D'UN COMMUN ACCORD de Sophie Jomain

A l'occasion de son anniversaire (post ici), Sandy a choisi comme cadeau la chronique !

Et bien sûr elle a choisi le dernier livre de Sophie Jomain ;-)

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Sortie le 14-01-2015

Résumé : "Jane, que serais-tu prête à faire pour expier tes fautes".

Escroc, voleur, menteur, tricheur… Les adjectifs n’ont jamais manqué pour définir Martin Legrand.

Égoïste, vénale, jalouse, sournoise, des épithètes qui ont toujours collé à la peau de Jane Stewart. Mais cette fois, elle est prête à se faire pardonner. Ils reprendront les choses là où ils les avaient laissées. Avant l’accident, avant que leur vie ne vole en éclat

L'avis de Sandy : Dans « Cherche Jeune Femme Avisée », Martin était le manipulateur, l’escroc, le voleur, le détestable ex de Gabi, celui qui profitait de la vie et des gens sans se soucier de la morale. Jane était égoïste, superficielle, la sournoise ex d’Adrien, celle qui prenait les gens de haut. Ils étaient faits pour être ensemble puis tout a basculé…

« D’un Commun Accord », nous propulse trois ans après la magnifique histoire de Gabrielle et Adrien, trois années après le terrible accident qui a changé Martin et Jane à tout jamais.

La première fois que j’ai rencontré ces deux là, mes sentiments à leur encontre n’étaient que mépris et colère après ce qu’ils avaient fait endurer à Gabi. Et je dois avouer que je n’étais pas franchement rassurée de savoir qu’ils allaient avoir leur propre histoire. Toutefois, au fil de ma lecture, j’ai compris que Sophie Jomain n’était pas seulement une incroyable narratrice mais qu’elle était surtout excellente chaque fois qu’elle prenait des risques et se mettait en danger.

Avec l’histoire de Martin et Jane, elle a réussit à m’alpaguer et me ferrer, me faisant ressentir une myriade de sentiments, me renversant comme un tsunami où chaque vague de colère, de tendresse, de haine, de culpabilité, d’amour, de dégoût ou de détresse me renversait… Non, je ne suis pas restée insensible à leur désarroi et j’ai tourné chaque page avec avidité afin de savoir s’ils arriveraient à avancer ensemble ou séparément.

Détruit, Martin a fait de son mieux pour survivre au traumatisme de cette journée, devenu un homme respectable et honnête, il ne gère toutefois pas ses sentiments de haine envers Jane. Et lorsqu’il apprend qu’elle revient à Paris pendant un long mois, il prend la décision de se confronter à elle et d’essayer de la détruire. Détestable, odieux, goujat, tant d’adjectifs négatifs lui collent à la peau, et pourtant je n’ai pas pu m’empêcher de fondre pour lui qui se bat comme jamais contre ses propres sentiments. Livrant une bataille sanglante où se mêlent le passé et le présent, contre Jane mais aussi contre lui-même, une bataille qui ne laissera aucun des deux indemnes.

Jane a changé, elle aussi. Elle est complètement méconnaissable, sa fatale erreur l’a transformée à jamais et a brisé sa superficielle carapace. Elle n’a jamais réussi à se pardonner et elle est totalement terrifiée à l’idée de le revoir. Découvrir une Jane fragile et vulnérable est assez déstabilisant et quand elle relève le défi pour avoir le pardon de Martin, elle réussit à me tordre les tripes, me laissant avec pour seule question : « Jusqu’où, une femme est-elle prête à aller pour gagner le pardon d’une personne qu’elle aime ? » Jane est prête à beaucoup de choses, et pas forcément bonnes pour elle.

Comme pour « CJFA », Sophie a choisis la troisième personne et l’alternance des points de vue entre les personnages principaux mais aussi des anciens comme des nouveaux, apportant un gros plus à la narration et à l’histoire, nous permettant de bien comprendre toute l’ampleur de la situation. Et c’est le ventre enflammé par les émotions que j’ai fermé ce nouveau roman de Sophie Jomain. Du ravissement d’avoir un nouveau coup de cœur mais aussi de tristesse de devoir attendre de long mois avant d’avoir la suite qui nous promet une magnifique nouvelle histoire. Je pensais les détester… Je les ai adorés !

