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mardi 16 janvier 2018

L'HOMME CRAIE, de C.J Tudor

Sortie le 17 janvier 2018

Résumé: Les enfants ne sont pas toujours innocents… Le problème, c’est que nous n’étions pas d’accord sur la manière dont ça avait commencé. Était-ce lorsqu’on s’était mis à dessiner les bonhommes à la craie, ou lorsqu’ils sont apparus tout seuls ? Était-ce à partir du terrible accident ? Ou quand ils ont découvert le premier corps ? 

Mon avis: Avec l'Homme craie, C.J Tudor nous offre son tout premier roman. Un roman qui, au vu du pendu sur la couverture, du titre et du résumé énigmatiques, semble plutôt sombre. Tout ce que j'aime! 
J'ai donc plongé très rapidement dans l'histoire que nous raconte Eddy Adams, un homme de quarante-deux ans, qui a vécu des moments très sombres par le passé, et qui semble être rattrapé par celui-ci quand il reçoit une lettre anonyme affublée d'un bonhomme bâton pendu dessiné à la craie. Trente années se sont passées depuis et pourtant, Ed s'en rappelle comme si c'était hier. C'est à douze ans qu'il a vu son premier cadavre, Sean le frère d'un de ses amis, une brute de premier ordre qui s'est noyé en voulant récupérer son vélo. Après ce terrible accident, ce fut le meurtre de cette jeune fille de dix-sept ans, dont la tête n'a jamais été retrouvée. Des épreuves terribles, dont il a réussit à surmonter avec ses meilleurs amis, Hoppo, Gros Gav, Nicky et Mickey. Toutefois, ce qu'il n'oublie pas, c'est que tout semble avoir commencé quand ils ont trouvé l'idée géniale de communiquer entre eux par dessins de bonhommes bâtons à la craie. Le truc était simple, chacun avait une couleur et quand ils voulaient se voir ou faire quelque chose, il leur suffisait de dessiner ces bonhommes. Mais tout a basculé quand ces mêmes bonhommes ont commencé à apparaître sous une couleur qu'ils n'utilisaient pas, le blanc, et qu'ils les ont mené droit au cadavre d'une jeune fille. Alors que le meurtrier avait été trouvé à l'époque, voilà qu'il reçoit un courrier anonyme et que Mickey revient et annonce qu'il sait qui est le tueur pour que tout bascule à nouveau.

Lorsque j'ai terminé le livre, je me suis sentie partagée. D'un côté, j'ai trouvé l'histoire ahurissante et excellente avec un dénouement auquel je ne m'y attendais franchement pas et de l'autre, je me suis souvenue de la confusion totale qui a été ma compagne tout le long de cette lecture. Je me suis, effectivement, demandée un nombre incalculable de fois où l'auteur voulait elle en venir. Et pourtant, à la fin de cette lecture, je suis satisfaite car l'auteur a réussi à me surprendre avec un thriller psychologique bien abouti! Je pense que l'alliage Passé/Présent est ce qui m'a le plus déstabilisée mais on a tellement besoin de tous ces éléments qu'au final, je ne lui en veut pas de m'avoir fait tourner en bourrique! 

Du côté des personnages, j'ai vraiment apprécié les découvrir à travers leur jeunesse car ce sont vraiment leurs actes qui définissent l'histoire. 
Ed est un garçon plutôt quelconque. Il est le garçon passe partout, le voisin d'à côté ou encore nous avec nos potes quand on étions jeunes.  Ce n'est pas un meneur ni un suiveur même si des fois comme tous les autres enfants, il aimerait être spécial. Ce qu'il ne sait pas c'est que sa façon de vivre à 200% le rend spécial comme chacun d'entre eux. Que ce soit Gav le gosse de riche qui est toujours présent pour ses amis, ou Hoppo qui n'a que sa mère qui trime comme femme de ménage, ou encore Nicky, la fille du pasteur qui a souvent des bleus et Mickey, le blasé de la bande. Chacun d'entre eux est spécial à sa façon et fait avancer l'histoire.

En bref, une histoire qui m'aura donné du fil à retord mais qui, au final, m'a juste scotchée! C.J. Tudor a réussi à créer une atmosphère familière avec ce passé commun à beaucoup, pour finalement nous entraîner dans les eaux sombres des conséquences des actes anodins des enfants.


**Un grand merci aux éditions Pygmalion pour cette découverte**

Mes extraits:
Commencer par le début.
Le problème, c'est que nous n'avons jamais réussi à nous mettre d'accord sur le début. Est-ce quand Gros Gav a reçu le seau de craies pour son anniversaire? Est-ce quand nous nous sommes mis à nous en servir pour dessiner des Bonshommes? Ou quand ils ont commencé à apparaître d'eux-mêmes? Est-ce le terrible accident? Ou quand on a retrouvé le premier cadavre? 
Autant de débuts possibles. Mais pour ma part, je pencherais pour le jour de la fête foraine. C'est celui dont je me souviens le mieux. A cause de la Fille du Manège , bien sûr, mais aussi parce que c'est le jour où tout a cessé d'être normal.
Si notre monde avait été une boule de neige, ç'aurait été le jour où un dieu mineur l'aurait secoué avec vigueur avant de le reposer. Même une fois la mousse et les flocons retombés, les choses n'auraient plus jamais été les mêmes.
***
- Je ne crois pas. (Ses lèvres se sont crispées.) Il n'y a rien que je déteste tant que les brutes. Mais tu connais le truc avec les brutes?
J'ai fait non de la tête. A cet instant, je ne savais plus grand-chose sur rien. Je me sentais faible et secoué. J'avais mal au ventre et à la tête, et j'étais mortifié. Je ressentais le besoin de me laver la bouche au détergent et de me récurer la peau jusqu'à ce qu'elle soit à vif.
- Ce sont des lâches, a repris M.Halloran. Et les lâches finissent toujours par avoir ce qu'ils méritent. Le karma. Tu sais ce que c'est?
J'ai de nouveau secoué la tête, souhaitant à moitié que M.Halloran s'en aille.
- Ça veut dire que tu récoltes ce que tu sèmes. Tes mauvaises actions reviendront te mordre les fesses un jour. Ce garçon le paiera, tu peux en être sûr.

Chronique de Sandy Twi-Cops
Broché: 384 pages
Éditeur: Pygmalion
Collection: Hors collection Policier


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