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vendredi 26 janvier 2018

LA PREMIÈRE FOIS QUE L'ON M'A EMBRASSÉE. JE SUIS MORTE de Colleen Oakley

Sortie le 17 janvier 2018



Résumé: Jubilee Jenkins souffre d’un mal extrêmement rare : elle est allergique au contact humain (pour résumer aux gens). Après un épisode qui a failli lui coûter la vie, elle décide de ne plus sortir de chez elle. Mais à la mort de sa mère, Jubilee doit affronter le monde et les gens. Elle trouve refuge à la bibliothèque municipale, où elle décroche un travail, et y rencontre Eric Keegan, un homme divorcé qui vient de s’installer en ville avec son fils adoptif, un petit génie perturbé. Bien qu’il ne comprenne pas pourquoi Jubilee le tient à distance, il est sous le charme... Ces trois-là n’étaient pas destinés à se croiser et pourtant seule leur rencontre va leur permettre de s’ouvrir à la vie et à l’amour, formant ainsi un trio irrésistible.


Mon avis: Bien avant de lire le résumé, je savais que ce livre ferait parti de mes lectures du mois. Premièrement à cause de son titre énigmatique et intriguant. Puis il y a eu la couverture colorée et attirante. Et enfin, ce fut le résumé qui a finit de me convaincre avec son thème très peu exploité. 
Il faut dire que l'histoire de Jubilee Jenkins rassemble différents thèmes très intéressants dont le principal est l'allergie. Bien qu'ici l'auteur se réfugie derrière une maladie qui n'existe pas, elle réussit sans mal à nous convaincre du contraire en y insufflant ce qu'il faut d'émotions pour nous faire ressentir les émotions de son héroïne, mais aussi en se servant d'autres thèmes bien réels, comme l'adoption, les relations humaines, l'agoraphobie et bien évidemment l'amour.

C'est donc l'histoire de Jubilee, une jeune femme de vingt-six ans, qui après avoir été diagnostiquée allergique au toucher des autres humains à l'âge de six ans, et avoir vécu un premier baiser qui l'a presque tuée à l'adolescence, s'est réfugiée dans la peur des autres au point de devenir agoraphobe. Il lui aura fallu neuf ans d'enfermement total et le décès de sa mère pour qu'elle soit obligée de s'ouvrir à nouveau au monde. Un monde qui lui fait horriblement peur. Mais Jubilee n'a pas le choix, il faut qu'elle travaille. Alors quand une ancienne connaissance du lycée lui propose un poste à la bibliothèque, elle n'hésite pas une seconde. C'est d'ailleurs dans cette bibliothèque qu'elle va rencontrer Eric et son fils Aja.
Eric est un homme dont la vie n'a pas toujours été facile avec lui. Divorcé peu de temps après qu'il ait eu la garde du fils de son meilleur ami, il subit de plein fouet l'adolescence de sa fille qui refuse de lui parler et la personnalité d'Aja qui présente quelques troubles du comportement. Loin de chez lui pour une mission pour le travail, il tente tant bien que mal de prendre ses repères, ce qui n'est pas chose facile avec Aja. Jusqu'à ce jour dramatique où il se retrouve à l'hôpital avec Aja qui vient d'être sauvé par cette drôle de bibliothécaire. S'installe alors entre eux une routine amicale qui pourrait bien dériver vers l'amour. 
Mais comment peuvent ils l'atteindre quand l'une ne peut avoir aucun contact et que l'autre doit partir quelques mois plus tard?

Sincèrement, je ne pensais pas autant accrocher à ce livre. Je m'attendais à une romance douce, fraîche, marrante, au final, je me suis prise une claque face à cette leçon de vie, ce combat difficile et émouvant. Il faut dire que la plume de l'auteur y est franchement pour beaucoup. Elle a su insuffler la vie à ses personnages, les rendant humains. Pour se faire, l'auteur a fait le choix de la double narration, en nous donnant les points de vu de Jubilee et Eric afin de pouvoir mieux développer les thèmes qu'elle souhaitait exploiter. En choisissant divers thèmes, Colleen Oakley a tout simplement apporté plus de profondeur à son récit. On découvre ainsi l'affliction de l'héroïne mais aussi l'histoire d'Eric et d'Aja.

