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jeudi 7 janvier 2021

THE MAGPIE SOCIETY, T1 de Amy McCulloch et Zoe Sugg

 Sorti le 29 octobre 2020


Résumé: Quand une des élèves de la prestigieuse Illumen Hall Boarding School est retrouvée morte, une mystérieuse pie tatouée dans le dos, Audrey et Ivy, deux pensionnaires que tout oppose, découvrent un secret terrifiant caché au coeur de leur école à l'apparence si ...parfaite.

Mon avis: Je ne vous cache pas que l'achat de ce roman c'est fait uniquement sur un coup de tête sans même avoir lu la quatrième de couverture. J'ai tout simplement eu un coup de coeur pour la couverture.
Toutefois, je n'ai pas été pour autant surprise d'en découvrir le thème à ma lecture. En effet, cette couverture reflète bien l'histoire du roman. C'est sombre, il y a des pies et cela se passe dans un pensionnat. Pourtant, le roman ne résume pas qu'à cela.

Audrey est la nouvelle arrivée d'Illumen Hall, un pensionnat prestigieux un monde loin de son ancienne vie et des souvenirs qui la hantent. Elle partage une chambre avec Ivy, qui ne semble pas la porter dans son coeur sans aucune raison apparente. Toutefois, très vite son attention est tournée vers ce qui tourmente sa nouvelle école à savoir la mort récente de Lola, l’une des filles les plus populaires d’Illumen Hall.
Bien que la police ait clos le dossier, il semblerait que l'histoire soit plus compliquée. Alors que les étudiants et le personnel acceptent la mort de la jeune fille, un nouveau podcast soulève la question de savoir si la mort de Lola était un accident, un suicide ou quelque chose de plus sinistre. Il s'avère qu'Audrey n'est pas la seule d'Illumen Hall à garder un secret. Mystère, enquête, révélations, il semblerait que le pensionnat n'a pas encore révélé tous ses secrets.

Si ce roman avait été publié quelques années auparavant, je pense que j'aurais pu avoir un gros coup de coeur. Il faut dire que j'ai toujours aimé ce genre d'histoire qui mêlent adolescents secrets et enquêtes. Malheureusement, il intervient un peu trop tard, non pas parce que c'est un livre jeunesse mais plutôt parce qu'avant lui, j'ai pu lire le même genre d'histoires mais plus prenantes comme Pretty Little Liars ou encore Night School. Toutefois, cela n'enlève rien à la qualité du récit car je me suis vraiment prise au jeu. 

J'ai notamment beaucoup aimé l'idée du podcast. C'était un moyen intéressant de construire le mystère et d'introduire des théories, de pimenter un peu l'histoire. Dommage que parfois cela ne soit pas vraiment crédible mais c'était une bonne idée malgré tout.

Du côté des personnages, j'ai aimé l'idée que le roman soit écrit des points de vue d'Ivy et Audrey car cela m'a permise de les découvrir indépendamment l'une de l'autre et de voir leur relation amicale évoluer. Ces deux points de vu distinct sont intéressants car les jeunes filles sont diamétralement opposées dans leur caractères. 
En surface, Audrey est plus enjouée et frivole quand Ivy est sérieuse et froide. Toutefois, elles s'accordent dans les nuances et se découvrent des points communs qui leur permettent de se lier d'amitié.

En bref, un bon premier roman, bien écrit et sympa à lire. Le rythme est un peu en dent de scie surtout avec une fin peut-être un peu trop accélérée mais cela ne m'a pas empêché de le lire d'une traite. Le suite ne sera malheureusement pas pour tout de suite car la sortie en VO, Two for Joy n'est prévue qu'en 2021. Un peu long pour nous, lecteurs français, d'autant que ce premier tome effleure à peine les secrets de La Magpie Society.

Mes extraits:
La plage était bondée, ce soir-là. Les flammes du feu de camp montaient au ciel. Parfois, des étincelles vertes s’échappaient des bûches qui brûlaient à cause du sel marin. On dansait, nos ombres s’étiraient sur les falaises de craie qui dominaient cette baie en fer à cheval. On aurait dit que les parois elles-mêmes bougeaient. Des vagues s’écrasaient au loin, la marée basse avait jonché le sable d’algues et de coquillages. La nuit était chaude, une nouvelle canicule frappait la Grande-Bretagne. Et donc nous étions tous là. Sans nos uniformes, difficile de nous distinguer. Quelle ironie, n’est-ce pas ? L’uniforme censé gommer les différences était devenu une toile vierge sur laquelle chacun pouvait peindre son individualité. Là, dans nos vêtements normaux, on ressemblait à des ados normaux. Mais les apparences sont trompeuses.
On était des élèves d’Illumen Hall.
Voilà en quoi cette fête n’était pas comme les autres. Le reste de l’année, les élèves des écoles voisines se pressaient à nos soirées : celle de Samain était mythique, et si vous loupiez notre Festivus Extravaganza de Noël, vous pouviez dire adieu à toute forme de vie sociale. La beach party de fin d’année, en revanche, c’était juste entre nous. On passait toute l’année ensemble au pensionnat et, qu’on le vive bien ou non, les grandes vacances nous rendaient tous mélancoliques. Vous pouviez toujours essayer de résister, si vous étiez l’un des six cents privilégiés à avoir intégré Illumen Hall, vous faisiez partie intégrante de sa structure. Les grandes vacances étaient un déchirement, deux mois d’une séparation forcée. Cette fête nous permettait de resserrer encore les liens. Un dernier souvenir pour cimenter les amitiés. L’odeur du charbon flottait dans l’air, les bûches crépitaient et craquaient sous la chaleur, projetant de minuscules braises dans le ciel qui s’assombrissait à toute vitesse. Avec les basses de la musique et les corps en mouvement, l’atmosphère était enivrante – et les litres d’alcool qu’on s’envoyait n’arrangeaient rien.
La marée revenait en douce au fil des heures et bientôt la baie n’a quasiment plus été accessible que par les marches taillées dans la falaise. Une splendeur : nous, le sable, les vagues et le feu.
Un cri glaçant a couvert la musique. La foule de danseurs s’est figée. Puis très vite, une onde de panique s’est diffusée. Et les cris se poursuivaient. La musique s’est arrêtée, nous avons tous foncé vers la mer.
Ça venait du rivage. Une silhouette plantée au bord de l’eau. Le soleil avait disparu à l’horizon mais il restait juste assez de lumière naturelle pour qu’on voie.
Un corps de fille sur le sable, la plante des pieds léchée par les vagues. Elle était allongée sur le ventre mais la tête tournée de côté, ses lèvres d’un bleu peu naturel.
Teint pâle, lèvres bleues, cheveux emmêlés, membres tordus.
Et entre ses épaules, un tatouage de pie très détaillé. Les ailes étirées de sorte que la pointe des plumes, aussi acérées que des poignards, passait par-dessus ses épaules pour épouser ses clavicules. Les plumes rectrices, elles, disparaissaient sous le haut de la fille. Une voix. « Que quelqu’un aille en ville appeler la police. Elle est morte. »

Chronique de Sandy Twi-Cops

Broché: 416 pages
Editeur: La Martinière
Collection: Jeunesse

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