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lundi 5 février 2018

TOURMENTE, les écorchés T2, de Tillie Cole

Sortie le 14 janvier 2018


***Contient des scènes brutales***

Résumé: Constamment drogué par son maître, 221 tue avec une efficacité redoutable. Il est l’atout majeur qui permet de faire fructifier les affaires du parrain de la mafia géorgienne de New York. Jusqu’au jour où il est capturé par le clan adverse. Captif, il rencontre Talia Tolstaia, la fille d’un parrain russe. D’abord attendrie par ce colosse puis fascinée, elle décèle en lui bien plus qu’une machine à tuer et se donne pour mission de le faire s’ouvrir à la vie et à ses plaisirs... Mais la famille de la jeune femme la laissera-t-elle convoler avec leur ennemi de toujours ?

Mon avis: Vengeance. Amour. Brutalité. Inhumanité. Cruauté. Espoir.
Ces quelques mots font partis intégrantes de cette saga. J'étais pourtant avertie après ma lecture de "Ruine", et malgré tout, je n'ai pas pu m'empêcher d'être une nouvelle fois révoltée par ce monde que nous décrit Tillie Cole.
Je ne sais pas si vous vous rappelez mon avis sur le premier tome, mais je n'étais pas entièrement satisfaite à la fin de ma lecture. Il me manquait un peu plus de profondeur pour l'apprécier davantage, des informations qui rendrait ce monde de la mafia plus "réel". A-t-elle réussit à combler ces lacunes?

Avant de répondre à cette question, faisons un petit point sur l'histoire.
Talia Tolstoï est la soeur de Luka, et la meilleure amie de Kisa. A 24 ans, la recruteuse de sponsors pour la Bratva, en a assez de ce monde cruel dans le lequel elle vit. Elle décide donc de prendre des congés pour se ressourcer dans la demeure familiale dans les Hamptons. Alors qu'elle profite de ce calme bienvenu, elle voit débarquer son frère qui lui ramène un géant musclé, tatoué et surtout inconscient qu'il enchaîne dans le sous-sol. D'abord énervée, elle finit par être intriguée par cet homme qui a été dépourvu de son humanité, et apprend que l'histoire de 221 ressemble cruellement à celle de Luka tout en étant différente, plus cruelle encore. Prise d'affection pour cet homme, son coeur est partagé entre l'amour et la honte, car 221 n'est pas n'importe qui. Il est le fils de leur pire ennemi. L'amour pourra-t-il être plus fort que la rancoeur? Que la famille? Que la vengeance?

Comme je le disais donc plus haut, j'attendais de ce tome-ci des approfondissements. Je ne peux pas dire que ma curiosité ait été entièrement satisfaite mais Tillie Cole a toutefois su combler les brèches en développant un peu plus l'histoire de cette famille russe et sur les georgiens avec lesquels ils partagent un passé sombre. Surprise aussi, elle a décidé ne plus avoir deux narrateurs mais trois: Luka, Talia et 221. A eux trois, l'auteur instaure un rythme plutôt soutenu, rendant l'histoire plus fluide.

Du côté des personnages, j'ai adoré retrouver Luka et Kisa qui avaient besoin de parfaire leur histoire, mais aussi découvrir Talia et Zhaal.
Talia n'est pas comme Kisa. Elle n'est pas la parfaite petite femme de la Bratva, elle est rebelle et assume son indépendance. Elle est déterminée, impulsive et parfois inconsciente du danger, mais pas pour autant naïve. Je n'ai pas franchement vu d'évolution pour son personnage et ce n'est pas plus mal. J'ai aimé son côté franc qui donne une touche de peps dans cet univers sombre.
Comme pour le premier tome, l'atout de cette histoire vient du personnage principal masculin. Zaal, ou 221, est au-dessus des mots. Son histoire est juste horrible et je me suis demandée comment il pourrait bien s'en remettre. Contrairement à Talia, il évolue constamment, apprenant au fur et à mesure ce qu'il est: un homme avec une vie et un passé. Bien que les émotions soient présentes, j'ai toutefois, regretté que l'auteur cherche, par moment, la facilité des réactions de Zaal.

En bref, un second tome toujours aussi sombre et prenant, mais aussi un peu plus approfondi. Ce n'est toujours pas un coup de coeur, mais cela ne m'a pas empêché d'apprécier ce roman. Le prochain tome sortira en février et se portera sur un personnage que l'on découvre à la fin de l'histoire. J'ai hâte d'en savoir plus et espère que l'auteur arrivera cette fois à m'offrir un coup de coeur.

Mes extraits:
LE POISON. 
La douleur. 
Le feu. 
Un feu qui déchire les entrailles. 
Des torrents de lave coulaient dans mes veines. 
Ma peau… Elle était brûlante… J’avais l’impression qu’elle se déchirait… 
Je pantelais de colère… J’étais incapable de la contenir… Elle me cisaillait le cerveau et me rendait fou… 
Démolir quelqu’un, grondai-je intérieurement. Briser des os, arracher des membres… Sentir le sang frais me couler entre les doigts. 
Je me mis à faire les cent pas, mes lourdes chaînes de métal s’enroulant autour de mes poignets et de mes chevilles. Il fallait que je tue. Il fallait que je me libère de ces chaînes. 
Tuer pour arrêter le poison. 
Tuer pour arrêter la douleur interne.
***
J’étais obsédée par 221 et je ne pouvais plus me voiler la face en invoquant une simple curiosité, un intérêt détaché et bien inoffensif. C’était davantage que cela. 
 Et je me haïssais au plus haut point pour cela. 
 Je tendis lentement une main vers l’écran pour l’allumer. La vidéo de surveillance du sous-sol apparut, et avec elle Zaal, étendu sur ce sol en pvc noir, pieds et poings liés, inerte. 
 À l’instant où mes yeux trouvèrent sa silhouette ramassée et recroquevillée, mon cœur se mit à cogner lourdement dans ma poitrine et mes poumons semblèrent se pétrifier. Une sensation de chaleur se propagea sur toute la surface de ma peau et une pression terrible se forma dans mon bas-ventre. Je ressentais le besoin de le toucher encore. Je voulais le tenir entre mes bras. 
 Je restai figée ainsi comme une statue scellée dans le sol pendant un temps interminable et à mesure que les minutes s’égrenaient je sentis le pendentif sur ma poitrine devenir brûlant et me consumer. C’était ma culpabilité qui me consumait.

Chronique de Sandy Twi-Cops
Broché: 480 pages
Éditeur: Milady
Collection: New Adult

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