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vendredi 13 mars 2020

ELIZA KNOX, T1, Veuillez rendre l'âme de Fleur Hana

Sorti le 6 mars 2020

Résumé: Depuis que Dieu est mort c’est la merde, et ça ne risque pas de s’arranger.⁠ Trois siècles à faucher des âmes en solo pour Lucifer, et ma seule récompense est de me coltiner un (boulet) de stagiaire. En bonus, un titre (foireux) d’ambassadrice me tombe dessus pour représenter l'Enfer à San Francisco. Ça m'apprendra à tourner le dos aux péchés capitaux !⁠ Cerise sur le gâteau (de mon désespoir), des (abrutis) de métamorphes disparaissent dès mon premier jour.⁠ Ma mission ? Maintenir l’équilibre cosmique... (et accessoirement ma santé mentale).⁠ En plus, j’ai même pas prié que les anges se sont pointés, dont un (chiant) à se damner.⁠ Dieu a bien fait de se tirer, je vous le dis...⁠ 

Mon avis: Avant toutes choses, j'aimerais remercier l'auteure pour m'avoir permise de lire son roman en service presse. C'était une sortie que je voulais absolument lire, premièrement parce que j'adore l'univers des anges et des démons. Deuxièmement, la couverture est trop belle! Et troisièmement, connaissant la jolie plume de Fleur Hana, j'étais très intriguée de voir comment elle se débrouillerait dans le genre de l'Urban fantasy!

C'est donc chose faite! Et sincèrement, cette histoire a un gros potentiel! Bien que le thème des anges et démons ait déjà été pressé comme un citron, j'ai trouvé que Fleur Hana avait vraiment réussi à se démarquer et créer son propre univers, apportant ainsi un oeil nouveau sur les croyances sur le Paradis et l'Enfer. Toutefois, en s'appuyant sur des citations bibliques que l'on retrouve à chaque début de chapitre, elle a décidé de ne pas forcément réinventer le mythe mais s'est efforcée de le modeler ou de l'enrichir tout en gardant une certaine neutralité appréciable.
D'ailleurs, vous remarquerez qu'elle jette un pavé dans la mare rien que dans le résumé en annonçant que Dieu est mort... Ce qui lui laisse une amplitude assez vaste pour parfaire son histoire sans devoir partir dans la surenchère de l'univers le plus atypique ou la complication. 

Alors pourquoi n'ai-je pas crié au coup de cœur? Tout simplement parce que j'ai senti quelques longueurs et quelques redondances au cour de cette lecture, surtout au premier tiers du livre. Comme si l'auteure avait un peu de mal à trouver ses marques dans l'univers de l'Urban Fantasy. Mais bon fort heureusement, passé ce fameux tiers, j'ai commencé à voir plus clair dans la trame, le rythme s'est enfin intensifié, et j'ai kiffé! 

J'ai vraiment adoré me retrouver dans la tête d'Eliza, cette faucheuse taciturne et solitaire de plusieurs décennies au service de Lucifer. Sa philosophie de vie pourrait être: "Métro, boulot, dodo"... enfin sans le métro et le dodo, surtout depuis que Lucifer lui a refourgué un apprenti, Léandre, puis qu'il lui a rajouté le poste d'ambassadrice l’entraînant dans des enquêtes de disparitions de loups, des attaques de vampires et des âmes damnées qui lui échappent! Alors si en plus, elle doit bosser avec des emplumés pour éviter que l'équilibre entre l'Enfer et le Paradis ne soit pas bafoué, autant vous dire qu'Eliza a de quoi se tirer les cheveux. Et pourtant, ces épreuves lui auront permis d'évoluer, surtout au contact de Léandre. 
J'ai vraiment adoré la relation entre ces deux-là, mais attention n'y voyez rien de romantique, Eliza le considère plus comme un petit frère, chiant, adorable, attachant mais aussi tellement marrant! Il apporte la petite touche d'humour bienvenue dans le monde d'Eliza! Il m'a éclaté!
Pour revenir sur la romance, je préfère vous prévenir, dans ce premier tome, il n'y a en pas! Et même pas un petit mot qui laisserait présager que... Niet, nada, quetchi, walou! 
Pour le moment, ça ne me dérange pas car je ne vois pas du tout Eliza se jeter dans les bras d'un damné ou d'un emplumé, mais je ne serais pas contre de voir une évolution à ce niveau-là aussi. Et pourquoi pas avec le bel ange au coeur brisé: Hadriel :p 

En bref, un très bon premier tome qui, même s'il possède quelques petits défauts, et si l'auteure continue sur cette lancée, a un gros potentiel de coup de coeur. J'ai beaucoup aimé son univers mais surtout adoré ses personnages attachants et leur côté atypique.  A quand le second tome? 

