LA SIRENE de Keira Cass

Sorti le 22 Septembre 2016

Résumé : Kahlen est une Sirène, vouée à servir son maître l'Océan en poussant les humains à la noyade. Pour cela, elle possède une voix fatale à qui a le malheur de l'entendre. Akinli, lui, est un beau et gentil jeune homme, qui incarne tout ce dont Kahlen a toujours rêvé. Tomber amoureux a beau leur faire courir un grave danger à tous les deux, Kahlen ne parvient pas à garder ses distances. Est-elle prête à tout risquer pour écouter son cœur ?

Mon avis : Je ne sais pas pour vous, mais s’il y a une chose que j’adore avec la Collection R, c’est bien leurs couvertures de livres magnifiques. Ils savent vraiment attirer le lecteur et j’ai bien évidemment été charmée. Ajoutez à cela, un résumé intriguant et une auteur dont j’ai été méga fan de sa première saga, La Sélection, et vous avez une Sandy toute impatiente de le lire.

Alors imaginez ma joie quand je l’ai reçu avant sa date de sortie par la maison d’édition, que je remercie chaleureusement pour son geste.

Toutefois, quelques avis m’avaient un peu refroidie et c’est avec beaucoup d’appréhension que j’ai commencé le livre. Avant de commencer à rentrer dans les détails, j’aimerais rappeler l’importance de toujours se faire son propre avis ! Tous les goûts sont dans la nature, mon avis ne sera pas forcément le même que le vôtre, alors quoique vous entendiez dire sur un livre, s’il vous fait envie, lisez-le. Vous en serez peut être ravis ou pas, mais ce sera toujours votre avis.

Fermons cette parenthèse maintenant pour nous concentrer sur l’histoire de Kahlen.

Dans les années 1950, Kahlen a 19 ans, elle est belle, jeune, une famille qui n’est pas dans le besoin et qui l’aime. Elle pense avoir toute la vie devant elle mais l’Océan a d’autres desseins pour elle. Aussi quand son paquebot chavire et tue tous les passagers, elle est bien décidée à ne pas mourir. C’est cette volonté de vivre qui va la sauver. Enfin, la sauver, oui et non. Elle ne va pas mourir mais elle devra 100 ans de sa vie à l’Océan et devra lui ramener au moins une fois par an des Hommes pour La nourrir, afin que le monde puisse continuer de tourner. En échange de sa loyauté, elle ne vieillira pas, ne tombera jamais malade et sera en quelques sortes indestructible. Une fois, ses 100 ans effectués, elle reprendra sa vie de mortelle et aura la mémoire totalement effacée.

Kahlen a déjà effectué 80 ans quand elle rencontre Akinli. Elle, plutôt docile et obéissante, va redécouvrir des émotions qu’elle ne pensait plus pouvoir avoir. Mais cette relation a un arrière goût d’amertume, impossible et surtout interdite, la jolie sirène va tout faire pour s’éloigner de l’homme qu’elle aime mais l’amour a lui aussi ses propres desseins…

Je pense pouvoir dire que j’ai vraiment aimé lire ce livre. Le mythe des sirènes, revisité par Keira Cass, est tout simplement fascinant. Alors oui, nous retrouvons un peu de « La petite sirène » quand Kahlen, muette à cause de sa malédiction, tente de se faire comprendre lors de sa première rencontre avec Akinli ou encore lorsqu’il lui fait manger du homard pour la première fois (oui, je suis une fan de La petite Sirène et j’assume lol). Mais croyez-moi, l’auteur a vraiment su apporter sa touche personnelle et avec sa plume fluide et envoûtante, il m’était impossible de ne pas céder à l’appel de ces Sirènes et de cette entité que représente l’Océan, qui est certes déconcertante au début, mais devient vite un être à part entière dans cette belle histoire.

Racontée à la première personne du point de vu de Kahlen, nous avons une jolie l’histoire qui progresse doucement mais pas le genre lente au point de décrocher bien au contraire puisque je l’ai lu en quelques heures, tant je ne voulais pas le lâcher. Je dirais même qu’il y a une progression autant dans l’histoire que dans l’évolution de Kahlen.

