LEONORA KEAN, T1, Chasseuse d'âmes, de Cassandra O'donell

Sorti le 27 mars 2019

***Attention il faut lire les 6 premiers tomes de la saga Rebecca Kean avant celui-ci***

Résumé: Vivre, quand on a seize ans, au sein d'un clan de sorcières sociopathes n'est pas facile tous les jours, moi, je vous le dis. Entre les cours de sortilèges, de potions et de magie élémentaire des Vikaris, je suis au bout du rouleau. Alors, si en plus, on commence à ramasser les cadavres dans tous les coins, je sens que je ne vais pas tarder à provoquer un massacre. Parce qu'on peut dire ce qu'on veut : la patience, chez nous, n'est décidément pas un trait de famille...

Mon avis: Ayant relu les Rebecca Kean il y a peu, pour pouvoir me plonger plus facilement dans l'univers de Leo, la fille de Rebecca, j'étais assez impatiente de voir ce que l'auteure nous réservait. 

Donc comme vous vous en doutez, aussitôt reçu, aussitôt lu. Nous retrouvons donc Leo chez les Vikaris, en France pour qu'elle puisse se former au sein du clan de sa mère. Qui aurait pu prédire que Rebecca laisserait sa fille unique au milieu de sorcière psychopathes? Les mêmes qui l'ont torturée et mis sa tête à prix pour trahison... Mais Leonora a grandi, et a 16 ans, elle développe à peine son potentiel, un potentiel que les Vikaris pourraient aider à exploiter. Ouais, bon, on parle de Leo, la fille Rebecca, donc aussi têtue et indisciplinée que sa mère. Alors comment dire, la formation est quelques peu mouvementée, surtout quand 98% du clan déteste la jeune hybride et le lui fait savoir. Alors qu'elle commence à peine à s'imposer, les meurtres de Vikaris la pousse à enquêter avec Ariel. Qui veut donc la peau des Vikaris? 

Bon, que dire à part que je suis mitigée face à ce premier tome. Ce n'est pas une déception car j'ai passé un bon moment avec cette histoire mais je n'ai pas pour autant été transcendée. 

Bien que le style soit bon, j'ai eu l'impression de lire un Rebecca Kean version ado. Personnellement, je voulais un peu de renouveau. Leonora méritait d'avoir son propre style et non pas de calquer sa mère, aussi géniale qu'elle puisse l'être. Outre ce sentiment, le roman est rythmé. Il y a de l'humour, de l'action, des moments de tendresse et du suspens, ce qui est plaisant pour tenir le lecteur en haleine. 

Concernant l'intrigue, je ne sais pas si c'est parce que je suis "vieille" ou si je lis trop d'histoires à suspens mais, je l'ai trouvé trop évidente. Sans surprise, j'avais quasiment deviné toute l'intrigue avant le milieu du livre. 

Du côté des personnages, si cela n'avait pas été un premier tome, j'aurais hurlé de frustration. Tous les personnages sont géniaux. Ils possèdent chacun leur propre personnalité mais pourquoi, ai-je eu l'impression que rien n'était exploité? Chaque fois que l'on pouvait enfin approfondir l'un d'entre eux, une action venait couper l'élan. 

Par exemple, prenons Leo, qui est le personnage principal. Hormis, un mystère de plus rajouté à sa personnalité, je n'ai pas forcément appris plus que je ne savais déjà d'elle. C'est à dire que c'est une ado de 16 ans, plutôt émotive et caractérielle. Elle est aussi têtue et impatiente mais aussi protectrice et parfois sanguinaire. 

Fort heureusement, il y a Ariel à ses côtés. Ariel est un personnage que j'avais déjà remarqué dans les RK. Il est mystérieux, protecteur, sarcastique. Ce petit côté bad boy qui éclipse un peu le charme William. Un Will totalement absent à mon grand désarroi... 

En bref, un premier tome qui se lit très facilement mais qui ne m'a pas spécialement apporté l'exaltation ressentie pendant ma lecture des Rebecca Kean. Je remercie quand même les éditions Pygmalion pour l'envoi de ce livre. Je lirai quand même le second tome pour laisser une seconde chance à Leo de me charmer.

Mes extraits: 

— Mamie, tu es vraiment certaine que c’est nécessaire ? Mon tablier va être foutu ! râlai-je en me demandant pourquoi elle ne m’avait pas fourni une tronçonneuse plutôt qu’un énorme couteau de boucher et une hachette ridicule.

— Coupe en biais ou tu vas tomber sur l’os.

Des os, il y en avait deux cent six dans le corps humain, alors, je n’étais peut-être pas une pro des statistiques, mais quelque chose me disait qu’il allait être difficile de les éviter.

— Non, pas comme ça, enfin. En biais, je t’ai dit ! grogna-t-elle en sifflant entre ses dents.

Je poussai un profond soupir.

— Franchement, mamie, ça irait beaucoup plus vite si tu me laissais utiliser mes crocs.

Grand-mère pinça les lèvres.

— Il est hors de question que je laisse mon arrière-petite-fille se conduire comme une barbare !

Les grands-mères et les arrière-grands-mères sont toutes les mêmes : elles vous obligent à manger proprement, à être polies, à ne pas interrompre les conversations des grandes personnes, à découper les macchabées sans se salir… Pff…

— Très bien, inutile de t’énerver, marmonnai-je en lui tendant un avant-bras. Voilà, c’est fait, t’es contente ?

***

Avec ses cheveux noirs, ses yeux bleu-vert étincelants, ses traits fins et aristocratiques, Ariel était d’une beauté si saisissante, si dévastatrice, qu’il paraissait inhumain. Et pour être honnête, il m’arrivait, comme aux autres filles – quand je n’y prenais pas garde –, à être « éblouie », moi aussi…

— Quoi ? demanda-t-il en me caressant le front.

Je lui souris.

— Rien. Je suis contente que tu sois là.

Chronique de Sandy Twi-Cops

Broché: 400 pages

Editeur: Pygmalion

Collection: Fantasy