. Le prochain tome sera sur Kyler et j’ai hâte de savoir ce qui va bien pouvoir se passer dans ce tome. Mais surtout, j’ai hâte d’avoir le troisième tome entre mes mains puisqu’il sera sur Flamme !
Mes extraits :
«Je levai la main pour lui caresser le visage, mais elle recula en prenant une brusque inspiration. Elle se mit à se frotter la bouche avec les mains, et des ruisseaux de larmes cascadèrent sur ses joues.
Pétrifié par la peur, je bégayai :
— J-j-j-je s-s-s-suis d-d-dé-dé-s-s…
J’abandonnai et posai ma main sur la clôture, maudissant Dieu de ne pas pouvoir parler normalement. Puis je pris une grande inspiration, fermai les yeux et retentai ma chance.
— J-je s-s-suis d-dé-solé. Dé-désolé. J-je n-ne v-v-voulais p-pas te faire p-p-peur, parvins-je enfin à dire.
Elle retourna se blottir contre l’arbre. Elle flottait dans son ample robe grise. Elle joignit les mains et se mit à articuler quelque chose à voix basse. On aurait dit une prière. Je tendis l’oreille tandis qu’elle se balançait d’avant en arrière, toujours en pleurs.
— « Pardonnez-moi Seigneur, car j’ai péché. Faites de moi ce que bon vous semble. Pardonnez-moi, Seigneur, car j’ai péché. J’ai été faible et je dois expier. »
— P-p-parle-m-m-moi. Ç-ç-ça va ?
Je haussai la voix et agitai la clôture, cherchant un moyen de la rejoindre. Sans savoir pourquoi, je ressentais le besoin de la prendre dans mes bras. Je savais que je devais faire en sorte qu’elle se sente mieux. Elle était si triste, si effrayée… Ça me révoltait.
La fille s’immobilisa et se tut pour me regarder de nouveau.
— River ! Mais où t’es passé, bon sang ? !
La voix rauque de mon père qui m’appelait à travers la forêt me tira de cette transe.
Je me pris la tête entre les mains. Non ! Pas maintenant !
Collé contre la clôture, je lui demandai sans la quitter des yeux :
— D-d-donne-moi t-ton n-n-nom.
J’étais désespéré. En jetant un coup d’œil par-dessus mon épaule, je vis mon père avancer à grands pas à la lisière de la forêt, à ma recherche.
— S-Steu-p-plaît… ton n-n-nom…
La fille se balança de plus belle, ses lèvres pâles récitant une prière.
— River ! Je te donne cinq secondes pour te ramener ! Me fais pas répéter !
— Un n-nom Je t-t’en su-supplie !
Elle s’immobilisa, leva les yeux vers moi – non, elle regardait à travers moi. Ses yeux bleus étaient étrangement dilatés. Elle murmura :
— Mon nom est péché. Nous portons toutes le sceau du péché.
Elle s’étrangla sur la fin de sa phrase, émettant un couinement apeuré en entendant mon père beugler au pied de la colline. Elle se jeta dans un gros buisson et s’éloigna à quatre pattes, laissant échapper un cri qui semblait être de douleur.
— Non ! Ne t’en va pas ! criai-je dans son dos.
Mais trop tard, elle était partie. Je m’éloignai de la clôture avec l’image de sa robe grise disparaissant dans les profondeurs de la forêt. La sensation écrasante de vide qui s’empara alors de moi manqua de me faire tomber, les jambes coupées. Puis j’écarquillai les yeux en me touchant les lèvres : pour la première fois de ma vie, j’avais réussi à prononcer une phrase distinctement et sans bégayer. »
*** ***
« Les yeux écarquillés, je hoquetai et reculai sous le coup du choc. Je le reconnaissais à présent, et mes émotions me submergeaient. Tout au fond de moi surgissaient des sentiments dont je n’avais même pas eu conscience jusque-là.
C’est lui. Mon River. Il m’a retrouvée…
Sans me quitter des yeux, il me saisit le bras.
— Est-ce que tu connais Styx ? demanda Ky, qui n’avait pas quitté son poste.
Styx me serra le bras, comme pour m’inciter à répondre.
Je baissai la main et hochai la tête.
Il ferma les yeux, me lâcha le bras et serra plusieurs fois les poings.
— Où ? Dis-moi où vous vous êtes rencontrés… pour être sûr.
Je voulais parler, mais j’étais tétanisée par la nervosité, ces gens ne m’inspiraient pas confiance. Tous ces étrangers m’encerclant me rendaient claustrophobe, je me sentais prise au piège.
Je trouvai alors un autre moyen de prouver mon identité. Je pris lentement les mains de Styx et les plaçai dans la position qu’il avait adoptée contre la clôture. Puis je crochetai mon index au sien, comme il l’avait fait ce jour-là. À son expression abasourdie, je vis qu’il avait compris.
Il leva les yeux au plafond et passa une main dans ses cheveux. Son expression trahissait son incrédulité et le choc qu’il ressentait.
Ky m’adressa un regard singulier avant de dire :
— Je… je n’arrive pas à y croire. C’est vraiment toi. Merde ! (Il jeta un regard médusé à son ami, qui me fixait toujours.)»
Chronique de Sandy Twi-cops
Poche: 480 pages
Editeur : MILADY
Collection : Suspense
Mdr : "je recommande fortement aux lecteurs qui aiment le genre de livre dur, vulgaire et cru"
RépondreSupprimerCa le mérite d'être claire 😂😂😂😂😂
Tu m'as intriguée avec ta chronique... À voir 🤔
RépondreSupprimerPareil intriguée, je tenterais peut être...
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