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mardi 4 octobre 2016

JESSIE DES TENEBRES de Yann Rambaud

Sorti le 1 septembre 2016

4ème de couverture : Jessie a quatorze ans. Jessie fait des cauchemars. Elle retourne toutes les nuits dans une maison plongée dans les ténèbres. Chaque pièce dissimule de terribles secrets, la clef de son intérieur, et chaque porte, chaque énigme, chaque épreuve traversée lui fait comprendre petit à petit le mystère de ses origines.
Le jour, elle vit d’autres cauchemars. Des cauchemars éveillés, cette fois, les mauvaises blagues et les railleries de ses camarades au collège, les questions qu’elle se pose depuis qu’elle sait que son père et sa mère ne sont pas ses parents biologiques. Qui était celle qui lui a donné la vie ? Pourquoi n’a-t-elle pas voulu de la petite Jessie ?
Heureusement, les ténèbres de Jessie sont trouées par d’éclatantes lumières. Il y a Alice, d’abord, cette jeune fille spontanée et rieuse qui l’entraîne chaque mercredi dans les plus absurdes dingueries, au cœur d’une forêt merveilleuse où les taupes rendent la vue et les grenouilles savent compter. Et puis il y a Gaspard, un garçon de sa classe qui la fascine et éveille en elle les premiers sentiments amoureux…

Mon avis : Quand j’ai fait la demande pour ce livre, je dois bien avouer que je ne m’attendais vraiment pas cela. Je pensais bêtement lire une histoire légère, un simple récit YA fantastique. Aussi j’aimerais vraiment remercier Marie de chez Hachette pour m’avoir permise d’entrer dans le monde de Jessie.

Jessie n’a que quatorze et on peut dire qu’elle n’a pas une vie facile. Oh elle a des parents géniaux qui l’aiment mais sa vie sociale est un enfer. Solitaire, elle reste en retrait et s’efface pour mieux se laisser marcher sur les pieds par les Trois Pestes du Collèges. D’humiliations en humiliations, elle subit « les journées de la Loose » comme un rituel inévitable. Il y aurait bien ce garçon, Gaspard, pour qui elle craque mais en bonne handicapée sociale qu’elle est, elle n’arrive pas à faire autrement que le repousser.
Puis un jour, tout évolue, sans savoir vraiment pourquoi, Jessie s’enfonce un peu plus loin dans ces bois qui l’apaise sous l’œil bienveillant du chat « de la souche » malgré la rumeur d’un fou qui mangerait de la viande crue.
Elle y rencontre alors Alice, une jeune fille de son âge, étrange, espiègle et pleine de vie. Une réelle amitié va lier les deux jeunes filles qui vont se revoir régulièrement dans ces bois qui ne ressemblent à aucun autre.
Mais alors qu’elle commence à sortir de sa coquille, d’étranges rêves plus que réalistes viennent troubler son sommeil. Des rêves qui l’emmènent vers une quête qui n’aura pour but que d’accéder au dernier étage de cette étrange maison.
Jessie saura-t-elle résoudre cette énigme nocturne qui pourrait avoir bien plus de répercussions qu’elle ne le croit dans sa vie réelle ?

Comme je le disais plus haut, je ne savais pas à quoi m’attendre avec ce livre. Bien qu’un peu troublée avec le début de l’histoire, la plume de l’auteur et la façon singulière dont il traite le sujet de la découverte de soi avec ce voyage intérieur plus que bien mené, a pourtant fait que ce livre est un petit coup de cœur.
L’auteur a su traiter des sujets plutôt difficiles avec cette touche de fantaisie et d’humour qui nous facilite la lecture.

Touche de fantaisie amenée par Alice, ce personnage si singulier. Sa présence a su donner à Jessie le temps de paix dont elle avait besoin pour trouver la force d’avancer dans sa vie. Grâce à elle, nous suivons une évolution remarquable de Jessie, qui passe de chenille à papillon non sans difficultés. J’ai beaucoup aimé ce personnage loufoque, effrontée, mystérieuse et la découverte de son secret est tout simplement magnifique bien que triste.

Jessie, quant à elle, est le personnage principal de l’histoire. Elle est d’une timidité maladive et a beaucoup de mal à interagir avec les autres. Son physique banal qu’elle s’amuse à enlaidir avec des lunettes triple foyer ou une frange qui lui mange la moitié du visage suscite pas mal de moqueries aussi et fait d’elle une cible parfaite pour les Pestes du collège.
Pourtant, je ne peux m’empêcher de penser qu’il faut une force intérieure incroyable pour surmonter toutes les humiliations qu’elle a subit. J’ai vraiment aimé le fait qu’on la voit vraiment éclore doucement, au fil des pages.

D’autres personnages tiennent une place importante dans le récit, comme les parents de Jessie, Balthazar ou encore Gaspard, ce garçon qui fait craquer Jessie, qui bien qu’effacé, va lui aussi beaucoup apporter à notre héroïne. Nous n’en savons pas beaucoup sur lui mais la cause est en fait toute simple : Gaspard possède son premier tome qui se lit indépendamment de ce livre.