Kahlen est un personnage doux, docile et patient mais aussi très empathique au point que tous ces naufrages lui pèsent énormément. Un brin rêveuse, elle fait partie de ces femmes qui ne rêvent d’amour et de fonder une famille. C’est un personnage qui réfléchit beaucoup aussi et nous passons beaucoup de temps dans sa tête. Au fil des pages, on assiste à son éclosion qui passe par différentes étapes : la résignation, le doute, l’envie, le rêve etc…

J’ai aimé suivre ce personnage qui a su me charmer par sa douceur et sa perspicacité.

Akinli est celui qui a réussi là où les « sœurs » de Kahlen ont échoué. A savoir lui redonner le sourire et l’envie de continuer. Même s’il est important dans la vie de Kahlen, il est toutefois en retrait. Toutefois, chacune de ses apparitions est importante pour Kahlen et la pousse a toujours faire un pas vers l’avant. J’aurais peut être aimé un peu plus de sa présence pour pouvoir m’attacher moi aussi à lui.

L’Océan, qui est une Entité féminine dans le récit, a elle-aussi une part très importante dans l’histoire. Je dirais même qu’elle est partie intégrante. Héroïne sur quelques pages, elle devient Bourreau dans les suivantes. On l’aime, on la déteste, on la comprend. Elle ne laisse pas indifférente quoiqu’il arrive.

Nous rencontrons aussi les sœurs de cœurs de Kahlen, Elizabeth, Maika, Aisling, Sirènes elles-aussi, qui ont chacune leur personnalité mais l’amour qu’elles portent à Kahlen est inconditionnel. Leur loyauté est un exemple pour beaucoup. Elles sont bien évidemment importantes aussi pour expliquer le mythe qui les entoure.

En bref, une histoire qui m’a totalement emportée et plu. Elle n’est pas parfaite au point d’en faire un coup de cœur mais elle est légère, bien écrite et a ce petit point important qui manque cruellement ces derniers temps : l’originalité.

Mes extraits :

« Nous sommes des chanteuses, des Sirènes. Tu as peut-être déjà entendu des histoires sur nous dans des livres, entendu des contes. Nous sommes au service de l’Océan. Nous chantons pour qu’Elle puisse Se nourrir et, par la même occasion, qu’Elle nourrisse la Terre.

(…)

Si tu choisis de venir avec nous, tu Lui appartiens toi aussi. Tu ne vieilliras pas, tu ne tomberas jamais malade. Tu resteras telle que tu es pendant les cent prochaines années.

(…)

Pendant cette centaine d’années, tu deviendras une sorte d’arme. Ta voix sera fatale à quiconque l’entendra et tu ne devras le révéler à personne, pour ta sécurité mais aussi pour la nôtre. Lorsque ce siècle sera écoulé, tu récupéreras ta voix et ta vie. En attendant, tu te mettras au service de l’Océan. Tu ne seras jamais seule. Nous veillerons sur toi, et l’Océan aussi. »

*** ***

« Des gens me tapent dans le dos et me remercient. Une fille me complimente sur ma jupe. Je suis si heureuse que j’en ai la tête qui tourne. C’est ça la vie normale d’une fille de 19 ans ? Habiter une résidence étudiante, laisser les autres mêler leur existence à la sienne, même temporairement ? S’absorber dans une discipline tout en s’imprégnant du monde extérieur ? Se faire remarquer d’un garçon, s’épanouir sous son regard, consciente que cette expérience confine à l’universel, à l’infini, tout en étant profondément personnelle ? Aujourd’hui, c’est à moi de le vivre. Et pas question de faire une croix dessus ! »

*** ***

« Pourquoi penses-tu que J’ai des préjugés sur les humains ? demande-t-Elle, manifestement agacée. Je mets Ma vie à leur disposition. Tout en Moi leur appartient. Si tu considère qu’une malédiction pèse sur toi, que dois-Je penser, Moi ?

Je ne possède pas la réponse à Sa question.

« C’est trop te demander de garder un peu plus longtemps à Mes côtés la seule personne qui M’est précieuse ? »

Chronique de Sandy Twi-cops

Broché: 360 pages

Éditeur : R-jeunes adultes

Collection : R