vendredi 20 janvier 2017

ALPHIE BLOOM, l’héritage du druide, de Gabrielle Kent

Sorti le 12 novembre 2015

Résumé : Alfie Bloom est un garçon ordinaire, jusqu’au jour où il reçoit un héritage inattendu : un château ! Et pas n’importe lequel, le château d’Hexbridge, un endroit bizarre où les majordomes ont de bien étranges pouvoirs et où les peaux d’ours peuvent voler. Le garçon y découvre bien vite que les circonstances de sa naissance font de lui l’unique gardien d’une magie vieille de plusieurs siècles. Avec l’aide de ses cousins, Maddie et Robin, il devra tout faire pour la contrôler et la protéger des forces obscures qui veulent s’en emparer.

Mon avis : Avant toutes choses, j’aimerai remercier Camille des éditions Michel Lafon pour m’avoir permise de lire ce livre. Il ne fut certes pas mon premier choix mais ce n’est pas pour autant que je le regrette car j’ai finalement passé un bon moment avec cette lecture dont l’univers fantastique pourra ravir les amateurs du genre.

Alfie est un jeune garçon de douze ans, orphelin de mère, il vit désormais avec son père bien trop concentré sur ses travaux scientifiques pour lui prêter l’attention qu’il mérite. Sa vie est morne et il est loin de se plaire dans cet endroit depuis la mort de sa mère. Alors le jour où il reçoit un drôle de courrier lui annonçant qu’il est l’héritier du château d’Hexbridge, inhabité depuis 600 ans, il exulte littéralement, voyant là l’opportunité d’enfin changer de vie. Et sa vie va plus que changer. De gens pauvres, ils vont voir leur fortune augmenter considérablement, Alfie va aussi goûter à la popularité mais surtout il va renouer avec sa famille maternelle qui vit dans la même ville.
Toutefois, vous vous doutez bien que personne n’hérite d’un château comme ça ! Alfie va alors découvrir qu’il était prédestiné depuis 600 ans à devenir le gardien du château mais surtout de la …magie du Druide Orin.
Le jeune garçon va alors vivre de drôles d’aventures. Mais le danger rôde autour du château, des voleurs s’en prennent au bétail et ses deux nouvelles directrices semblent terriblement attirées par le château et les trésors qu’il recèle. Alfie saura-t-il déjouer les pièges qui lui sont tendus tout en savourant son nouvel héritage ?

En refermant ce livre, j’étais mitigée. Le livre est très bien écrit, le style est fluide et l’histoire est plutôt sympa. Toutefois, le début manque clairement de crédibilité. Je peux comprendre qu’un gamin puisse être crédule mais un adulte ? Pourtant, face à certaines situations, j’avoue ne pas avoir compris la réaction du père d’Alfie. Sous oublier certains événements qui sont vraiment gros à avaler, dommage.
Toutefois, pour contre balancer le manque de crédibilité, je peux vous assurer que l’auteur ne manque vraiment pas d’imagination, la même qui nous envoie dans toutes sortes de situations.

Du côté des personnages, Alfie est un jeune garçon attachant. Il est certes jeune, mais c’est un bonhomme courageux que l’on apprécie de suivre.
Il est toujours accompagné de ses cousins, les jumeaux, Maddie et Robin.
Bien que diamétralement opposés dans leur caractère, ils se complètent toutefois et surtout sont un soutient très important pour Alfie. A eux trois, ils vont voguer d’aventures en aventures, bravant tous les dangers.

Je ne regrette donc pas un instant d’avoir plongé dans cette histoire très plaisante à lire qui n’est pas sans nous rappeler celle du sorcier à la cicatrice en forme d’éclair de Mme Rowling sur certains points. Je ne doute pas qu’elle plaira à un lectorat friand d’histoire fantastique abracadabrante.

Mes extraits :
« À l’attention d’Alfred Bloom
Ledit Alfred grimaça. Il n’y avait que des gens comme son proviseur, la propriétaire de l’appartement et ce vieil aigri de Mr Filbert à l’étage du dessus pour l’appeler comme ça. Au dos, on avait apposé un large sceau en cire avec deux corbeaux perchés sur une balance. Alfie trouvait dommage de devoir le briser mais quelques secondes suffirent à le réduire en morceaux. Il trouva à l’intérieur une lettre assez formelle. Il sentit l’odeur de vieux livre de l’épais papier crème. En relief, un motif doré ornait la feuille sur laquelle était écrit :
Cabinet Muninn & Bone (fondé en 1086)
Cher Monsieur Bloom,
Vous avez rendez-vous avec l’un de nos associés samedi 23 juillet à 23 h 59, pour évoquer le transfert de votre héritage substantiel.
La loi nous oblige à exiger la présence de votre père,
Mr William Horatio Bloom.
Notre fiacre viendra vous chercher à exactement 23 h 26.
Cordialement,
Emily Fortune
Responsable administrative

