PIVOT POINT, à la croisée des chemins de Kasie West

Sorti le 22 février 2017

Résumé : Addison a la capacité, face à un choix, de se projeter dans le futur et voir ce que lui réserve les deux alternatives auxquelles elle est confrontée.

Lorsque ses parents divorcent et lui demandent de choisir entre rester avec sa mère au « Compound » qu’elle a toujours connu ou partir avec son père habiter chez les humains « normaux » au Texas, Addie décide de se projeter six semaines dans le futur...

Dans chacun de ses futurs elle connaitra l’amour, la perte et la trahison et Addie devra finalement choisir quelle réalité elle préfère ... ou plutôt celle dont elle ne peut se passer.

Mon avis : En entrant dans le monde d’Addison Coleman, je ne savais pas trop à quoi m’attendre. J’ai donc très vite appris que le monde dans lequel vit Addie est quelque peu spécial.

Kasie West nous embarque, à travers les yeux d’Addie Coleman, dans un campement isolé et méconnu des « Norm », les personnes sans pouvoir comme vous et moi. Régis par le secret, vivent entre eux des gens ayant des facultés psychiques hors-normes : Télékinésistes, Devins, Détecteurs de mensonges, Persuasifs ou encore Divergents, comme notre héroïne. La capacité d’Addie n’est pas commune et son don lui permet d’entrevoir les différents chemins que pourrait prendre son futur. Bien qu’elle utilise rarement son don, après l’annonce du divorce de ses parents, elle se sent incapable de choisir entre vivre avec sa mère au camp ou avec son père, chez les Norms. Aussi, elle décide de faire une recherche sur 6 semaines afin d’être sûre de prendre la bonne décision. Nous nous retrouvons donc plongé dans les deux futurs possible d’Addie, le premier au camp où elle fera la connaissance de Duke et continuera de côtoyer sa meilleure amie Laila, le second en parallèle où elle devra apprendre à vivre sans pouvoirs et se faire de nouveaux amis, dont Trevor.

Quel futur choisira Addie ?

Voilà le genre d’histoire qui me régale !

Surprenant par son histoire (l’imagination de l’auteur m’a régalée), ingénieux dans sa façon d’être raconté (alterner les chapitres avec une vision de futur différent tout en y mêlant une intrigue qui les regroupe toutes les deux, c’est juste excellent), rajouter à cela un monde merveilleusement bien géré et un style fluide et addictif, vous verrez, alors, que ce livre a tout pour plaire.

Tout n’est, toutefois, pas parfait, j’ai été déstabilisée au début de l’alternance des chapitres qui partage les visions du futur d’Addison et apparaît dès l’instant que part « chercher », mais une fois la mise en place passée, j’ai vraiment pris plaisir à superposer les deux versions et je me suis vraiment mise à la place de l’héroïne, me demandant quel choix elle pourrait faire.

Car d’un côté, il y a Duke, le beau gosse de l’école qui bien qu’un peu crâneur, ne manque pas d’humour et d’attentions envers la jolie Addie. Et de l’autre, il y a le taciturne Norm, Trevor, populaire lui aussi mais bien plus discret avec lequel elle va développer une relation plus douce.

Longtemps partagée entre les deux, mon choix s’est toutefois très vite affiné pour se diriger vers Trevor. Duke est un garçon un peu trop rentre-dedans, il aime la popularité et fait tout pour se faire remarquer. Contrairement à Trevor qui est vraiment plus calme, plus posé, plus en retenu avec Addie, ce qui nous donne des moments apaisants et doux.

Du côté des personnages féminins, Addie m’a beaucoup plu. Très réservée, posée, mais aussi boudeuse et taquine, elle a ses qualités comme ses défauts. J’ai aimé qu’elle ne soit pas totalement niaise, ni totalement extravertie, ce qui la rend très humaine et facilement accessible pour nous, lecteur. Elle est toujours accompagnée par sa meilleure amie, Laila qui est son opposé. Grande gueule et extravertie, elle n’hésite jamais à pousser Addie dans ses retranchements et sera à n’en pas douter déterminante pour le choix d’Addison, car au-delà de ce choix, il ne sera plus seulement question ses parents et d’elle mais de tout un pan de sa vie qui pourrait changer.

En bref, un premier tome coup de cœur avec lequel j’ai passé un excellent moment. L’auteur a su me convaincre et je pense même, lire la suite et fin en VO car je veux absolument savoir et ne pas attendre ! Eh oui, même si ce n’est pas le cliffangher de la mort qui tue, je veux quand même la suite et savoir ce qui va se passer.

Si vous aimez le YA fantastique avec une histoire surprenante et addictive, ce livre est pour vous !