Mes extraits:
– Salut ! Je suis ton nouveau voisin ! Léandre !
D’ordinaire, mon regard noir suffit à décourager qui que ce soit d’entrer en contact avec moi. Le damné qui se trouve sur mon paillasson me sourit, indifférent à l’agressivité qui émane de moi. Le silence s’étire entre nous. Il me fixe de ses grands yeux bleus ourlés de longs cils noirs. Vingt centimètres de plus que moi, définitivement plus mince, l’intrus a l’air d’avoir 16 ans et de n’être composé que d’os et de peau. Sa maigreur est accentuée par des pommettes hautes et saillantes et des lèvres pleines qui perdent peu à peu leur sourire. Ses cheveux noirs balaient ses épaules en un rideau lisse et brillant. D’où sort ce type ?
– Tu n’as pas eu le mémo ? me demande-t-il quand il est évident que je n’ai aucune idée de son identité.
– Quel mémo ?
– Robert devait te prévenir.
– Me prévenir de quoi ?
Est-ce qu’il sent que je perds patience ou il n’a juste aucun instinct de survie ?
– Je suis ton apprenti !
– Il y a erreur sur la personne, je ne forme jamais d’apprenti.
– Tu n’es pas Elizabeth Knox ?
– Si tu souhaites sortir de cet entretien avec toutes tes dents, c’est Eliza. Et crois-moi, sur Terre, ta capacité de régénération est beaucoup plus lente qu’en Enfer. Les dents qui poussent, c’est très douloureux.
– D’accord, du coup c’est bien toi ? Eliza ?
– C’est moi, et ça ne change pas le fait que j’ai toujours refusé les stagiaires. Rentre au bercail et préviens ce Robert que tu dois être affecté à un autre mentor.
– C’est Lucifer qui m’envoie. Il m’a donné ça pour toi. Robert devait malgré tout te faire parvenir un mémo.
– Le mémo, tu préfères quel orifice pour l’ingérer ? Parce que vois-tu, Léandre, j’étais sur le point de profiter de mon bain qui doit déjà être tiède et je l’aime brûlant. Tu m’as interrompue, j’ai déjà les bonbons qui collent au papier, alors si tu répètes le mot « mémo », je te garantis que tes bonbons à toi…
– N’en dis pas plus, j’ai compris : les dents, les orifices, tout ça…
Il me tend un parchemin. Je reconnais bien là le sens du drama de Lucifer : pourquoi utiliser du papier et un Bic quand on peut écrire à la plume sur un morceau de vélin ?
« Il est temps que tu formes à ton tour des faucheurs. Celui-ci sera parfait pour débuter. Fais en sorte qu’il soit aussi doué que toi. »
Autrement dit : ça jase en Enfer, faisons une concession supplémentaire pour avoir la paix. Tout n’est que politique et manigances qui m’échappent, là-bas. Si j’ai pu esquiver la corvée de me coltiner un stagiaire jusqu’à présent, c’est uniquement grâce à mon manque de talents sociaux. Je n’ai aucune diplomatie et les dix-huit tentatives faites au début de ma carrière se sont systématiquement soldées par un jeune faucheur demandant un transfert pour incompatibilité de caractères. Plutôt que de m’en envoyer un dix-neuvième, Lucifer a estimé que j’étais plus compétente en solo. Jusqu’à ce soir, il me semblait que c’était un acquis et que tout le monde était content. Bien sûr, pour rassurer ceux qui ne supportent pas mon manque d’implication de pécheresse et mon statut de privilégiée, il est temps que je m’investisse plus. L’objectif est qu’ils me foutent la paix et que personne ne me mette des bâtons dans les roues, comme cela a pu se produire. Tout est une question d’efficacité et les complots contre moi peuvent ralentir ma cadence de livraison d’âmes. Cette décision est logique, sage et pour mon bien. J’aimerais réussir à voir les choses sous cet angle.
Je fixe très sérieusement ce candidat, ce qui n’est pas compliqué étant donné mon degré de contrariété, et je lâche :
– J’ai eu un hamster, il y a quelques semaines.
Léandre me regarde sans se départir de son air sympathique. Je poursuis donc :
– Je pensais être capable de m’en occuper. Il a tenu deux jours. C’est vingt-quatre heures de plus que le poisson rouge, me diras-tu. Tu crois pouvoir résister plus longtemps, le bleu ?

Chronique de Sandy Twi-Cops

Broché: 372 pages
Editeur: AFNIL
Collection: Urban Fantasy



1 commentaire:

  1. Malgré les quelques longueurs, je le mets dans ma wish list d'autant que l'absence de romance est, pour moi, un petit plus parce ce que c'est assez rare dans ce genre de romans :)

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