En bref, un joli petit coup de cœur pour cette magnifique histoire où l’on saute sans filet au cœur d’un monde fantastique avec des personnages attachants et où l’on découvre que parfois il suffit d’avoir confiance en soi pour pouvoir faire des merveilles.

Mes extraits :
« Jessie n’avait de cesse d’enlever et de remettre ses lunettes. Elle s’obligea à respirer profondément, se gratta plusieurs fois la tête.
La voix du serpent siffla à son oreille. C’était la première mise en boîte de la journée. Car du fait d’être arrivée en retard, elle n’avait pas pu manœuvrer comme à son habitude, à savoir se caler au dernier rang, pour protéger ses arrières, éviter les balles dans le dos.
« Déjà qu’elle est bigleuse, la voilà pouilleuse à présent… Non, mais regarde-moi ça, elle n’arrête pas de se gratter depuis tout à l’heure. »
(…)
« C’est ça quand on est une guenon… On passe son temps à s’épouiller ! » assena Judith.
Son petit copain ricana allégrement, avant de se taper la poitrine du poing en faisant : « How ! How ! How ! »
Jessie glissa à la vitesse de la lumière dans sa coquille, comme un lézard apeuré trouve refuge en un temps record dans la fissure d’un mur de pierre. »
*** ***
« A plusieurs reprises, déjà, le garçon avait essayé d’amorcer la conversation, mais c’était compter sans les réflexes lézardiens de Jessie. DANGER ! DANGER ! DANGER ! vociférait la voix peureuse dans son cerveau. Et hop, à défaut d’avoir une faille dans un mur où se cacher, c’était tête baissé. Tiens, t’as qu’à t’adresser à ma mèche, tu vas voir, elle a beaucoup plus de conversation que moi… Gaspard n’insistait pas, patientait quelques jours puis revenait, avec une infinie tranquillité, comme s’il savait qu’il se confrontait à un animal craintif.
C’était un garçon tout aussi solitaire que Jessie, mais lui, personne ne venait lui cherchait des noises. Était-ce dû à cet éclat qu’il avait dans le regard ? Un éclat vibrant, envoûtant… et un peu inquiétant quand même. »
*** ***
« Saperlipopette, ta roulade était vraiment toute pourrie, dit Alice avec un sourire espiègle. Ca va, t’as pas trop mal ? Je suis vraiment, vraiment désolée…
- J’ai toujours été une quiche en gym… mais c’est bon, rien de cassé… « Saperlipopette », j’ignorais qu’on utilisait encore ce terme de nos jours…
- Saperlipopette ! Saperlipopette ! Saperlipopette ! répéta Alice. J’adore ce mot, ça sonne super bien dans la bouche… »
Jessie se tourna vers le bataillon d’escargots.
« Alors, c’est une course que tu organises là ?
- Yes ! Et ça va envoyer du lourd. Garde bien l’œil sur le numéro 4. Un vrai bolide. »
Jessie sourit, bien perplexe quant à la prétendue vélocité d’un mollusque.
« Tu crois que ta course sera terminée avant que la nuit tombe ? railla-t-elle gentiment. Puis, elles vont se carapater dans tous les sens, tes limaces… »
Alice pointa du doigt les deux morceaux de bois qu’elle avait plantés un peu plus loin, espacés l’un de l’autre d’environ soixante centimètres. La ligne d’arrivée.
« Détrompe-toi, ils savent parfaitement ce pour quoi ils sont là et ce que j’attends d’eux. D’autant que le vainqueur remporte, tantantan ! »
Elle brandit une feuille de salade, qu’elle dépose au bout du champ de courses. Jessie fit une moue sceptique.
« Tu ne me crois pas, hein ? demanda l’autre.
- Ben…
- C’est la première fois que tu viens dans cette forêt ?
- La première fois que je m’aventure si loin. Jusqu’à maintenant, je restais en bordure. Y’a un chat là-bas…
- Un chat tout blanc avec le bout des pattes noir, compléta Alice. Je le connais. De ce côté-ci des bois c’est comme une sorte de gardien… »
Le visage de la jeune fille s’assombrit un peu, mais ses yeux verts étaient deux éclats de lumière. Même la nuit, les pupilles ne doivent pas tout à fait s’éteindre, songea Jessie. La tête lui tournait un peu. Peut-être encore les conséquences de sa chute.
Ou autre chose. Car cette fille était incroyablement étrange, et cet endroit tout autant. »

Chronique de Sandy Twi-cops
Poche: 304 pages
Éditeur : Hachette Romans
Collection : Hors-séries

3 commentaires:

  1. Merci, mais ça ne me dis trop rien...

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  2. Avec un personnage qui a le même prénom que moi, je vais me sentir obligée de le lire surtout si c'est la fille pleine de vie et un peu fantasque ! Je suis un peu sceptique quant au reste de l'histoire mais pourquoi pas :)

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  3. Un très bel avis qui donne le goût de se plonger dans l’univers de Jessie! :-)

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