Un « héritage substantiel » ? On lui aurait laissé quelque chose dans un testament ? Alfie relut le message, étourdi par la nouvelle. D’autant qu’on était le 23 juillet ! Il courut vers l’atelier de son père, cette étrange invitation à la main.
— Tu es sûr à cent pour cent que ce n’est pas un camarade de classe qui te fait une blague ? dit son père qui lisait la lettre sur la table brinquebalante de la cuisine, tout en se grattant la nuque d’un air pensif. — Oui, papa, pour la cinquième fois, j’en suis sûr! marmonna Alfie la bouche pleine de son sandwich œufs-thon-choux de Bruxelles (le petit déjeuner était souvent un mélange imaginatif de ce qui restait dans les placards). Je ne vois pas qui se donnerait autant de mal pour une simple blague.
Le père d’Alfie était un homme grand aux cheveux noirs tout ébouriffés, sans doute du fait qu’il se grattait la tête en permanence. Il portait son gilet préféré, vert avec beaucoup de poches, que son épouse lui avait tricoté. Alfie s’aperçut qu’il paraissait beaucoup plus ample qu’autrefois. Il se risqua à faire un nouveau sandwich, cette fois goût chips-betterave-comichons, pour patienter tant bien que mal le temps que son père termine d’analyser la lettre. Au bout d’un long moment, ce dernier finit par se lever.
— Une tasse de thé, fiston ?
Il fouilla dans les placards vert sale au-dessus de l’évier à la recherche de sachets de thé et de tasses propres. Mrs Craddock, la propriétaire, n’avait pas redécoré l’appartement en près de quarante ans. Eux avaient emménagé quelques années auparavant pour économiser afin de pouvoir construire leur propre maison, mais depuis la mort de la mère d’Alfie, leurs économies avaient bien diminué. Son père ne parlait plus du tout de construction. Alfie comprenait pourquoi : même s’ils avaient pu se l’offrir, il n’aurait pas voulu vivre sans elle dans la maison dont elle avait rêvé.
— Bon, Alfie, dit son père en versant le thé, je n’ai jamais entendu parler de Muninn & Bone, mais je dois admettre que la lettre m’a l’air authentique.
— À ton avis, ils veulent dire quoi par « héritage substantiel » ?
Aucun de leurs proches n’était mort, du moins récemment, et ils ne connaissaient personne d’un tant soit peu aisé.
— Il n’y a qu’une seule façon de le savoir, répondit son père, souriant, en lui offrant une tasse fumante. »
*** ***
« Le garçon regarda le château de Hexbridge par la vitre de la voiture, son château, qui surplombait une falaise, face au lac Archelon. C’était incroyable. On aurait dit que quelqu’un avait pris les meilleurs morceaux de différents châteaux et les avait assemblés en une seule structure compacte, avec des tours, des tourelles, des balcons et des remparts à foison. Une petite rivière coulait vivement des collines au loin, contournant le château avant de se précipiter de la falaise de part et d’autre de la construction, en deux cascades étincelantes. Alfie en eut le souffle coupé. Il n’avait jamais rien vu d’aussi beau. Les deux nuits à attendre pour emménager allaient être une torture.
Il détacha enfin son regard quand ils prirent l’allée couverte de feuilles et baignée de soleil qui conduisait à la ferme Merryweather, où sa mère et oncle Herb avaient grandi. Quand ils passèrent à travers une ouverture presque invisible dans la haie, deux enfants hurlèrent de joie et bondirent de la barrière sur laquelle ils étaient assis. La fille avait des cheveux blond foncé qui n’avaient pas dû être brossés depuis des jours. Les cheveux du garçon étaient de la même couleur mais bien mieux entretenus, comme ses vêtements d’ailleurs. Alfie sourit. Cela l’étonnait toujours de voir comme ses cousins se ressemblaient et étaient pourtant si différents.
— Alfie!
Ils ouvrirent la barrière en grand et coururent le long de la voiture qui remontait tranquillement l’allée vers la ferme.
— On pensait que vous n’arriveriez jamais !
— Maman a dit que vous alliez vivre au château ! s’écria Madeleine à travers la vitre, ses cheveux ondoyant avec vigueur derrière elle. Qui est-ce qui te l’a donné? Vous êtes riches, maintenant?
Avant qu’Alfie ne puisse répondre, Robin mit son grain de sel depuis l’autre vitre, les yeux brillants.
— On peut aller l’explorer avec toi? Je n’ai vu que des châteaux en ruines. Ce serait génial de voir l’intérieur d’un château fermé depuis des siècles !
Alfie rit en voyant les visages d’ordinaire si sérieux de ses cousins s’illuminer.
— Je veux voir les donjons! ajouta Madeleine en tirant sur la portière pour faire sortir Alfie avant même que la voiture ne soit arrêtée. Je parie qu’il y aura plein d’instruments de torture dedans !
— Pour l’amour du ciel, laissez ce pauvre garçon tranquille ! résonna une voix. Il a voyagé toute la journée et je suis sûre qu’il aimerait manger quelque chose avant que vous ne commenciez à l’embêter.
— Tante Grace ! s’écria Alfie alors qu’une femme aux boucles sauvages sortait de la ferme. »

Chronique de Sandy Twi-cops
Broché: 296 pages
Éditeur : Michel Lafon

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