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jeudi 9 mars 2023

FORGERY OF ROSES, de Jessica S. Olson

 Sorti le 22 novembre 2022

Young Adult / Fantasy



Résumé: Myra Whitlock a un don - et certains seraient prêts à tuer pour s'en emparer. Myra est une prodige, une artiste dont les portraits ont le pouvoir de modifier le corps de ses modèles - un talent que beaucoup pourraient convoiter. Elle doit donc en garder le secret si elle veut protéger sa jeune soeur, Lucy, dont elle a la charge. Malheureusement, un soir d'hiver, la femme du gouverneur découvre la vérité et menace de tout révéler... à moins que Myra n'accepte d'effectuer pour elle une commande bien particulière : un portrait capable de ramener à la vie son fils, qui vient de trouver la mort dans un accident. Myra n'a d'autre choix que de la suivre dans le manoir légendaire de la mystérieuse famille Harris, où elle va faire la connaissance du frère du mort, un jeune poète anxieux et touchant... et où elle va vite comprendre que plane sur ces lieux un mystère bien plus dangereux qu'elle n'aurait pu l'imaginer.

Mon avis: C'est totalement par hasard que je suis tombée sur ce roman. J'ai totalement craqué pour sa superbe couverture (l'image ne lui rend pas honneur) et après avoir survolé le résumé, j'ai décidé de l'acheter.
Lorsque je me suis lancée dans cette lecture, je me suis très vite retrouvée dans une magnifique histoire où l'héroïne, Myra, a des dons particuliers. Orpheline depuis peu, Myra s'occupe difficilement de sa petite soeur malade, tout en travaillant en tant qu'assistante peintre dans l'ancienne boutique de sa mère. Seulement Myra n'est pas qu'une simple artiste, c'est une Prodige. A travers sa peinture, elle peut modifier, soigner ou réparer les modèles qui posent pour elle. Un don dangereux dans une contrée gouvernée par un homme qui hait les artistes. Alors quand la femme de ce dernier lui impose par chantage de peindre son fils mort récemment pour le ramener à la vie contre une somme indécente, Myra fait face à un choix impossible: réanimer un mort et gagner assez d'argent pour que sa soeur puisse avoir les soins médicaux adéquats ou mourir. Car oui, si l'on découvre qui elle est, elle ne donne pas cher de sa peau. 

Ce roman est une vraie surprise. Je  me suis tout simplement laissée emportée dans cet univers original, bien mené et bien décrit. Tellement bien que j'avais l'impression d'y être auprès de Myra. J'ai adoré ce côté histoire mais dans un univers où l'on prie l'Artiste tout en ostracisant l'art. Ca paraît un peu contradictoire mais quand on lit, ça nous apparaît simple et naturel. 
En même temps, l'histoire est tellement prenante, surprenante, que je me suis prise au jeu de vouloir savoir comment ça allait finir pour Myra. Pourtant, c'était pas toujours gagné. Même si le rythme est plutôt maîtrisé avec de l'action et des tensions, il y a eu quelques longueurs dont je me serais bien passée. 

Du côté des personnages, je les ai trouvés bien travaillés. Ils sont attachants et même s'ils se comportent comme les codes d'une autre époque, je les ai appréciés.
Myra, tout d'abord, est l'unique narratrice, donc nous connaissons toutes ses pensées et pouvons ainsi vraiment découvrir qui elle est. Pour ma part, je l'ai trouvée courageuse et résiliente pour son jeune âge. J'ai aimé son grand coeur et sa détermination mais surtout sa dévotion envers sa petite soeur, Lucy. 
Bien qu'elle ne soit pas un personnage "principal", Lucy prend quand même une grande place dans l'histoire de Myra, puisque tout ce que fait cette dernière, c'est pour elle. C'est un personnage que j'ai vraiment beaucoup aimé. Elle a beau être gravement malade, elle apporte toujours ce brin d'humour qui fait du bien. Elle a ce côté décalé que j'adore. 
Puis enfin, il y a August, le frère de Will, le défunt. Un personnage masculin comme on en voit peu dans les romans. Il est plutôt introverti, peu sûr de lui et souffre de crises d'anxiété qui le rend malhabile en société. Il a aussi un côté un peu lâche qui m'a énervé mais August est un personnage qui fait du bien. Un personnage simple qui n'a pas besoin d'être un dur pour ravir le coeur du lecteur. 

Pour ce qui est de la romance. Bien qu'elle ne soit pas le point central de l'histoire, la romance est quand même présente. Elle n'est pas le point fort de l'histoire en ce qui me concerne, mais je l'ai quand même trouvée mignonne et touchante. 

En bref, un joli coup de coeur pour cette histoire qui  m'a surprise de bien de façons. Je me suis facilement laissée emportée dans l'univers de l'autrice et si je peux être honnête avec vous, ça ne me déplairait pas de m'y promener encore pour une suite peut-être un peu plus "politique". 

Mes extraits:
Le cocher arrête les chevaux, et je suis sur le point de saisir ma culotte quand la portière s’ouvre sur un garçon de mon âge.
— Miss Whitlock ? demande-t-il d’une voix si douce que je l’entends à peine dans la tempête.
Je hoche la tête un peu sèchement, ne voulant pas attirer son attention sur le sous-vêtement suspendu à quelques centimètres de sa main.
— Oui, monsieur. C’est moi.
— Je vais me charger de vos affaires, reprend-il en descendant dans la neige pour me prendre mon sac.
— Oh, euh… il est cassé, alors je… ferais mieux de le garder, je bredouille en espérant qu’il ne sente pas la chaleur du feu qui me brûle les joues.
— D’accord.
Il se retourne vers la voiture et se fige.
Artiste, ayez pitié de moi.
Mon cœur dégringole dans mes bottes.
— Oh. (Il tend la main vers le tissu enroulé autour de la poignée.) C’est… à vous ?
En cet instant précis la mort serait une issue bienvenue.
Je déglutis péniblement.
— Euh, oui. (Il me jette un regard, et je sens mon cou s’empourprer.) Enfin, non ! Je n’ai jamais vu cette chose de ma vie !
Il me dévisage longuement.
— Je…
Je m’interpose et tire sur le tissu, qui se déchire dans un craquement si sonore que le monde entier doit l’entendre, sans pour autant se détacher.
Le jeune homme fait mine de vouloir démêler ma culotte.
— Attendez, je vais vous…
— Pas question, je me débrouille, dis-je en redoublant d’efforts, les mains tremblantes.
Pourquoi ? Pourquoi, pourquoi, pourquoi ?
Je parviens enfin à libérer le sous-vêtement mais, alors que je m’apprête à le ranger dans mon sac, une violente bourrasque me l’arrache des mains.
Le garçon et moi suivons du regard la culotte qui s’élève dans le ciel nocturne en se déployant comme un cerf-volant, de sorte que les moindres détails en sont visibles.

Chronique de Sandy

Broché: 480 pages
Editions: BigBang


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