Mes extraits :

« La sonnette retentit, et mon cœur manque un battement. Elle hausse un sourcil et va ouvrir.

— Duke, roucoule-t-elle. Comment vas-tu ? Entre.

— Je vais bien. J’ai apporté quelques trucs.

Il sort une paire de gants en plastique orange fluo qui remontent jusqu’aux coudes.

— On va teindre des cheveux, pas récurer des chiottes, dit Laila.

— Je croyais que la teinture pour cheveux était un peu comme de l’acide rongeur de peau.

Je ris.

— Ouais, ça donnerait envie à tout le monde de se teindre les cheveux.

— Donc il n’y a aucune mise en garde au sujet de chair brûlée sur l’emballage ?

Laila baisse les commissures de ses lèvres comme si elle était impressionnée.

— Je crois que Duke a lu des emballages de teinture, Addie, t’en penses quoi ?

— Tu as fait des devoirs ? lui demandé-je en me levant.

— Je ne voulais pas avoir l’air idiot mais, de toute évidence, j’ai échoué quand même.

Laila lui donne un coup sur le torse.

— Ce n’était pas du tout idiot, c’était mignon. Allez, je peux sûrement même te trouver des toilettes à nettoyer.

— Ha ha.

Dans la cuisine, Duke sort ses gants et lève les mains comme s’il était sur le point de pratiquer une opération. Il parvient même à rendre des gants orange adorables.

— Qu’est-ce que je fais ? demande-t-il.

— Pourquoi est-ce que tu ne t’assiérais pas ici histoire de ne pas te faire mal ? dis-je en lui désignant la table. »

*** ***

« Les garçons s’arrêtent devant la porte et, alors que je leur jette un coup d’œil par-dessus mon épaule, confuse, je me souviens pourquoi, mais trop tard. Mon visage percute la vitre dans un bruit sourd.

— Aïe.

Je recule en me frottant les joues. Cet endroit est tellement déroutant. Pourquoi est-ce que certaines de leurs portes sont automatiques et d’autres pas ?

— Addie, voici la poignée de porte. Poignée de porte, je te présente Addie, dit Rowan en m’ouvrant la porte. Je pense que vous devriez faire connaissance.

— Très drôle, marmonné-je.

— Ça va ? demande Trevor.

— Super. »

*** ***

« — Attends, t’es en train de me dire que c’est comme une condamnation pour toi ?

— Plutôt comme une chambre de torture.

J’ouvre la bouche en grand.

— Je suis profondément choquée.

— C’est juste que cet endroit est tellement silencieux, et que les livres finissent par tous se ressembler au bout d’un moment.

— Charles Dickens se retourne dans sa tombe en ce moment même, l’avertis-je.

Il se force à adopter une expression sérieuse, se redresse, et hoche la tête.

— Noté. Je ne critiquerai pas tes amis proches quand tu es à portée de voix. (Il tourne les livres qu’il tient pour regarder une des tranches.) Eh bien, je ferais mieux de me remettre au boulot. La bibliothécaire… (Il jette un coup d’œil par-dessus son épaule.) C’est une Nazie.

J’écarquille les yeux.

— C’est vrai ?

Il fronce les sourcils.

— Pas littéralement.

— Oh. Bien sûr.

Il m’adresse un demi-sourire qui ne dissimule qu’à moitié son air confus.

— OK, bye.

Dès qu’il est parti, je sors mon portable et envoie un message à Laila : C’est dur de faire semblant d’être Normale. Oh, et je pense avoir éventuellement trouvé quelqu’un pour te remplacer.

Merci beaucoup. Comment elle s’appelle ?

C’est un il. Et pour un Norm, il est plutôt cool. Définitivement digne de devenir un meilleur ami.

Je suis irremplaçable. Je dois filer. Mr C. me jette un regard noir. Je crois qu’il est en train de lire mes pensées. Ferais mieux de me concentrer pour les bloquer.

Trevor dépasse la rangée, sa pile de livres diminuée de moitié, s’arrête en plein milieu d’un pas, puis recule.

— Tu es réellement en train de sécher le cours.

Je souris, me sentant comme la rebelle que je ne suis pas.

— Ouaip.

Il secoue la tête et reprend sa route.

Je sors mon calepin, l’ouvre à une page blanche, et écris :Le fantôme de Charles Dickens m’a dit que, après s’être retourné plusieurs fois dans sa tombe, il lui a été impossible de retrouver le sommeil. Il a décidé de quitter le repos éternel, de réintégrer son corps en décomposition et de se faire vengeance puisque tu as dérangé son sommeil. Te voilà prévenu. »

Chronique de Sandy Twi-cops

Format : Format Kindle

Taille du fichier : 893 KB

Nombre de pages de l'édition imprimée : 280 pages

Editeur : MxM Bookmark