Extraits :

« Jane glissa une main tremblante dans ses cheveux bouclés et ferma les yeux. Elle avait tellement peur de revoir Martin, tellement peur de lire la haine dans son regard quand il lui ferait face. Rien ne lui affirmait qu’il viendrait à l’anniversaire des enfants en sachant qu’elle y serait aussi, mais elle en était presque certaine. C’était dans ses tripes. Il voudrait l’affronter. Dans sa tête, la jeune femme avait préparé maintes et maintes fois le jour où ils se recroiseraient. Elle savait quoi lui dire, de quelle manière le regarder, où éviter de poser les yeux, mais elle n’était pas prête. Pas prête pour braver la colère et la rancœur de celui dont elle avait gâché l’existence. Combien il avait raison de la détester. Et si seulement il savait à quel point elle se haïssait elle-même. Lui donnerait-il seulement l’occasion de le lui avouer ? Et pourquoi prendrait-il cette peine ? Il n’avait pas répondu aux lettres qu’elle lui avait envoyées chaque semaine pendant plus de deux ans. C’était parfaitement clair, il ne voulait plus rien avoir à faire avec elle, la femme qui avait détruit sa vie. »

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« Étourdi et confus, il mit une éternité pour recouvrer ses esprits et réaliser qu’il avait joui en elle. Décontenancé, il prit appui sur ses bras et contempla la femme qui gisait sous lui, groggy et aussi comblée qu’il l’était. Il venait de partager une expérience si forte, si intense et enflammée, qu’il avait peine à croire qu’il était toujours en vie. Non seulement il l’était encore, mais il s’en retrouvait secoué. Bouleversé. Incapable de comprendre comment il en était arrivé là. Il avait honte. Ce qu’il avait ressenti l’avait dévasté. Il ne la toucherait plus.»

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« - Je me fous de ce que tu ressens, Jane. Un deal est un deal (…)

S’il t’a manqué quoi que ce soit pour t’épanouir, il ne te reste plus qu’à te faire sauter par un autre. Il la vit blêmir. Il savait qu’un coup de poignard ne lui aurait pas fait plus mal. Il s’attendait même à ce qu’elle le gifle, il l’aurait mérité, mille fois, mais elle ne le fit pas, et il se sentit encore plus minable. Jane l’aimait. Ça ne faisait plus aucun doute. 

- Je te hais, Martin, cracha-t-elle. Il accueillit cette déclaration d’un haussement de sourcils.

- Tu m’en vois honoré. J’aurais détesté que tu tombes amoureuse de moi, dit-il comme si ce n’était pas déjà le cas. Elle refoula un sanglot et le fusilla du regard. 

- Tu es l’être le plus méprisable que je connaisse. Elle avait raison. C’était une ordure. Un sourire en coin se dessina sur les lèvres de l’ex-archéologue. 

- Si tu continues à me faire des compliments, je vais me remettre à bander, Jane. La colère de la jeune femme enfla plus vite qu’un ballon. 

- Profites-en, Martin, bander, c’est la seule chose de valeur qu’il te reste. Quant à moi, c’était la dernière fois que je te servais de vidoir. Martin fit mine d’être choqué, mais en réalité, il l’était vraiment. Il exécrait cette façon qu’elle avait de se définir. Jane était tellement plus que ça. Son passé, son présent, son avenir, elle était sa malédiction éternelle. Elle ne quitterait jamais son esprit .Il se ressaisit et fronça les sourcils. 

- Cette métaphore est pour le moins saisissante. Si c’est comme ça que tu te vois…Jane se posta devant lui, le dos bien raide, et planta ses yeux dans ceux de Martin. 

- C’est comme ça que toi, tu m’as toujours vue. Adieu, Martin »

Chronique de Coco "Cherche Jeune Femme Avisée"

Chronique de Sandy Twi-cops

Poche: 484 pages

Editeur : J'ai lu

Collection : SEMI-POCHE SENT