Quand j'ai rencontré pour la première fois Jubilee, j'ai tiqué sur sa personnalité franchement égoïste. Puis j'ai appris à la connaître, à la comprendre, et à voir à quel point elle est courageuse. La maladie qu'elle a est juste atroce et invivable, pourtant Jubilee réapprend à vivre, rit, profite de la vie malgré sa peur toujours présente. 
Bien évidemment, les amitiés qu'elle lie n'y sont pas pour rien et la poussent toujours à se dépasser. L'évolution de Jubilee est juste incroyable.On la découvre marrante avec Madison, sa connaissance du lycée, troublée en présence d'Eric et surprenante avec Aja. 
J'ai vraiment aimé chacun de ces personnages mais principalement ce petit bonhomme de dix ans prénommé Aja. 
Aja n'est pas un petit garçon comme tout le monde. Il a perdu ses parents très jeunes et s'enferme dans son monde, principalement virtuel. La complicité qu'il développe avec Jubilee est magnifique et parvient même parfois à éclipser Eric. 
J'ai apprécié aussi ce dernier. Tout simplement, parce qu'il est humble, lui-même et surtout connait ses priorités. Il veut se rattraper auprès de sa fille de quatorze ans, veut être un bon père, et même s'il est attiré par Jubilee, on sent qu'il est avant tout un père. 

Pour clore cette chronique, je vous dirais simplement que ce livre ne raconte pas seulement une histoire, mais évoque aussi le courage, le dépassement de soi et l'envi de vivre "normalement" quand on est atteint de lourdes maladies comme Jubilee. Je regrette toutefois que l'auteur ait choisi cette fin qui est bien trop abrupte et rapide, et qui m'a gâchée le coup de coeur qui se profilait. Dommage!

Mes extraits:

Un jour, un garçon m’a embrassée et j’ai failli en mourir. Je me rends compte qu’on peut facilement prendre cette phrase pour le début du récit mélodramatique d’une adolescente, raconté d’une voix stridente et ponctué de cris perçants. Mais je ne suis pas une adolescente. Et je le dis dans un sens on ne peut plus littéral. Voilà comment ça s’est passé. 
Un garçon m’a embrassée. 
Mes lèvres ont commencé à me picoter. 
Ma langue a enflé pour emplir ma bouche. 
Ma trachée s’est fermée, me coupant le souffle. 
Tout est devenu noir. 
***
J’enfile mes gants. Et là, sans me laisser le temps de changer d’avis, j’attrape mes clés sur le guéridon, tourne la poignée de la porte et pose un pied sur le seuil. L’éclat du grand ciel bleu de septembre me fait plisser les yeux. Je lève la main en visière pour mieux voir. Il est 7 h 34 du matin, et je suis dehors. Sous le porche. J’ouvre souvent la porte en pleine nuit pour ramasser les colis laissés par le facteur ou ma livraison de provisions hebdomadaires, mais je ne me souviens même pas de la dernière fois où je me suis tenue là. En plein jour. Le sang me monte à la tête. Je me raccroche au chambranle, étourdie. Je me sens exposée. Comme si un millier d’yeux étaient posés sur moi. L’air qui m’entoure est trop léger, trop changeant. J’ai peur qu’un courant ne m’entraîne et me projette contre mon gré dans le vaste monde. J’ordonne à mes pieds de bouger. D’avancer. Mais ils refusent. J’ai l’impression d’être en haut d’une falaise, à un pas du vide. À un pas de me faire avaler tout entière par le monde.

Chronique de Sandy Twi-Cops

Broché: 480 pages 
Éditeur: Milady 
Collection: Milady roman

4 commentaires:

  1. J'attendais votre chronique pour savoir si je le rajoutais à ma pile et je vais le faire. Mais dommage que la fin soit trop rapide.

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  2. Je viens de le finir, mais c'est quoi cette fin!!!!!!!!!!!!!! Je comprends mieux ton ressenti. Je regrette presque de l'avoir lu. Il me reste des questions, j'aurai aussi aimé avoir le point d'Eric à la fin, savoir ce qu'il était devenu.Je reste sur ma fin. Dommage car c'est une histoire qui sort de l'ordinaire et qui aborde différents sujets difficiles mais sans rentrer dans le mélo. Ça reste quand même un beau livre.

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    1. T'as vu ça! C'est une fin vraiment bâclée qui gâche presque le livre! Mais oui, il reste quand même une belle lecture :)

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  3. Bon ba je sais que je vais péter une durite avec une fin bâclée. Dommage je ne le lirais pas.

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