Sorti le 15 avril 1992
Résumé : Dans l'Angleterre du XIIe siècle ravagée par la guerre et la famine, des êtres luttent pour s'assurer le pouvoir, la gloire, la sainteté, l'amour, ou simplement de quoi survivre.
Les batailles sont féroces, les hasards prodigieux, la nature cruelle. La haine règne, mais l'amour aussi, malmené constamment, blessé parfois, mais vainqueur enfin quand un Dieu, à la vérité souvent trop distrait, consent à se laisser toucher par la foi des hommes.
Mon avis : Ce roman était, je l'avoue, dans ma PàL depuis un sacré moment. Mais pas évident de trouver le bon moment pour sortir une telle brique de celle-ci, d'autant plus que le récit est extrêmement dense, se déroulant sur une cinquantaine d'années, avec pléthore de personnages et pas mal de description. Mais adorant les romans historiques, j'avais vraiment envie de laisser sa chance à celui-ci, qui est presque un classique. J'avais de plus déjà lu du Ken Follett, et j'avais vraiment aimé ma lecture, qui se trouve être le préquel de celui-ci. J'ai finalement trouvé le moment idéal en m'abonnant à Audible, et en faisant une centaine de kilomètres tous les jours. Bref, me voici partie pour une quarantaine d'heures d'écoute, et je l'avoue, c'était bien plus simple ainsi 😂
Il va être difficile de résumer ce roman bien sûr. Pour dire quelques mots tout de même, à la suite d'un naufrage laissant l'Angleterre sans héritier au trône, va démarrer une guerre de succession, se déroulant en toile de fond de cette fresque historique. Mais plus que l'histoire d'un pays, c'est les destins croisés de certains de ses sujets que l'on va pouvoir découvrir. Tom le bâtisseur, rêvant de construire une cathédrale. Ellen, une jeune femme un peu trop libre et indépendante pour l'époque. Son fils, Jack, au père inconnu, élevé dans la forêt. Aliéna, jeune fille d'un comte, que le destin ne va pas épargner. Phillip, jeune moine rêvant du meilleur pour servir son seigneur. Mais le personnages principal, c'est le village de Kingsbridge, qui va servir de lieu de rencontre pour beaucoup de ces personnages, et qui va surtout se développer de plus en plus au fil des pages et des chapitres, qui s'enchaînent sans difficulté.
Très honnêtement, ce n'est pas un roman facile à aborder, mais finalement ce n'est que du plaisir. C'est passionnant, intense, plein de rebondissements. Rien n'est épargné à nos protagonistes, car la vie au 11ème siècle n'est certainement pas une sinécure. On souffre avec eux, on aime avec eux, on est dégoutés, bref, on vit ce roman plus qu'on ne le lit. L'intrigue est si bien développée, l'histoire dans l'Histoire palpitante, on en apprend énormément sur les us et coutumes de l'époque, mais aussi sur l'histoire de l'Angleterre. On aborde une myriade de sujets divers, qu'on peut tout autant appliquer à notre société.
Ken Follett est un auteur incontournable. Déjà, par son travail de recherche, qui nous assure de la véracité de ce qu'on lit. Mais réussir à romancer ça, d'une manière si passionnante et addictive, ça ne peut qu'impressionner. Il s'agit déjà pour moi d'un incontournable en matière de roman historique.
Alors, si vous hésitez à vous lancer, je ne peux que vous comprendre. Mais si vous avez l'occasion de le découvrir, que ce soit sous format audio, papier ou numérique, sachez que vous ne regretterez pas de vous plonger dans le passé, et dans une telle fresque, avec des personnages attachants, une intrigue qui laisse place à l'espoir au milieu de la noirceur, à l'amour dans la guerre, bref, ce roman ne peut clairement pas laisser de marbre, et marque forcément ses lecteurs.
Mes extraits : "Il ne la soupçonna pas un instant. Dans l'esprit des hommes, une femme ne pouvait pas être dangereuse. Quelle sottise ! Les femmes étaient capables de presque tout ce que faisaient les hommes. Qui prenait tout en main quand les hommes étaient à la guerre ou en croisade ? Il y avait des femmes charpentiers, teinturiers, tanneurs, boulangers et brasseurs. Aliena pour sa part avait été un des marchands les plus importants du comté. Les responsabilités d'une abbesse, à la tête d'un couvent de religieuses, étaient exactement les mêmes que celles d'un abbé. N'était-ce pas une femme, l'impératrice Maud, qui avait déclenché une guerre civile de quinze ans ! Malgré cela, ces abrutis de gardes n'auraient jamais soupçonné une femme d'être un agent ennemi, parce que ce n'était pas normal dans leur monde d'hommes."
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"- On ne récompense pas les perdants, moine, répliqua cruellement William, qui savourait la situation. Dans le monde où nous vivons, il n'y a pas de pitié. Les canards avalent les vers, les renards tuent les canards, les hommes abattent les renards et le diable poursuit les hommes."
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"A la tombée du jour le chasseur pris sa proie, l’alouette jamais sa liberté ne retrouva.
Tous, hommes et oiseaux sont sûrs de mourir un jour, mais les chansons peuvent vivre toujours."
De Lilice Twi-Cops
Broché : 1 049 pages
Editeur : Le Livre de Poche
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